- PRÉCIS SUR LES FACTIONS ÉGARÉES
-
- Introduction[1]
- Pourquoi doit-on
connaître les différentes factions de l'Islam ?
- Les conseils du
Prophète ﷺ
- La division
est-elle louable ?
- Quelle est la
faction sauvée et celle égarée ?
- Qui devons-nous suivre ?
- Les conditions
de l'acte agréé par Allah
- L'importance de
suivre le Coran et la sunna
- L'égaré ne nuit
qu'à lui même
- La division et
la désunion sont des épreuves pour le croyant
- Les conseils des
savants de l'Islam
- Les biens guidés
sont des personnes insolites
- La Qadariya
- Al-khawârij
- Les
chiites
-
- La jahmiya
- Son origine
- Leur courant à l'égard des Noms et
Attributs d'Allah
- Leurs ambiguïtés
- Leur courant à l'égard du destin et
du Coran
- Les quatre "j" réunis
- Les autres sectes qui lui sont liées
- Origine des Mutazilites
- Le courant des Mutazilites
- L'origine de l'Acharisme et son
courant
- Le repentir d'Abu Hassan
Al-Ach'ari
- Acharisme ou Kullabisme ?
- La source de toutes les sectes
- Les livres écrits à ce sujet
- Ce qui distingue les gens de la sunna
des sectes dissidentes
- Les gens de la vérité existent
toujours
- Les différences entre les gens de la
sunna et les qadariya
- Les différences entre les gens de la
sunna et les jabriya
- Les différences entre les gens de la
sunna et les chiites
- Les différences entre les gens de la
sunna et les khawârij
- Les différences entre les gens de la
sunna et les jahmiya
- La complétude et
la perfection de la croyance des gens de la sunna
- Réponses
à quelques questions
- Y
a-t-il des factions parmi la faction sauvée et le groupe secouru ?
-
PRÉCIS SUR LES FACTIONS ÉGARÉES
Au nom
d’Allah, L'Infiniment Miséricordieux, Le Très Miséricordieux
Introduction[1]
L
ouange à Allah Seigneur des mondes,
qu’Allah couvre d’éloges Muhammad, sa famille et ses compagnons, et qu’Il leur
accorde le salut.
Pourquoi doit-on
connaître les différentes factions de l'Islam ?
Cela étant dit, le débat sur les factions (de l’Islam)
ne se résume pas juste à un compte rendu historique qui, dans ce cas, se limite
seulement à l’analyse du fondement des groupuscules, comme cela se fait pour
les événements historiques. Mais au contraire, la discussion sur les factions
revêt une bien plus grande importance ; notamment la mise en garde contre
le mal de ces sectes, leurs innovations, et l’exhortation à adhérer à la voie
des gens qui se sont réunis sur la sunna (ahlu-l-sunna wa-l-jamâ‘a).[2]
La faculté pour l’individu de
délaisser la tendance de ces sectes déviantes ne s’obtient pas spontanément,
mais on y parvient après avoir étudié et pris connaissance de ce qu’est le
groupe sauvé.
- Qui sont ahlu-l-sunna
wa-l-jamâ‘a, dont l’adhésion renferme un caractère obligatoire pour le
musulman ?
- Quelles
sont les sectes dissidentes ?
-
Quelles
sont leurs tendances et leurs ambiguïtés ? Afin de s’en prémunir.
Car, comme l’a dit Hudhayfa ibn
Al-Yaman, celui qui ne connaît pas le mal est susceptible d’en être atteint :
« Les gens interrogeaient le Prophète ﷺ concernant le bien. Quant à moi, c’est à propos du mal
que je le questionnais, par crainte qu’il ne me gagne. Et je disais :
-
Ô
Messager d’Allah, nous vivions dans le tourment et l’obscurantisme, puis Allah
nous est venu avec ce bien, mais y aura-t-il après cela un mal ?
-
Il
répondit ﷺ : Oui.
-
Mais
y aura-t-il après ce mal un bien ? Répliquai-je.
