Ibn Rajab Al-Hanbaly
Al-Hâfidh Zayn ud-Dîn ibn Rajab al-Hanbaly (736H-795H)
Son nom, sa kounya, son surnom et sa filiation :
Il était le noble Imaam, le hafidh, le critique, Zayn ud-Dîn ‘Abdur-Rahmaan bin Ahmad bin ‘Abdir Rahmaan bin al-Hassan bin Muhammad bin Abil-Barakaat Mas’oud as-Salamî al-Baghdadi (dû à son lieu de naissance). Al-Hanbali (dû à son madh-hab), Ad-Damichqui (dû à son lieu de résidence et à son lieu de mort). Sa kounya était Abul-Faradj et son surnom était Ibn Radjab qui était aussi le surnom de son grand-père qui est né durant ce mois (de Radjab).
Sa naissance et son éducation :
Il naquit à Baghdad en l’an 736H et fut élevé par une famille bien cultivée, fermement enracinée dans la science, la noblesse et la piété. Son père joua le plus grand rôle dans son éducation en le dirigeant vers le savoir bénéfique.
Ses professeurs :
Il apprit sa science des plus grands savants de la Oumma de son temps. À Damas, il étudia auprès de Ibn Qayyim al-Djawziyya, Zayn-oud-Dîn al-‘Iraaqi, Ibn an-Naqîb, Muhammad Isma’îl al-Khabaaz, Dawoud bin Ibrahim at-‘Ataar, Ibn Qaadi al-Djabal et Ahmad bin ‘Abdil-Haadi al-Hanbali.
À la Mecque, il étudia chez al-Haafidh al-‘Alaa’î. En Égypte, il étudia auprès de Sadr-oud-Dîn Abul-Fath Al-Maydoumi et Naasir oud-Dîn bin al-Malouk.
Les postes auxquels il fut nommé :
Ibn Radjab se dévoua à la science et passa tout son temps dans les recherches, l’écriture, l’enseignement, (et) les travaux dans le domaine de la science et il délivrait des avis juridiques (fataawa). On lui attribua un poste d’enseignant à l’école Hanbalite en 719H mais on le remplaça. Du vivant de son père, il reçut la charge du cercle d’études (halaqa) le mardi dans la Mosquée Centrale de Banou Oumayyah. Ceci fut après la mort de Ibn Qaadi al-Djabal et l’année 771H, qu’Allaah lui fasse miséricorde.
Ses étudiants :
Les étudiants de la science se tournèrent vers Al-Haafidh ibn Radjab (rahimahoullah) pour étudier auprès de lui, pour profiter de ses connaissances et pour entendre ses narrations (ahadith). Ceci car il était l’Imaam de la science de hadith ; que ce soit dans le rapport des narrations que dans leur étude. Ceci est du au fait qu’il y consacra une si grande partie de son temps, qu’il ne fut connu que par [sa science] des ahadith ; par conséquent on ne pouvait trouver personne de plus compétent que lui (à cette époque).
Parmi ses étudiants les plus célèbres : (1) Aboul-‘Abbaas Ahmad bin Abi Bakr bin ‘Ali al-Hanbali, connu sous le nom de Ibn ar-Risaam [mort en 884H],
(2) Aboul-Fadl Ahmad bin Nasr bin Ahmad, le Mufti de l’Égypte [mort en 844H],
(3) Dawoud bin Soulaymaan al-Mawsili [mort en 844H],
(4) ‘Abdur-Rahmaan bin Ahmad bin Muhammad al-Muqri,
(5) Zayn-ud-Dîn ‘Abdur-Rahmaan bin Sulaymaan bin Abil-Karam, connu sous le nom de Abu Shi’ar,
(6) Abu Dharr az-Zarkachi [mort en 846H],
(7) le juge ‘Alaa-ud-Dîn Ibn al-Lahaam al-Ba’ali [mort en 803H], et
(8) Ahmad bin Sayf-id-Dîn al-Hamawi.
