Malik Ibn Anas
L’imam Mâlik Ibn Anas (qu’Allah ait son âme)
Abou Abdallah Mâlik ibn Anas ibn Mâlik ibn Abi ’Amir ibn ’Amr ibn Hârith Al-Asbahi ibn Ghaymân ibn Khouthayl ibn ’Amr - qui est Dhoû Asbah – ibn ’Awf, ibn Mâlik, ibn Zayd, ibn Chaddâd, ibn Zour’a.
Il porte le surnom de Imam al-Madina "l’Imam de Médine."
Le deuxième imam fondateur de rite, après Abou Hanifa. D’origine arabe de la tribu des Himryates, naquit à Médine en 97H./710G.fut l’élève du traditionniste Dohri et du lecteur de Coran Nafi’. Sa vie s’écoule à Médine dans l’exercice de l’enseignement.
Son éducation scientifique
Mâlik grandit et s’épanouit au sein d’un foyer dont les membres étaient connus pour leur érudition dans les sciences traditionnelle, une famille versée intégralement dans la science du hadith prophétique. Son grand-père Mâlik ibn ’Amir faisait partie de la génération des grands Suivants; il transmit d’après ’Oumar ibn al Khattâb, ’Outhman ibn ’Affan, Talha ibn ’OUbayd Allah, et ’Aicha, la Mère des croyants. Ses transmissions furent rapportées par ses fils Anas (le père de Mâlik), Rabî’, Nâfi’, dont le sobriquet est Abi Souhail, qui semble-t il fut le plus connu par la transmission.
Tout le mérite en incombe donc à cette famille qui a pu inciter le jeune Mâlik à se mettre à la quête de la science du hadith et à la collecte des avis des Compagnons, chaque fois que ses prédispositions le lui permettaient. Ses aptitudes et ses penchants et son orientations se nourrissaient de ce milieu familial, et fleurissaient sous l’ombre où pouvaient s’accroissé les potentialités et les penchants.
Ses Oeuvres
Il composa de nombreux ouvrages dont :
1-.Kitab as-Sounan transmis par ibn Wahb
2-.Kitab Al-Manasik, transmis par As-Souyouti
3-.Kitab Al-Moudjalasa, transmis par ibn Wahb
4-.Rissala fi Al-Aqdiya transmis par Abdallah ibn Abdel Dajalil
5-.Rissala fi Al-Fatwa transmis par Khalid ibn Nadhar
6-.Tafsir: commentaire du Coran
7-.Rissala fi Al-Qadar wel Rad ’ala Al-Qadariya
8-.Kitab en-Noudjoum " Livre des étoiles"
9-.Kitab as-Serr " livre du secret" transmis par As-Souyouti.
10-.Un volumineux ouvrage de droit, la "Moudawwana al koubra", dont il n’est pas directement l’auteur, mais qui fut écrite par ses disciples, en se fondant sur son enseignement. Elle lui est donc attribuée.
L’œuvre principale de Mâlik: Le Kitab Al Mouwatta’
L’œuvre principale de Mâlik est le Kitab Al-Mawatta’ "le livre de la Voie aplanie", le premier ouvrage juridique de l’Islam. Ce livre a pour dessein de donner un tableau de la loi et du droit, du rite et de la pratique de la religion d’après la communauté reconnue dans l’Islam médinois, d’après la Sunna courante de Médine. De fournir un correctif théorique pour tout ce qui n’était pas encore fixé, en partant de l’idjtima et de la Sunna à une époque où l’on reconnaissait et respectait la loi religieuse sous les premiers Abassides. Il y avait un intérêt pratique à indiquer "un chemin aplanie", c’est à peu prés le sens de Al-Mawatta. C’est ce besoin pratique que Mâlik voulait satisfaire en se fondant sur la pratique du Hijaz. Il voulait codifier et systématiser la loi devenue coutumière à Médine. Pour cela, la tradition qu’il interprète du point de la pratique ne représente pas à ses yeux un simple moyen, de même les juristes les plus anciens ne sont jamais cités que comme autorité en faveur de Mâlik. Il n’avait en vue, que de fixer les formes de la Sunna d’après les documents accessible.
Ibn Khaldoùn, dans sa "Mouqaddima", rapporte que le calife abasside à dit à Mâlik: "Oh, Abou ’Abdallah, il ne reste plus de savant sur terre excepté toit et moi, je suis occupé à gouverner, écris donc un livre qui soit utile à la communauté, évite les facilités d’ibn ’Abbâs, la rigidité d’Ibn ’Oumar et la marginalité d’Ibn Mas’oûd, Facilite-le pour les gens". Mâlik aurait dit ce jour là: "il m’a appris le classement".
Notons qu’à cette époque, le Mouwatta est le livre le plus authentique en matière de Hadith, et ce, jusqu’à l’arriver de l’imam al-Boukhari.
Les mauvais traitements subis en prison
Lorsque Mohammad ibn Abdallah surnommé "l’âme pure" se révolta à Médine en 145 contre le calife Al-Mansour, ses partisans allèrent trouver Mâlik et lui demandèrent ce que valait le serment de fidélité qu’ils avaient prêtés à Al-Mansour. Il répondit, qu’il était nul, comme ayant été arraché par la force. Ils le prièrent de prêter serment lui-même au prétendant, il s’y refusa. Mas’oudi raconte quand la révolte fut matée, il fut mis à la torture et sévèrement flagellé, on lui-même brisé les deux bras.