-
Il
dit ﷺ : oui, mais il sera
maculé[3].
-
Je
demandai : et à quoi sera due cette souillure ?
-
À
des gens qui suivent des coutumes (sunna) différentes de la mienne, et appellent
à une voie que je n’ai pas enseignée. Tu approuveras certaines choses, et tu en
rejetteras d’autres.
-
Y
aura-t-il après ce bien un mal ?
-
Absolument,
des prédicateurs aux portes de l’enfer ; celui qui leur obéit y sera
précipité.
-
Ô
Messager d’Allah, décris-les-nous.
-
Bien ;
ce sont des hommes de notre ethnie, s’exprimant dans notre langue.
-
Ô
Prophète d’Allah, que me conseilles-tu de faire si je venais à vivre cette
époque ?
-
Reste
attaché à la communauté des musulmans et à leur chef.
-
Et
s’il n’existe aucun groupe ni aucun dirigeant ?
-
Isole-toi
et sépare-toi de toutes ces factions ; même si tu n’as que la racine d’un
arbre à mâcher, reste ainsi, jusqu’à ce que la mort t’emporte. »[4]
Les conseils du
Prophète ﷺ
Donc, la connaissance des
sectes, de leurs principes, de leurs ambiguïtés, et la compréhension de la voie
des gens qui se sont réunis sur la sunna sont un bien immense pour le musulman.
Car il y a dans ces factions égarées des choses prêtant à équivoque et
trompeuses, qui sont susceptibles d’induire en erreur la personne ignorant ces
impostures, et de la pousser à y adhérer. Comme cela a été
mentionné par le Prophète ﷺ dans le hadith de Hudhayfa :
-
« Y
aura-t-il, après ce bien, un mal ?
-
Absolument,
des prédicateurs aux portes de l’enfer ; celui qui leur obéit y sera
précipité.
-
Ô
Messager d’Allah, décris-les-nous.
-
Bien ;
ce sont des hommes de notre ethnie, s’exprimant dans notre langue. »
Le risque est par conséquent
terrible. D’autre part, le Messager d’Allah ﷺ exhorta un jour ses compagnons, comme cela est cité dans
le hadith de ‘Irbâd Ibn Sâriya qui rapporte « qu’il ﷺ leur avait prononcé un discours
poignant qui souleva les cœurs et fit couler les larmes. Nous dîmes :
-
Ô
Messager d’Allah ! Ceci ressemble à un sermon de quelqu’un qui fait ses
adieux, aussi fais-nous quelques recommandations !
-
Il
répondit : Je vous conseille de craindre Allah, et d’être obéissants
(envers vos gouverneurs) même si c’est un esclave éthiopien qui s’est imposé à
vous comme chef. Celui d’entre vous qui vivra verra une grande discorde.
Accrochez-vous alors à ma sunna et à celle de mes successeurs bien guidés (Abû
Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Ali), mordez-la de toutes vos molaires. Méfiez-vous des inventions,
car chaque innovation est un égarement. »[5]
Il ﷺ nous informe ainsi des divisions qui vont avoir lieu, et
il nous recommande, lors de ces événements, de nous attacher au groupe des
musulmans et à leur chef, de rester fidèle à la sunna du Messager d’Allah ﷺ, de délaisser tout ce qui va à son
encontre : aussi bien [dans] les paroles que les pensées, ou les tendances
égarées. Tel est le moyen d’être préservé, d’autant qu’Allah I nous ordonne de nous réunir et de
nous agripper à Son Livre, et nous interdit de nous diviser. Il I dit :
« Et cramponnez-vous
tous ensemble au « Habl » (câble) d'Allah et ne soyez pas divisés ;
et rappelez-vous le bienfait d'Allah sur vous : lorsque vous étiez
ennemis, c'est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes
devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d'un abîme de Feu, c'est Lui
qui vous en a sauvés. Ainsi, Allah vous montre Ses signes afin que vous soyez
bien guidés. » (Sourate al-‘Imrân, V.103)
Et Il I a ajouté :
« Et ne
soyez pas comme ceux qui se sont divisés et se sont mis à disputer, après que
les preuves leur furent venues, et ceux-là auront un énorme châtiment. » [6](Sourate
al-‘Imrân, V.105)
Ibn ‘Abass t a dit : Les visages des gens qui se sont réunis
sur la sunna s’illumineront, alors que ceux des innovateurs et des sectes
s’assombriront.[7]
« Ceux qui émiettent
leur religion et se divisent en sectes, de ceux-là tu n'es responsable en rien :
leur sort ne dépend que d'Allah. Puis Il les informera de ce qu'ils faisaient. »
(Sourate al-An‘âm, V.159)
La division
est-elle louable ?
