Le mérite de l’apprentissage et de la propagation de la sunna
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Le mérite de l'apprentissage et de la propagation de la sunna
فضل تعلم السنة ونشرها
[باللغة الفرنسية ]
Aberrazzâq Al-Abbâd
عبد الرزاق العباد
Traduction et adaptation : Karim Zentici
ترجمة: كريم زنتيسي
Révision : Abu Hamza Al-Germâny
مراجعة: أبو حمزة الجرماني
Le bureau de prêche de Rabwah (Ryadh)
L’islam à la portée de tous !
المكتب التعاوني للدعوة وتوعية الجاليات بالربوة بمدينة الرياض
1429-2008
Au nom d’Allah, l’Infiniment Miséricordieux, le Très miséricordieux
L’invocation adressée à Allah en faveur des porteurs de la Tradition qu’Il fasse resplendir leur visage
Parmi les sermons du Prophète (ﷺ) au cours du Pèlerinage d’Adieu, il y a celui qu’il a prononcé à la mosquée de Khayf à Mina comme le précise le hadith de Jubayr ibn Mout’im (y) où il nous rapporte :
« Le Messager d’Allah (ﷺ) s’est tenu debout à Mina pour nous dire : Qu’Allah fasse resplendir le visage de l’individu qui a assimilé mes propos après les avoir entendus pour les transmettre à celui qui ne les a pas entendus. Le porteur d’un savoir peut très bien ne pas le comprendre ou peut le transmettre à quelqu’un plus apte à comprendre. Il y a trois choses envers lesquelles le cœur du croyant ne peut avoir de rancune (ou ne peut être irrité) : la sincérité à Allah dans les actes, le bon conseil envers le détenteur de l’autorité, et rester dans les rangs des musulmans, car leur prêche (ou leur invocation) se tient derrière eux (comme un rempart). »[1]
D’après ‘Abd Allah ibn Mass’ûd (y), le Prophète (ﷺ) a dit : « Qu’Allah fasse resplendir le visage de l’individu qui a assimilé mes propos après les avoir entendus et mémorisés pour ensuite les transmettre ! Le porteur d’un savoir peut très bien le transmettre à quelqu’un plus apte à comprendre. Il y a trois choses envers lesquelles le cœur du musulman ne peut avoir de rancune : la sincérité à Allah dans les actes, le bon conseil prodigué aux gouverneurs des musulmans, et rester dans leurs rangs, car leur prêche (ou leur invocation) est un rempart pour eux. »[2] Rapporté par Tirmidhî, ibn Mâjah, Ahmad, ibn Hibbân, et d’autres. Abû Nu’aim l’a rapporté dans son œuvre Akhbar Asbahan, selon ‘Abd Allah ibn Mass’ûd (y) qui nous raconte :
« Le Messager d’Allah (ﷺ) a fait un sermon dans cette mosquée – la mosquée de Khayf –… » [3]
Selon Zayd ibn Thabit (?) : « J’ai entendu dire le Messager d’Allah (ﷺ) : Qu’Allah fasse resplendir le visage de l’individu qui a mémorisé mes propos après les avoir entendus pour les transmettre à autrui. Le porteur d’un savoir peut très bien n’être pas savant ou peut le transmettre à quelqu’un de plus savant. Il y a trois qualités envers lesquelles le cœur du musulman ne pourra jamais avoir de rancune (ou être irrité) : la sincérité à Allah dans les actes, donner le bon conseil aux détenteurs de l’autorité, et rester dans les rangs du groupe, car leur prêche (ou leur invocation) est un rempart pour eux. Allah réunit les forces et la fortune de celui dont l’ambition est l’Au-delà. Il établit la richesse dans son cœur et celle-ci lui vient malgré elle. Celui qui ambitionne la vie terrestre voit ses biens dispersés par Allah ; Il lui installe la pauvreté entre ses yeux bien qu’il n’ait de cette vie d’ici-bas que la part qui lui a été écrite. » Rapporté par Ahmad, Dârimî, ibn Hibbân, et d’autres.[4] Ce hadith a été rapporté par un certain nombre de compagnons qui s’élève à plus de vingt, dont la plupart n’ont pas été cités précédemment à l’instar de Mu’adh ibn Jabal, Abû Darda, Anas ibn Mâlik, Nu’man ibn Bachîr, Abû Sa’îd al Khudrî, Abû Hurayra, ‘Abd Allah ibn ‘Omar, et Jâbir ibn ‘Abd Allah (y). C’est pourquoi, plus d’un savant l’a considéré comme un hadith « Mutawatir »[5]. L’une des raisons de cette propagation provient probablement du fait que ces propos ont été tenus en public dans la mosquée d’al Khayf à Mina.
A l’origine Al Khayf correspond au monticule dominant un cours d’eau et qui se trouve en pente du versant d’une montagne. La Mosquée de Mina porte le nom de Masjid Al Khayf pour être située au pied de la montagne. Aujourd’hui, ce lieu de culte est reconnaissable grâce à sa grande superficie qui peut contenir des milliers de fidèles, avec tous les services inclus. Le gouvernement actuel, qu’Allah le préserve et le soutienne, s’est chargé de sa construction et de son entretien. A la saison du Pèlerinage, bon nombre de conférences y sont données.