Les savants qui ont fait ses éloges : [1]
Ibn Qaadi Chuhbah a dit de lui dans sa biographie comme mentionné dans Al-Djawar oul-Mounaddad (p.48) : « Il a lu et est devenu compétant dans de nombreux domaines de la science. Il étudia les questions du madh-hab (Hanbalite) jusqu’à ce qu’il puisse les maîtriser. Il se dévoua dans l’occupation de la science des textes, des erreurs et des significations des ahadith. Il s’isolait pour la rédaction. »
Ibn Hadjar a dit de lui dans Inbaa ul-Ghamr : « Il était très compétent dans les disciplines scientifiques du hadith, en matière de noms des rapporteurs, leurs biographies, leur chaîne de transmission et la conscience de leur signification. »
Ibraaheem bin Muhammad Ibn Muflih : « Il était le Cheikh, le grand savant, le Haafidh, celui qui s’est détaché de la vie d’ici bas. Il était le Cheikh du madh-hab Hanbali et il écrivit plusieurs livres intéressants. »
Son dogme :
Ibn Radjab (rahimahoullah) suivait la voie des pieux prédécesseurs (minhadj des Salaf) dans sa croyance (Imaan) et dans la manière d’acquérir le savoir. Il (l’a) [la voie] soutenue et défendue contre les faux arguments de ses opposants. Ses livres en regorgent d’exemples. De plus, il a écrit des traités qui abordaient spécifiquement ce sujet tel que son livre « Bayaan Fadlou ‘Ilm-is-Salaf ‘alaal-Khalaf » .
Cependant, on peut trouver des traces de Soufisme dans ses livres, qu’Allaah le protège de l’égarement vers cette voie dangereuse, dû à ce qu’Allaah lui a donné comme vastes connaissances dans le domaine des narrations (ahadith) une méthodologie salafiyyah claire.
Son madh-hab (en ce qui concerne les sciences auxiliaires) :
En jurisprudence (fiqh), il (rahimahoullah) suivait le madh-hab du vénérable Imaam, Ahmad bin Hanbal, qu’Allaah lui fasse miséricorde. Il est considéré comme étant l’un des plus grands savants de ce madh-hab ainsi qu’un des plus compétents. Son livre : « Al-Qawaa’id al-Koubraa fil-Fourou’ » le prouve bien, car il s’agit de son œuvre la plus importante dans le domaine de fiqh. Ce dernier démontre ses grandes connaissances à propos des détails complexes dans le Fiqh.
Ceci au point que Al-Haafidh ibn Hadjar a dit dans son livre ad-Durar : « Il fit un excellent travail sur ce sujet. »
De plus, Ibn Qaadi Chuhbah et Ibn Muflih ont dit : « Ceci indique sa connaissance complète du madh-hab (hanbalite). »
Comme cité dans Kachf-udh-Dhounoun : « C’est un livre qui fait partie des merveilles de ce temps, de telle sorte qu’il chercha à donner beaucoup d’explications dans ce dernier. Il y a des gens qui prétendent qu’il trouva les principes dispersés d’Ibn Taymiyya et les rassembla, mais cela est faux. Plutôt, il, qu’Allaah lui fasse miséricorde, était au dessus de cela. Ceci fut ce qu’il cita. »
Al-Haafidh ibn Radjab, qu’Allaah lui fasse miséricorde, était profondément attaché aux travaux d’Ibn Taymiyya, car il délivrait des avis juridiques en conformité avec ceux-ci et il se référait constamment à ses livres. Ceci est dû au fait qu’il étudia auprès de Ibn Qayyim al-Djawziyyah, l’étudiant le plus remarquable d’Ibn Taymiyya, qu’Allaah leur fasse tous miséricorde. Cependant, malgré cela, il (rahimahoullah) ne suivait pas son professeur d’une manière aveugle ou fanatique. Au contraire, il authentifiait, vérifiait et s’attachait aux preuves.