Il n’y a qu’une seule
religion, et ce qui a été révélé au Prophète ﷺ ne peut être divisé en plusieurs formes de pratique et
en factions différentes. Mais au contraire, la religion d’Allah est unique, et
c’est ce que le Prophète ﷺ a apporté et laissé en héritage à sa
communauté, en leur traçant une voie claire, de nuit comme de jour, dont ne
peut s’en détourner qu’une personne condamnée à la destruction.
Il ﷺ dit : « Je vous ai
transmis une chose telle que, si vous vous y attachez, vous ne pourrez vous
égarez : le Livre d’Allah et ma sunna.[8]
La division ne fut décrite,
dans le livre d’Allah, que de façon blâmable et chargée de menace, alors que le
rassemblement sur la vérité et le droit chemin ne fut cité qu’en des termes
élogieux et laissant présager une grande récompense, par les avantages immédiats
et à venir qu’ils comportent. Plusieurs hadiths du Prophète ﷺ, qui nous ont été rapportés,
enjoignent à s’attacher au groupe.[9]
Il ﷺ a dit : « Les
enfants d’Israël se sont divisés en soixante-douze factions, et ma communauté
en soixante-treize factions, toutes iront en enfer sauf une. Ils
demandèrent : de laquelle s’agit-il Ô Messager d’Allah ? Il
répondit : ceux qui suivent ma voie actuelle et celle de mes
compagnons. »[10]
Par ce hadith, il nous informe
que la division se réalisera forcément dans cette communauté, et comme Il ne
s’exprime pas sous l’effet de la passion, alors ce dont il nous fait part
arrivera nécessairement.
À travers cette annonce, Il
nous indique l’interdiction de la division et nous met en garde contre elle.
C’est pour cela qu’il dit : Toutes en enfer
sauf une. Et lorsqu’on lui demanda quelle était cette faction
qui sera sauvée ? Il répondit : ceux qui suivent ma voie actuelle et celle de mes
compagnons.
C’est pourquoi celui qui reste
sur le chemin du Prophète ﷺ et de ses compagnons, sera
par conséquent parmi eux. Quant à celui qui s’en écarte, la menace de l’enfer
pèse sur lui, en proportion de l’éloignement qu’il a de la vérité. Si sa
séparation comporte de la mécréance et de l’apostasie, il sera parmi les gens
de la géhenne pour l’éternité, et si elle est différente de cela, il risque
l’enfer, mais il n’y restera pas éternellement tant que sa séparation ne
comporte pas de reniement de la foi. Mais il pèse sur lui une grave menace.
Quelle est la
faction sauvée et celle égarée ?
Et n’est à l’abri de cela
qu’une seule faction sur soixante-treize, tel est le groupe sauvé, ceux qui
sont sur la même voie que le Prophète ﷺ
et ses compagnons, c'est-à-dire le Livre d’Allah, la sunna de Son Messager ﷺ, le credo irréprochable, et la voie
claire. C’est ainsi qu’était la ligne de conduite du Prophète ﷺ. C’est pour cette raison qu’Allah I a dit :
« Les tout premiers [croyants] parmi les émigrés et les Auxiliaires
et ceux qui les ont suivis dans un beau comportement, Allah les agrée, et ils L'agréent. » (Sourate at-Tawba,
V.100)
Il est mentionné : et ceux qui les ont suivis dans un beau comportement.
