Le divorce ou l’ultime recours
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Les causes du désaccord conjugal
La réalité quotidienne et la nature humaine qu’Allah, pureté à lui, a créée et il connaît mieux que quiconque ses créatures, peut présenter des formes où les conseils n’ont plus aucun effet, l’affection et la bonté ne prennent plus racine, et donc, l’attachement aux liens conjugaux devient alors contraignant et difficile. L’objectif de (cette vie conjugale) n’est alors plus réalisé et l’atmosphère appropriée à l’éducation n’est plus assurée. Ces situations engendrent les troubles et la mésentente dont les causes proviennent de l’intérieur ou de l’extérieur du foyer.
L’origine de ces troubles peut parfois venir d’une intervention inadéquate des parents des époux ou de leurs proches. Le problème peut venir également lorsque ces derniers s’impliquent dans leurs affaires personnelles qu’elles soient petites ou grandes. Il arrive même que la situation soit telle que certains parents et certaines personnes importantes de la famille exercent une pression sur ceux qui sont sous la responsabilité des époux. Ceci, a pour conséquence d’en arriver jusqu’aux tribunaux. Dans cette situation, les secrets sont divulgués et les voiles tombent. L’origine de cela n’était qu’une affaire sans importance et un simple problème. Tout cela à cause d’une ingérence inappropriée et vide de toute sagesse, et de l’empressement et de la précipitation. Tout ceci parce que des rumeurs ont été colportées et ont été prises pour vérité et des pernicieuses paroles ont été proférées.
L’origine du problème peut être due parfois à un manque de clairvoyance en matière de religion et à un profond manque de connaissance des principes de l’indulgente législation religieuse. Comme elle peut être due à un amoncellement de déplorables coutumes et à une obstination à soutenir de faibles opinions.
Certains époux croient, à titre d’exemple, que menacer de divorcer ou prononcer le divorce sont les bonnes solutions pour résoudre les désaccords conjugaux et les problèmes familiaux. Au moment des échanges verbaux, l’époux semble seulement savoir prononcer des paroles relatives au divorce. Ceci, au sein du foyer comme pendant les sorties, lorsqu’il interdit et ordonne, etc. En réalité, il emploie ce genre de paroles à toutes occasions.
Ne sait-il pas qu’en agissant ainsi, cela revient à jouer avec les versets d’Allah, à commettre des péchés et à ruiner son foyer et perdre sa famille ?!
Est-ce que ceci est une bonne compréhension de la religion ?!
Le divorce conforme à la sunna[1] que la législation a autorisé ne signifie pas la rupture des liens conjugaux, mais on peut la présenter comme l’interruption momentanée de la relation conjugale. C’est en réalité une étape de réflexion, de prise de recul et une période où la solution est recherchée :
[Ne les faites pas sortir de leurs maisons, et qu’elles n’en sortent pas, à moins qu’elles n’aient commis une turpitude prouvée. Telles sont les lois d’Allah. Quiconque cependant transgresse les lois d’Allah, se fait du tort à lui-même. Tu ne sais pas si d’ici là Allah ne suscitera pas quelque chose de nouveau ! Puis quand elles atteignent le terme prescrit, retenez-les de façon convenable, ou séparez-vous d’elles de façon convenable] (Le divorce – 1 et 2)
Ceci est la législation, mais elle ne se résume pas uniquement à cela. En effet, le divorce conforme à la sunna est le dernier recours en tant que solution au problème. De toute évidence, d’autres moyens conseillés par la législation le précèdent.
Les moyens remédiant aux divergences conjugales
Ma sœur musulmane, mon frère musulman, sachez que le divorce ou menacer de divorcer n’est pas le remède lorsqu’apparaissent les symptômes de la divergence et les signes avant-coureurs de la désobéissance et du désaccord.
Le plus important pour remédier aux problèmes est de faire preuve de patience et d’endurance. Il est également important de connaître les différentes façons chez les gens de percevoir les choses, leurs différentes compréhensions, comme leurs caractères distincts. Tout cela, couplé à la nécessité de pardonner et fermer les yeux sur beaucoup de choses. L’intérêt et le bien ne figurent pas toujours dans ce que l’on aime et l’on souhaite, mais parfois le bien se trouve dans ce que l’on n’aime pas et ce que l’on ne désire pas :
[Et traitez-les convenablement. Si vous les avez en aversion, il se peut que vous ayez en aversion une chose dans laquelle Allah met un grand bien.] (Les femmes – 19)
Le remède apporté par l’islam est clair lorsque la défection apparaît, lorsque la dislocation des liens conjugaux se manifeste, lorsque la désobéissance et l’arrogance apparaissent chez la femme qui tend par là à s’éloigner de sa fonction première en marquant de plus en plus ses distances et lorsqu’elle manque à son devoir envers son mari et renie ses bienfaits. Le divorce n’est absolument pas cité comme remède, que ce soit de manière directe ou indirecte. Allah dit dans sa révélation évidente :
[ Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et corrigez-les (doucement). Si elles vous obéissent, alors cessez vos réprimandes. ] (Les femmes – 34)
Le remède se concrétise par l’exhortation, l’orientation, l’exposé des erreurs commises et du rappel des droits. Mais aussi, en faisant craindre à l’autre la colère d’Allah et son aversion en employant une méthode complaisante, en faisant preuve de douceur, en lui donnant l’espoir (en la récompense d’Allah) et en l’effrayant (du châtiment d’Allah).