En outre, plusieurs emplacements s’y trouvent pour répondre aux questions des pèlerins et les orienter. Si le Prophète (ﷺ) a choisi de faire son sermon à Mina, c’est qu’il était sûr de rencontrer une multitude de gens qui témoigneront de ses faits et gestes au cours de son Pèlerinage et qui porteront les préceptes de la religion à travers les horizons. Si l’on considère toutes les variantes de ce propos prophétique, on pourra dénombrer quatre thèmes principaux :
Le premier thème comprend l’invocation en faveur des auditeurs, et des transmetteurs de son propos et autres.
Le deuxième thème explique l’utilité de transmettre le hadith, pour en déduire des lois puisées dans sa compréhension.
Le troisième thème commence en ces termes : « Il y a trois choses envers lesquelles le cœur du musulman ne peut avoir de rancune… »
Le quatrième thème commence en ces termes : « Allah réunit les forces et la fortune de celui dont l’ambition est l’Au-delà… »
Le début du discours porte sur une invocation propice et bénie que le Messager d’Allah (ﷺ) consacra aux transmetteurs de ses paroles après les avoir entendues et comprises. S’il n’y avait que ce hadith pour décrire les faveurs de la science et ses vertus, il suffirait amplement pour exprimer ses mérites. Cette invocation prophétique généreuse et bénie concerne la beauté extérieure, mais aussi intérieure.
En effet, la splendeur provient de l’éclat et de la beauté du visage illuminé par la foi. Elle implique la splendeur intérieure qui se traduit par la joie du cœur, sa gaieté, et son bien-être. Cette splendeur, cette joie, et ce bonheur intérieur se répercutent automatiquement sur le visage. C’est pourquoi Allah lui conjugue la joie, le bonheur, et la splendeur comme le révèle le verset : « Allah les a alors protégés du mal de ce jour et leur a procuré l’éclat (réjouissance) et la joie ».[6] L’éclat est au niveau du visage et la joie au niveau du cœur.
Par ailleurs, ces bienfaits et les récompenses que les croyants ont trouvés leur procurent l’éclat du visage comme nous en informe le Très-Haut : « Tu peux voir sur leur visage l’éclat de la félicité. »[7]
Nul doute que cette imploration bénie en faveur des porteurs de la tradition et de ceux qui la transmettent au reste de la nation, en leur souhaitant un visage resplendissant, porte en elle la bonne nouvelle pour celui qui s’investit et dépense tous ses efforts au service de la Tradition et de sa propagation. C’est une façon de susciter les aspirations, d’élever les ambitions, et d’inciter l’individu à l’effort et à la persévérance. Tout comme cela le pousse à endurer et à supporter la difficulté, et à mettre tout en œuvre pour atteindre ce but. Ce hadith démontre que le savoir, qui est à l’origine de cette bonne nouvelle en faveur de ses possesseurs, est obtenu après quatre étapes.
La première et la deuxième : Entendre le savoir et le retenir dans son cœur, cela signifie : le saisir et l’ancrer dans le cœur telle une matière contenue dans un récipient qui ne peut plus en sortir. Cela consiste pareillement, à saisir ce savoir comme on saisirait un chameau par les liens afin qu’il ne s’échappe pas et ne s’enfuit pas.
La troisième étape : Le réviser et le mémoriser afin de ne pas l’oublier et le laisser s’en aller.
La quatrième étape : Le transmettre et le diffuser à travers la communauté dans l’intention de faire porter ses fruits et de lui donner sa raison d’être. Il est comparable à un trésor enterré : s’il n’est pas extrait, il s’expose à la ruine. De la même façon, le savoir risque de s’estomper s’il n’est pas exploité et enseigné. Par contre, en le cultivant, il prendra du volume et donnera ses fruits.
Le Prophète (ﷺ) a invoqué Allah d’octroyer la splendeur en faveur des transmetteurs de la tradition (sunna) après l’avoir entendue, en récompense de leurs efforts pour la propager, et pour la rendre ainsi accessible et compréhensible. En effet, ces derniers ont tout mis en œuvre pour donner de la splendeur au savoir et pour revivifier la tradition. Ils méritent, ainsi, en retour d’avoir une invocation en leur faveur un état équivalent. Sufyân ibn ‘Uyayyna – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit à ce propos : « Nul n’étudie le hadith sans que resplendisse son visage. »
Extrait du livre : Prêches et sermons extraits du Pèlerinage de l’Adieu du Sheïkh ‘Abd e-Razzaq el Badr
Traduit et adapté pour islamhouse par :
Karim ZENTICI
Relu par Abu Hamza Al-Germâny
Le bureau de prêche de Rabwah (Ryadh)
www.islamhouse.com
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[1] Rapporté par Ahmed (4/80), ibn Madja (3056), e-Darimi (228), el Hakim (1/86-87) ; el Albani - Allah lui fasse miséricorde - l’a authentifié dans Sahih el Jami’ (6766).
[2] Rapporté par e-Tirmidhi (2658), ibn Madja (232), Ahmed (1/437), et ibn Hibben (66) ; el Albani - Allah lui fasse miséricorde - l’a authentifié dans Sahih Sounan e-Tirmidhi (61/3).
[3] Rapporté par Abou Nu’aim dans Akhbar Asbahane (90/2).
[4] Rapporté par Ahmed (5/183), e-Darimi (229), et ibn Hibben (67) ; el Albani - Allah lui fasse miséricorde - l’a authentifié dans Sahih Mawarid e-Zham-an (63).
[5] Mot à mot : successivement rapporté par un grand nombre de rapporteurs, de sorte qu’il est communément impossible que le Prophète ne l’aie pas dit, ce qui enlève toute suspicion quant à son non-authenticité. (N. du T.)
[6] L’homme ; 11
[7] Les fraudeurs ; 24