Ceci nous indique qu’il est recommandé aux dernières générations de cette
communauté de suivre la voie de leurs premiers prédécesseurs, parmi les Muhâjir
et les Ansâr, qui est en réalité celle du Prophète ﷺ, et celle avec laquelle il est venu à nous.
Quant à celui qui déroge à la
voie des prédécesseurs, il sera assurément parmi les égarés, Allah I a dit :
« Quiconque obéit à Allah et au Messager... ceux-là seront
avec ceux qu'Allah a comblés de Ses bienfaits : les prophètes, les
véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels compagnons que ceux-là !
Cette grâce vient d'Allah. Et Allah suffit comme Parfait Connaisseur. » (Sourate
an-Nissâ, V.69-70)
Par conséquent celui qui obéit
à Allah et à Son Messager ﷺ, à n’importe quelle époque et
en tous lieux, qu’il vive durant la période du Prophète ﷺ ou que ce soit le dernier musulman sur terre, s’il se
conforme aux ordres d’Allah et de Son Messager ﷺ, il fera parti du groupe sauvé :
« Ceux-là seront avec ceux qu'Allah a comblés de Ses bienfaits :
les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels
compagnons que ceux-là ! »
Quant à ceux qui s’écartent de
cette voie, ils ne bénéficieront pas de cette promesse, et ne seront pas parmi
cette noble compagnie. Mais ils seront au contraire parmi les réfractaires auprès
desquels ils se sont rangés.
C’est pour cela que nous
répétons plusieurs fois cette invocation à la fin de la sourate al-Fâtiha
lors de nos prières, à chaque rak‘a :
« Guide-nous dans le droit chemin, le chemin de ceux que Tu as
comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés. » (Sourate al-Fâtiha,
V.6-7)
Cette requête est d’une grande
importance. Nous implorons Allah à chaque rak‘a, pendant nos prières, de nous
guider vers le chemin de ceux qu’Il a comblé de Ses bienfaits, qui est en fait
celui des Prophètes et de ceux qui les suivent, et ce, jusqu’au jour du
jugement.
Qui devons-nous suivre ?
Le dernier des prophètes est
Muhammad, il est celui qu’il faut suivre et à qui il convient d’obéir, il est
l’exemple à imiter, car il est le Prophète de la fin des temps. Depuis qu’Allah
l’a envoyé, et jusqu’à l’heure du jugement, tous sont obligés de le suivre. Et
même si nous supposons qu’un Prophète parmi ceux qui ont précédé (Muhammad)
revenait, il serait contraint de suivre ce Messager ﷺ ; l’Envoyé d’Allah ﷺ a dit : Si Moïse était
vivant parmi vous, il n’aurait d’autre choix que de me suivre[11].
Et ceci est mentionné dans Sa
parole I :
« Et lorsqu'Allah prit cet engagement des Prophètes : « Chaque
fois que Je vous accorderai un Livre et de la
Sagesse, et qu'ensuite un Messager vous viendra confirmer ce qui est avec
vous, vous devrez croire en lui, et vous devrez lui porter secours. » Il
leur dit : « Consentez-vous et acceptez-vous Mon pacte à cette condition ? »
« Nous consentons », dirent-ils. « Soyez-en donc témoins, dit
Allah. Et Me voici, avec vous, parmi les témoins. Quiconque ensuite tournera le
dos... alors, ce sont eux qui seront les pervers ». Désirent-ils une autre
religion que celle d'Allah… » (Sourate Al ‘Imrân,
V.81-82-83)
Il n’y a donc plus de religion
après l’envoi de Muhammad, sauf celle qui lui a été révélée. Celui qui adhère à
une autre croyance se la verra refusée et il sera, le jour du jugement, parmi
les perdants.