Lorsqu’en 145, Mouhammad s’empara de Médine par un coup de main, Mâlik déclara dans une fatwa que le serment prêté à Al-Mansour ne pouvait obliger une conscience parce qu’il avait été extorqué par la force. A la suite de quoi un grand nombre d’habitants qui seraient demeurés sur la réserve se déclarèrent pour Mouhammad. Mâlik ne prit pas de parti actif au soulèvement. Malgré cela en 147, après l’échec du mouvement, il fut emprisonné et puni de fustigations par Dja’ffar ibn Souleyman, gouverneur de Médine. Il lui en resta une déviation de l’épaule et fracture des deux bras. Les mauvais traitements subis en prison dont parle Abou Hanifa sont calqués sur cet épisode de la vie de Mâlik.
Lors d’un pèlerinage que Haroun Rachid fit peu de temps avant la mort de Mâlik, il tint à assister à son cours à Médine.
Particularité de la pensée juridique chez l’Imam Mâlik ibn Anas
Il représente Médine où ils ont été posés les fondements décisifs du droit islamique. Un des buts essentiels que se propose la pensée juridique qui nous apparaît dans le Mouwatta et de pénétrer toute la vie juridique de pensées religieuses et morales. Cette particularité de la pensée juridique en Islam est nettement visible aussi bien dans la formulation des questions que dans la structure même de la manière juridique. Ces points de vue moraux et religieux, est le droit coutumier de Médine, qui loin d’être quelque chose de primitif, est adapté au contraire à une vie sociale assez développée et qui est pour nous le représentant principal du vieux droit coutumier arabe dans son ensemble. Il nous apparaît chez Mâlik comme la Sounna, qui est relevée par lui avec beaucoup de soin. Mâlik a favorisé la systématisation en matière juridique, succès surprenant que le Mouwatta obtint parmi beaucoup d’ouvrages du même ordre. Le Mouwatta enregistre l’opinion générale. Il conviendrait donc de considérer le Mouwatta comme un témoignage.
Mâlik fut tenu en grande considération grâce à sa critique stricte pour débusquer les vrais des faux Hadith.
Mâlik fut tenu en très haute estime par ses contemporains. De son vivant, il jouissait d’une grande notoriété. Ce sont ses disciples qui l’élevèrent au rang de chef d’école. Mâlik se mit contre les prédicateurs qui falsifiaient la tradition. Il donnait par écrit des textes à ses élèves.
Les plus importants Savants ayant transmis des traditions à son sujet sont : ’Abdellah ibn al-Moubârak, al-Awzâ’i, ibn Djouraydi, Ahmad ibn Zayd, al-Layth ibn Sa’d, ibn Salama, Chou’ba, at-Thawri, ibn ’Ouleiya, Yazid ibn ’Abdellah, Ash-Shâfi’i ainsi que ses professeurs ad-Douhri et Yahya ibn Sa’id. Un jeune étudiant du nom d’Abou Yahya al-Laythi âgé alors de vingt-huit ans, d’origine berbère, venant d’Espagne musulmane auprès de Mâlik à Médine et s’attacha à lui. Un jour, qu’il se trouvait à son cours peu de temps après son arrivée, quelqu’un cria : " Il y a un éléphant". C’était une rareté à Médine. Tous les élèves de Mâlik sortirent voir la bête, seul Yahya resta. " Pourquoi ne sors-tu pas avec les autres lui demanda Mâlik, il n’y a pourtant pas d’éléphants dans ton pays ?"Il lui répondit : " Je ne suis venu d’Espagne que pour te voir, répondit Yahya et pour recevoir de toi la direction et la science. Je n’ai pas à regarder d’éléphant."Mâlik dit : " Celui-ci est l’intelligence de l’Espagne".Et ce surnom lui resta. De retour chez lui en Espagne, il acquit une grande prépondérance et y devient le plus important docteur. La doctrine de Mâlik fut propagée en Espagne par l’intermédiaire de Yahya al-Laythi. Docteur de la Chari’a (Finalité de la Loi Islamique). Il rassembla les traditions musulmanes dans un kitâbe (livre) al-Mouwatta, "le livre, la voie aplanie". Ash-Shâfi’i lui accorda une place à part parmi les savants médinois.La mort de Mâlik ibn Anas Il mourut à Médine en 179H./795G. après une courte maladie. Il était âgé de quatre-vingt-sept ans environ, et fut enterré au cimetière d’Al-Baqi’i qui se trouve à Médine. C’est la gouverneur de Médine, ’Abdellah ibn Zaynab, qui prononça ce jour la prière sur lui. On n’a jamais élevé de dôme sur sa tombe, jamais. On trouve chez ibn Khalliqân, des vers où Ja’far ibn Ahmad al-Sarradj déplore la mort de Mâlik. Avant de rendre l’âme, il aurait prononcé la formule de l’attestation de foi et ajouté : " A Dieu appartient la décision avant et après". Qu’Allah l’enveloppe dans Sa Miséricorde.