Parfois, le fait de s’écarter de sa femme dans le lit et de s’en éloigner, peut être une réponse à sa désobéissance et son arrogance. Observez que cet éloignement se fait dans la couche et non en dehors de celle-ci, c’est un éloignement dans le lit et non du foyer, cela ne se fait pas sous les yeux de la famille, des enfants ou des étrangers. Le but de cela est de remédier au problème discrètement sans le rendre public. L’objectif n’est pas également l’humiliation ou l’ébruitement des secrets et de son intimité. En s’écartant et s’éloignant de son épouse, on exprime une réplique à la désobéissance et l’arrogance, ce qui conduit en fin de compte à l’entraide et l’harmonie.
Quelquefois, le remède passe par l’usage de la fermeté et de la dureté. Pour certaines catégories de personnes, le doux conseil et la bonne conduite en vue de les changer ne leur profitent en rien. Pour ces catégories de gens, la douceur et la mansuétude n’ont aucun effet, alors que si la dureté fait son apparition, celui qui s’emporte facilement s’apaise et l’excité se calme.
Certes, s’en remettre parfois à la sévérité est un remède très efficace. Pourquoi ne nous en remettrions-nous pas alors que nous sommes en présence du refus d’un rôle (originel) et l’abandon des principes naturels de l’être humain ?
Ce qui est connu de tout homme sensé, est que la sévérité, quand elle remet de l’ordre au sein du foyer, mène à la cohésion et permet à la famille de retrouver ses bons rapports et son affection. Cela, est sans discussion meilleure que le divorce et la séparation. C’est un remède positif, éducatif et sensé. Il n’est pas prescrit dans le but d’affliger ou à titre de vengeance. Mais cela a pour objectif de réduire toute indiscipline et de s’opposer à tout trouble. Par ailleurs, lorsque l’épouse craint l’abandon et l’indifférence de son mari, alors, dans ce cas, le saint Coran nous indique un traitement de par le verset suivant :
[ Et si une femme craint de son mari l’abandon ou l’indifférence, alors il n’y a aucun mal pour les deux s’ils se réconcilient par un compromis quelconque, et la réconciliation est meilleure ] (Les femmes – 128)
Le remède ne se réalise que par le compromis ou la réconciliation, et non par le divorce demandé par l’homme ou par la femme. Cela peut être également réglé en faisant des concessions pour ce qui est des droits financiers ou personnels, et ceci afin de préserver le lien conjugal.
« Et la réconciliation est meilleure » : la réconciliation est meilleure que la séparation, le renoncement, l’indifférence et le divorce.
Mon frère musulman, ma sœur musulmane,
Ceci est un bref exposé et un rappel concis d’un aspect parmi tant d’autres propres à la compréhension de la religion et à la conformité avec ses règles. Mais où sont donc les musulmans par rapport à cela ?
Où est passé la décision de prendre deux médiateurs chargés de juger entre les deux époux au moment de leur désaccord[2] ? Pourquoi les conciliateurs se détournent-ils de ce remède ? Est-ce par renonciation à la réconciliation entre (les deux époux), ou bien est-ce par désir de voir la famille se décomposer et les enfants se séparer ?
Ce jugement n’est que stupidité et injustice et ne reflète pas la peur d’Allah et le sentiment qu’il nous surveille. Cette prise de position n’est qu’un abandon des lois d’Allah et un amusement à l’égard de ses limites.
Ibn Mâjah et Ibn Hibâne et d’autres ont rapporté un hadith du prophète, que les éloges d’Allah et sa paix soient sur lui, où il dit :
« Qu’a-t-il donc celui d’entre vous qui s’amuse avec les limites d’Allah en disant : « J’ai répudié (ma femme), puis je l’ai reprise ? S’amuse-t-on avec les limites d’Allah alors que je suis présent parmi vous ? » [3]
Le moyen de dernier recours qui remédie au désaccord
Lorsque l’ensemble des moyens utilisés pour remédier à la divergence échoue, et lorsque le prolongement de la vie commune devient difficile et pénible, car les objectifs et les magnifiques principes qu’Allah Le Très-Haut a voulus n’ont pu être concrétisés, alors l’indulgente législation et ses lois complètes apportent une solution pour sortir de cette impasse. Malheureusement, beaucoup de musulmans, ignorent le divorce conforme à la sunna que la législation a autorisé, et ils se mettent à prononcer les paroles propres au divorce sans même prendre en compte les limites d’Allah et sa législation.