« Et quiconque désire une religion autre que l'Islam, ne sera
point agréé, et il sera, dans l'au-delà, parmi les perdants. » (Sourate Al ‘Imrân,
V.85)
« Non pas de
ceux qui ont encouru Ta colère » Il s’agit de tous ceux qui ont une
science qui n’est pas mise en pratique, tels que les juifs ou autres savants
égarés, qui ont eu connaissance de la vérité et l’ont délaissée, préférant
suivre leur passion, et leur intérêt personnel. Ils ont reconnu la véracité de
la mission du Prophète ﷺ mais ne l’ont pas suivie en donnant
la primauté à leur passion, à leur avidité, à leur sentiment, ou encore à leur
appartenance partisane, etc. Ceux-là sont considérés comme ayant encouru la
colère (d’Allah), car ils ont désobéi à Allah avec discernement.
« Ni des
égarés » :
Il s’agit de
ceux qui œuvrent sans connaissance et qui s’attèlent surtout à faire des
adorations, mais sur une voie différente du Prophète ﷺ ; tels que les innovateurs, et les affabulateurs qui
s’appliquent surtout dans les actes de dévotions, l’abstinence, la prière, le
jeûne, et dans l’invention d’adorations dont Allah n’a fait mention d’aucune
preuve. Ils s’épuisent[12]
par des choses qui n’ont pas été enseignées par le Prophète ﷺ. Tels sont les égarés, leurs œuvres sont vaines comme le
Prophète ﷺ l’a dit : Celui qui fait un acte en désaccord avec notre religion se
le verra refusé.[13] Parmi ces égarés il y a les chrétiens, et tous ceux
qui adorent Allah avec ignorance, combien même leur intention est bonne et leur
but noble. Car l’important n’est pas uniquement la finalité, mais l’observance
(de la voie du Prophète ﷺ).
Les conditions
de l'acte agréé par Allah
C’est pour cette raison que
chaque acte est soumis à deux conditions qui doivent être remplies afin que
l’œuvre soit agréée par Allah, et pour que celui qui l’accomplit en soit ainsi
récompensé.
§
Première
condition :
cela doit être
fait exclusivement pour Allah ﷻ (Al-’ikhlâs)
§
Deuxième
condition :
cela doit être conforme
à la sunna du Prophète ﷺ
Allah
ﷻ a dit :
« Non, mais quiconque soumet à Allah son être tout en faisant
le bien, aura sa rétribution auprès de son Seigneur. Pour eux, nulle crainte,
et ils ne seront point attristés. » (Sourate al-Baqara, V.112)
Et « soumet à Allah son être » signifie :
exclusivement (Al-’ikhlâs) pour Allah.
Et « en faisant le bien » veut dire : l’observance de la sunna du
Prophète ﷺ.
L'importance de
suivre le Coran et la sunna
Allah Y nous enjoint donc de nous réunir sur les principes du
Livre et de la sunna, et Il nous a interdit de nous diviser et de nous séparer.
Le Prophète ﷺ également nous a commandé d’être en
accord sur le Livre et la sunna, et nous a interdit de nous diviser et de nous
séparer, du fait de ce que l’union contient comme bien immédiat et à venir, et
en raison de ce que la division renferme comme mal direct et futur, dans ce
monde puis dans l’autre.
Cette réalité est terriblement
préoccupante, car plus nous nous éloignons dans le temps plus les divisions
augmentent, et les revendications se multiplient, ainsi que les fausses
croyances, les mauvaises tendances, et la naissance de nombreux groupes épars.
Il incombe donc au musulman d’être aux aguets, et d’agir en fonction de ce qui
est conforme au Livre d’Allah et à la sunna du Prophète ﷺ, et de prendre de celui qui s’en réclame, quel qu’il
soit, car la vérité est l’objectif du croyant.
Et il délaisse tout ce qui
s’oppose à la voie du Prophète ﷺ, même si cela provient de son
groupe ou de ceux qui s’en réclament, dès que ceci va à l’encontre du Livre et
de la sunna, car l’homme aspire au salut et non pas à la destruction.