Ses travaux écrits :
Al-Haafidh Ibn Radjab, qu’Allaah lui fasse miséricorde, était considéré comme étant l’un des savants les plus connus et compétents en rédaction de son temps. Ainsi, il avait un grand nombre de travaux intéressants dans les domaines du tafsir, hadith, fiqh, de l’histoire, et raqaa’iq (œuvres qui adoucissent le cœur).
Parmi ses livres il y a :
Dans le domaine de tafsir et de la science coranique :
1. Tafsir Sourah al-Ikhlaas
2. Tafsir Sourah al-Faatihah
3. Tafsir Sourah an-Nasr
4. I’raab al-Basmalah
5. Al-Istighnaa bil-Qour’aan
Dans le domaine du hadith et de ses sciences :
1. Charh Jaami’ at-Tirmidhee
2. Charh ‘Ilal at-Tirmidhee
3. Fat-h oul Baaree bi-Charh Sahîh al-Boukhaari
4. Jaami’-oul-‘Ouloum wal Hikam fi Charh Khamsina Hadithan min Jawaami’-il-Kalim , qui est la source de ce livre.
Il avait aussi une collection de traités qui expliquent des ahadith individuellement, tels que :
5. Sharh Hadith : Maa Dhi’baani Jaa’iaan oursilaa fî Ghanam ... [La soif de la richesse et du prestige]
6. Ikhtiyaar al-Awlaa fî Sharh Hadith Ikhtisaam al-Mala al-A’alaa
7. Nour-oul-Iqtibaas fî Mishkaat Wasiyyat-in-Nabee Libn ‘Abbaas
8. Ghayaat-un-Nafa’ fî Charh Hadith Tamthil-ul-Mu’min bi-Khaamat-iz-Zara’
9. Kashf-oul-Kourbah fî Wasfi Haali Ahlil-Ghourbah [Le soulagement du chagrin dans la description de la condition des étrangers]
Et plusieurs autres.
Dans le domaine du fiqh :
1. Al-Istikhraaj fee Ahkaam-il-Kharaaj
2. Al-Qawaa’id-ul-Fiqhiyyah
3. Kitaab Ahkaam-ul-Khawaateem wa maa yata’alaqu bihaa
Dans le domaine des biographies et des évenements historiques :
1. Adh-Dhayl ‘alaa Tabaqaat-il-Hanaabilah
2. Mukhtasar Seerah ‘Umar bin ‘Abdil-‘Azeez
3. Seerah ‘Abdul-Malik bin ‘Umar bin ‘Abdil-‘Azeez
Dans le domaine des raqaa’iq et des exhortations :
1. Lataa’if-ul-Ma’aarif feemaa Li-Mawaasim-il-‘Aam min al-Wadhaa’if
2. At-Takhweef min an-Naar wat-Ta’reef bi-Haali Daar-il-Bawaar
3. Al-Farq bayna an-Nasehah wat-Ta’yeer [La différence entre conseiller et condamner]
4. Ahwaal Ahlil-Qoubour
Sa fin :
Al-Haafidh ibn Radjab, qu’Allaah lui fasse miséricorde, décéda un lundi soir, le quatrième jour du mois de Ramadan, en l’an 795H. Il mourut à Damas dans un territoire qui était appelé al-Houmayriyyah, dans un jardin qu’il louait. Sa prière funéraire fut accomplie le lendemain et il fut enterré dans le cimetière Baab as-Saghîr, à côté du Cheikh Aboul-Faradj ach-Chiraazî.
[1] Note du traducteur d’al-Ibaanah : Cette partie fut ajoutée à la traduction pour un bienfait supplémentaire.
Post-Scriptum :
Auteur : Salîm Al-Hilaali
Source : « Iqaadh-oul-Himam » un résumé de « Jaami oul-Ouloum wal Hikam » (p. 8-11).
Produit par : Al-Ibaanah.com
Traduit par l’équipe de Sounna.com