La répudiation de la femme au moment de ses menstrues est interdite, la répudiation trois fois de suite est interdite et la répudiation durant la période où la femme est en état de pureté, mais avec qui on a eu un rapport sexuel, est interdite. Toutes ces catégories de divorce sont des divorces innovés et sont illicites, celui qui en est l’auteur commet un péché, mais d’après l’avis le plus authentique des gens de science, ces divorces sont pris en compte au vu de la loi.
Pour ce qui est du divorce conforme à la sunna, que chaque musulman doit parfaitement assimilé, il consiste en une seule répudiation à la fois, au moment où la femme est en état de pureté sans qu’il ne soit advenu (durant cette période) de rapport sexuel ou bien le divorce durant la période de grossesse. Le divorce suivant cette description est un remède, car des moments de pause sont marqués, ce qui permet durant ces périodes de prendre du recul et de revenir sur la décision de divorcer.
Celui qui divorce conformément à ce qui a été décrit, doit attendre la venue de la période de pureté de la femme, et sait-on jamais, peut être que les esprits vont changer, que les cœurs vont refleurir et certes Allah peut modifier ce qu’il veut.
La période d’attente de la femme (al-’idda), qu’elle soit calculée en nombre de menstrues, de mois ou au moment de l’accouchement, est une occasion pour revenir sur sa décision et en étudier les conséquences, ce qui peut aboutir à renouer les liens affectueux et à renouer avec l’entente conjugale.
Ce qu’ignorent les musulmans, est que la femme qui a été répudiée par un divorce révocable doit rester dans le foyer de son mari, sans qu’elle n’en sorte et sans qu’elle en soit délogée. Allah a désigné le foyer (de son mari) comme sa maison :
[ Ne les faites pas sortir de leurs maisons. ] (Le divorce – 1)
Ceci met l’accent sur leur droit de résider dans la maison de leur mari. Sa résidence dans le foyer de son époux est un moyen pour que son mari revienne sur sa décision de divorcer. C’est aussi un espoir ouvert à l’éveil des sentiments d’affection et au rappel des bienfaits de la vie commune. La femme, dans cette situation, est loin de son mari en considérant qu’elle vit sous la sentence du divorce, mais elle est au même moment proche de lui en considérant qu’elle vit sous ses yeux.
L’objectif de cela n’est autre que de calmer la tempête, de réveiller les consciences, de revenir sur la décision prise et d’étudier en toute sérénité la situation du foyer et des enfants, ainsi que les affaires familiales :
[ Tu ne sais pas si d’ici là Allah ne suscitera pas quelque chose de nouveau ! ] (Le divorce –1)
Ô les musulmans, craignez Allah et préservez vos foyers, apprenez les lois de votre religion, observez les limites d’Allah et ne les transgressez pas, et entretenez de bonnes relations entre vous.
Ô Seigneur ! Accorde-nous la compréhension de la religion et la clairvoyance dans la législation, et élève-nous. Ô Seigneur ! Accorde-nous de suivre la voie de ton livre la sunna de ton prophète Mohammed, que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui.
Extraits du livre : le foyer bienheureux de Saleh Ibn Houmeïd présent dans la rubrique « livre »
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[1] Le divorce conforme à la sunna est celui qui est prononcé lorsque la femme est en état de pureté et non en état de menstrues, ou de lochies qui est l’écoulement de sang qui survient après l’accouchement, et lorsqu’il n’y a pas eu entre les deux époux de rapport sexuel durant la période de pureté de la femme. Cette définition fut celle d’Ibn Mass’oud, qu’Allah soit satisfait de lui. (Rapporté par A-Nassai et Abdel-Razzaq). (N.D.T)
[2] Le cheikh, qu’Allah le préserve, fait allusion au verset coranique suivant :
[Si vous craignez un désaccord entre les deux époux, envoyez un médiateur de sa famille à lui, et un médiateur de sa famille à elle. Si les deux veulent la réconciliation, Allah rétablira l’entente entre eux. Allah sait certes tout et Il est Parfaitement Connaisseur.] (Les femmes – 35) (N.D.T).
[3] Rapporté par Ibn Mâjah dans son recueil (Hadith n°2017) et Rapporté par Ibn Hibâne dans son authentique (Hadith n°4260).