La complaisance dans un pareil
cas est désavantageuse, car il est question de paradis et d’enfer. L’individu
ne doit pas être pris de sollicitude, ni d’entêtement ou d’inclination
passionnelle le poussant à se ranger parmi d’autres que ceux qui se sont réunis
sur la sunna, car, en agissant ainsi, il se fait du tort à lui-même et s’exclut
de la voie du salut [pour aller] vers celle de la destruction.
Les gens qui se sont réunis
sur la sunna ne ressentent aucun dommage venant de ceux qui s’opposent à eux –
qu’ils soient d’accord ou en désaccord. S’ils sont d’accord, qu’Allah soit
loué, ils s’en réjouissent, car ils ne souhaitent que du bien aux gens. S’ils
sont en désaccord, on ne serait leur faire du tort, et c’est pour cela qu’il a
dit ﷺ : il ne cessera d’exister dans ma communauté un groupe
flagrant de vérité, ceux qui les trahissent ne seraient leur causer du tort, et
il en sera ainsi d’eux, jusqu’à ce que l’ordre d’Allah arrive.[14]
L'égaré ne nuit
qu'à lui même
L’opposant ne nuit donc qu’à
lui-même. L’important n’est pas la quantité, mais d’être conforme à la vérité[15] et cela, même si nous ne
sommes que très peu de gens ; même s’il arrive à une certaine époque qu’il
n’y ait qu’une personne, ce sera elle la vérité, et ce sera elle le groupe. Il
n’est donc pas nécessaire au groupe d’être nombreux, mais plutôt d’être
conforme à la vérité, au Livre et à la sunna, même si la quantité de ceux qui y
adhèrent est minime. Et si on concilie, grand nombre et vérité, nous rendons
grâce à Allah, ceci est une force. Mais si une masse s’y oppose, nous nous
rangeons du côté de la vérité, même si ceux qui sont avec elle ne sont que très
peu.
La division et
la désunion sont des épreuves pour le croyant
Étant donné que la désunion et
la division que nous a communiquées le Prophète ﷺ est arrivée, plus nous nous éloignons dans le temps plus
cela s’amplifie, jusqu’à ce que l’heure du jugement arrive. Ceci est une
sagesse d’Allah, dans le but d’éprouver son serviteur, et pour différencier
ceux qui recherchent la vérité de ceux qui donnent la primauté à leur passion
et à leur sectarisme.
« Est-ce que les gens pensent qu'on les laissera dire : « Nous
croyons ! » sans les éprouver ? Certes, Nous avons éprouvé ceux
qui ont vécu avant eux ; [Ainsi] Allah connaît ceux qui disent la vérité
et ceux qui mentent. » (Sourate al-‘Ankabût, V.2-3)
Allah I a dit :
« … Or, ils ne cessent d'être en désaccord (entre eux), sauf
ceux à qui ton Seigneur a accordé miséricorde. C'est pour cela qu'Il les a
créés. Et la parole de ton Seigneur s'accomplit : « Très
certainement, Je remplirai l'Enfer de djinns et d'hommes, tous ensemble ». » (Sourate Hûd,
V.118-119)
Ce qui se produit comme
désunion et division, est une épreuve venant d’Allah, car Il I est tout à fait capable de les
rassembler sur la vérité :
« Et si Allah voulait, Il pourrait les mettre, tous, sur le
chemin droit. » (Sourate al-An‘âm, V.35)
Il est capable de cela, mais Sa
sagesse a voulu qu’il y ait une épreuve en instaurant la désunion et la
division, dans le but de distinguer celui qui aspire à la vérité de celui qui
suit ses passions et qui est obstiné.
Les conseils des
savants de l'Islam
Les savants, à chaque époque
et en tous lieux, n’ont eu de cesse d’interdire, dans les ouvrages qu’ils ont
laissés après eux, une telle désunion, et ont conseillé de s’attacher au Livre
d’Allah et la sunna de Son Prophète ﷺ.
