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Il est nécessaire pour le musulman de connaître le sens de sa foi, ses conditions et ses branches. De même que les organes du corps travaillent dans une organisation parfaite et précise, sans que l’un puisse se passer des autres, les branches de la foi se complètent et se renforcent parfaitement : la parole, la croyance par le cœur et les actes sont ses trois piliers. Le Messager d’Allah, paix et bénédiction a dit : « La foi compte soixante-dix et quelques branches ». Par ailleurs, il est aussi nécessaire pour le musulman de connaître ce qui annule cette foi, mais vu la gravité du problème de rendre mécréant n’importe qui et les conséquences qu’il entraîne, comme l’anéantissement de vies innocentes, la destruction de biens protégés, la terreur engendrée chez les gens et l’ébranlement de leur sécurité et de leur tranquillité, notre frère Abou Adam a décidé de donner cette série de conférences expliquant le statut du takfir et le vrai sens de la foi, par sincérité envers Allah et Ses adorateurs, par acquit de conscience et écartant ainsi toute ambiguïté chez ceux qui n’ont pas bien compris cette question. Cette série est tirée du livre « les repères de la sounna »…

 

 

 

Article lié : Définition du Takfir

 

Le takfîr (arabe : takfīr, تكفير) est une fatwa de déchéance du statut de musulman, celui-ci devenant kâfir, c'est-à-dire mécréant (même racine arabe : kāfir, كافر, incroyant).

 

Sommaire

1 Motifs possibles du takfîr

2 Les dix grands motifs au takfîr

3 Précautions préalables au takfîr

4 Gravité du takfîr

5 Point de divergence entre sunnites et autres groupes

 

 

Motifs possibles du takfîr

 

Selon le sunnisme, le takfîr peut s'appliquer à une personne en raison d'une croyance, d'une parole ou d'un acte :

 

Exemples de croyance : renier l'unicité de Dieu, le statut du Prophète ou un précepte religieux reconnu par consensus par la communauté. Ce n'est pas la non pratique du précepte qui mène au takfîr, mais le fait de renier qu'il fasse partie de la religion. Cependant, la prière (salat) voire l'aumône obligatoire (zakat) sont des cas particuliers, car certains oulémas (notamment parmi les hanbalites) émettent le takfîr pour leur simple abandon. Aussi le fait de douter ou de ne pas excommunier ceux qui ont pris un autre chemin que celui de l'Islam (ex : chrétiens - juifs - athées)

 

Exemples de parole : insulter Dieu, Ses anges, Ses livres, Ses prophètes, le jour dernier.

 

Exemples d'acte : se prosterner devant une statue, piétiner un exemplaire du coran.

 

Les dix grands motifs au takfîr

 

Selon les oulémas, les principales annulations de l'islam (c'est-à-dire rendant mécréante la personne qui n'en commet ne serait-ce qu'une) sont au nombre de dix :

 

1.      Agréer ou pratiquer l'associationnisme

2.      Mettre des intermédiaires (qu'on invoque, en qui on place la confiance...) entre Allah et une personne.

3.      Ne pas considérer les polythéistes (y compris chrétiens, juifs...) comme mécréants ou douter de leur incroyance.

4.      Avoir la conviction qu'une voie ou qu'un jugement sont meilleurs que ceux du prophète Mohammed

5.      Détester une chose venue du messager d'Allah même si on la met en application.

6.      Se moquer d'une chose faisant partie de la religion, d'un châtiment ou d'une récompense d'Allah.

7.      Agréer ou pratiquer la sorcellerie.

8.      Secourir les polythéistes et les aider contre les musulmans.

9.      Croire que certaines personnes peuvent sortir de la voie de Mohammed.

10.  Ne pas du tout apprendre ni pratiquer l'islam.

 

De plus, il n’y a aucune différence concernant ces annulations de l’islam, entre celui qui les commet par humour, sérieusement, ou par peur (seul celui qui y est contraint est excusé). Chacune de ces annulations fait partie des actes associationnistes majeurs.

 

Précautions préalables au takfîr

 

Tout en mentionnant différents motifs de takfîr, les oulémas sunnites ont insisté sur plusieurs précautions à prendre. Plusieurs excuses empêchent d'appliquer le décret de takfîr, notamment :

 

  1. L'ignorance : par exemple renier une obligation religieuse en ignorant qu'elle est un sujet de consensus.
  2. La contrainte : aucune personne n'est coupable de ce qu'elle dit où ce qu'elle fait si elle y est contrainte.
  3. L’insouciance : par exemple piétiner un livre du Coran sans s'en apercevoir.

 

Gravité du takfîr

 

Plusieurs hadiths du prophète Muhammad insistent sur la gravité du takfîr :

«  Si une personne dit à son frère : Ô kâfir (mécréant), alors l'un des deux le mérite. Soit l'accusateur a raison, soit c'est lui-même à qui ce nom s'applique.  » Rapporté par Boukahry et Mouslim.

«  Celui qui lance à son frère une accusation de kufr (mécréance), c'est comme s'il le tuait. » Rapporté par Boukahry et Mouslim.

 

Les anciens savants sunnites ont expliqué ces hadiths. Le Cheikh d’Ibn Kathîr a dit :

«  Quand le musulman se permet de combattre [un autre musulman] ou le juge de mécréant à cause d’une interprétation fausse du fait ou du texte sur lequel il s’est basé, il ne devient pas mécréant à cause de cela. Ainsi quand ‘Omar Ibn Al Khattab a dit au Prophète à propos de Hâtib Ibn Abî Balta’a : “Envoyé d’Allah, permets-moi de trancher le cou de cet hypocrite”, le Prophète a dit : “Il a participé à la bataille de Badr. Pense qu’Allah a regardé les gens de Badr et a dit : " Faites ce que vous voulez, Je vous ai pardonné. " Rapporté par Boukahry et Mouslim.” Source : Madjmou’al Fatawa tome 3 à partir de la page 280   »

 

Point de divergence entre Ahlou-sunna et les autres groupes

 

Le sunnisme considère que quel que soit le grand péché commis (à moins que ce ne soit un des motifs précédemment cités) et même si elle ne s'en repent pas, la personne demeure musulmane (même si sa foi est, de ce fait, diminuée). Elle entrera au paradis par le pardon d'Allah, ou ira en enfer pour un temps afin d'expier ses fautes. C'est la position et l'avis juste que tout musulman doit avoir.

A titre de comparaison, le kharidjisme considère que le musulman qui commet un grand péché (meurtre, vol, fornication, consommation d'alcool...) devient immédiatement kâfir (mécréant) et demeurera éternellement en enfer.

Le motazilisme est d'accord sur ce dernier point (éternité en enfer) mais n'appelle le pécheur dans cette vie ni musulman ni kâfir, mais entre les deux et à sa mort sera éternellement en enfer.

Enfin, le murjisme considère que les péchés n'ont aucune influence sur la foi (elle n'augmente ni ne diminue jamais) et que les actions de mécréance et de polythéisme ne font pas sortir leurs auteurs de l'islam. Bien sûr ces trois sectes citées ont une croyance erronée à bannir et à rejeter vigoureusement.

 

Article tiré de Wikipédia

Revu et corrigé par Islamhouse

 

 

Cette série audio est une exclusivité :

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