Nous trouvons par exemple dans le livre Sahih Al-Bukhârî :
« Chapitre sur le fait de chercher refuge auprès du Livre et de la
sunna. »
Nous trouvons dans les ouvrages
ayant trait à la croyance des passages sur les sectes réprouvées et sur le
groupe sauvé, et celui que vous connaissez le mieux et qui est à ce jour en
votre possession est le commentaire de la Tahawiya.
L’intérêt dans ceci est de
différencier la vérité de l’erreur, au cas où ce que nous a communiqué le
Prophète ﷺ à propos de la désunion et de
la division, se produit.
Il est donc nécessaire d’agir
en fonction de ce que nous a recommandé le Messager ﷺ dans sa parole : Attachez-vous
à ma sunna et à celle des califes bien guidés après moi.[16]
Les biens guidés
sont des personnes insolites
Il n’y a d’issue contre ce
danger, que de s’accrocher fermement au Livre d’Allah et à la sunna de Son
Prophète ﷺ. Il ne faut pas croire que
cette chose est aisément abordable, elle ne saurait se faire sans difficulté.
Mais il est utile d’être patient et persévérant, car celui qui s’attache à la
vérité, en particulier à la fin des temps, aura à endurer beaucoup de peine, et
celui qui s’agrippera à sa religion sera semblable à celui qui se saisie d’une
braise, comme cela a été rapporté du Prophète ﷺ, de source authentique.[17]
Ceux qui s’attachent à la sunna du Messager ﷺ, et évoluent sur la voie des prédécesseurs, seront vus
comme des personnes insolites à la fin des temps, comme nous l’a informé le
Prophète ﷺ lorsqu’il a dit : Tubâ[18] Aux étrangers qui réparent ce que les gens ont altéré de ma
sunna après moi.[19]
Et dans une autre version : ceux qui se bonifient alors que les gens se
pervertissent.[20]
Pour cela il est utile, avant
tout, de posséder de la science tirée du Livre d’Allah et de la sunna du
Prophète ﷺ, et une connaissance de la
voie des pieux prédécesseurs. Il nécessaire pour celui qui s’attache à ceci,
d’avoir de la patience à l’égard du tort qu’il subit. C’est pour cette raison
qu’Allah I a dit :
« Par le Temps !
L'homme est certes, en perdition, sauf ceux qui croient et accomplissent les
bonnes œuvres, s'enjoignent mutuellement la vérité et s'enjoignent mutuellement
l'endurance. »(Sourate al-‘Asr)
« s'enjoignent
mutuellement l'endurance » : ceci montre qu’ils vont s’exposer à des
souffrances dans leur foi, dans leurs œuvres, lorsqu’ils préconisent la vérité.
Ils subiront de la part des gens des douleurs, des blâmes, des reproches, et
des menaces, il se peut même qu’il se fasse brutaliser et tuer. Mais ils
doivent patienter tant qu’ils sont sur la vérité, ils patientent pour elle et y
tiennent fermement. Et si jamais il leur semble qu’ils font une quelconque
erreur, ils reviennent vers la vérité, car elle est leur but.
La division s’est produite à
une époque précoce et nous allons, durant cette conférence, débattre sur quatre
sectes qui sont, pour ainsi dire, à l’origine de toutes les autres.
La Qadariya
Leur origine et leur principale
croyance
La première apparition de la Qadariya
survint à la fin de l’époque des compagnons.
« La Qadariya » :
sont ceux qui rejettent le destin et qui disent que tout ce qui se produit dans
le monde n’est pas décidé ni décrété par Allah ﷺ mais résulte des actes des serviteurs, sans qu’Allah ﷻ ne l’ait prédestiné auparavant. Ils
ont ainsi rejeté un des piliers de la foi qui sont au total six : La foi
en Allah, en Ses anges, en Ses Livres, en Ses Messagers, au Jour Dernier, et la
foi dans le destin bien ou mauvais provenant d’Allah.
Ils ont été appelés « Qadariya »
mais aussi les « zoroastriens » de cette communauté. Pourquoi ?
Parce qu’ils prétendent que chacun crée ses propres actes et que cela ne dépend
pas d’un décret d’Allah ; de ce fait, ils ont affirmé qu’il y a deux
créateurs avec Allah, à l’instar des zoroastriens qui, eux, prétendent que
le monde a deux créateurs : la lumière et l’obscurité, la première ayant
créé le bien, et la seconde le mal. La Qadariya a surpassé les
zoroastriens, vu qu’elle a attesté qu’il y avait deux créateurs semblables, en
disant : chacun crée ses propres actes. C’est pour cette raison
qu’on les a appelés les zoroastriens de cette communauté.
Le destin selon les jabriya
À leur antipode, il y a la
secte Al-jabriya qui affirme que le serviteur est contraint dans ses
faits et gestes, qu’il n’a aucun acte propre ni choix (ou libre arbitre), il
est semblable à une plume qui se déplace au gré du vent, sans détermination. Ceux-là
sont appelés Al-jabriya, ce sont les extrémistes de la Qadariya
qui ont exagéré dans leur affirmation de l’existence d’un destin et ont, de ce
fait, dépouillé le serviteur de toute volonté propre.
Le premier groupe est opposé à
eux : ils attestent que l’homme a un libre choix jusqu’à l’exagération, en
disant qu’il crée ses propres actes indépendamment d’Allah. Qu’Allah soit élevé
au-dessus de tout ce qu’ils profèrent. Ceux-là s’appellent la Qadariya contestatrice,
et parmi eux se trouvent les Mu‘tazila et tout ceux qui leurs sont
dévoués.
Les subdivisions de la Qadariya
Cette secte, la Qadariya, se
divise en deux :
1-
Les contestataires extrémistes
2-
Les approbateurs extrémistes
Puis, la Qadariya s’est divisée
en plusieurs sectes, il n’y qu’Allah qui les connaît, car l’homme, lorsqu’il
délaisse la vérité, divague dans les ténèbres. Chaque groupe s’invente un
nouveau courant, qui le sépare de celui qui le précède, telle est la condition
des gens égarés. Constamment divisés et désunis, sans cesse surgissent (en leur
sein) des idées et des conceptions dissidentes et contradictoires.
Quant aux gens qui se sont
réunis sur la sunna, il n’émerge pas chez eux d’opposition ni de division, car
ils restent attachés à la vérité émanant d’Allah, ils se préservent grâce au
Livre d’Allah et à la sunna du Prophète ﷺ.
Il ne se produit donc pas chez eux de désunion ni de scission, car ils
cheminent sur une seule et même voie.
Al-khawârij
Leur origine
Il s’agit de ceux qui se sont
révoltés contre les détenteurs de l’autorité à la fin du règne de ‘Uthmân. Leur
insurrection a entraîné la mort de ce dernier.
Puis, lors du califat de ‘Ali,
leur mal s’est intensifié et ils se sont séparés de lui et l’ont déclaré
mécréant, lui et les compagnons (du Prophète ﷺ) car il n’avait pas adhéré à leur courant ; et ils
considèrent incroyants tous ceux qui s’opposent à leur mouvement. Ils ont, du
fait, rendu mécréant les plus nobles créatures que sont les compagnons du
Prophète ﷺ. Pourquoi ? Parce qu’ils
n’ont approuvé ni leur divagation ni leur mécréance.
Leur courant
Leur courant : Ils ne sont pas attachés à la
sunna et au groupe, et n’obéissent pas aux dirigeants, et estiment que
s’insurger contre lui fait partie de la religion, et que la rébellion aussi.
Tout le contraire de ce qu’a recommandé le Prophète ﷺ, dans le fait de s’attacher à l’obéissance[21], mais également l’opposé de
ce qu’Allah a ordonné par cette parole :
« Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d'entre
vous qui détiennent le commandement. » (Sourate an-Nissa’, V.59)
Allah I a décrété que la subordination au gouverneur faisait
partie de la religion, ainsi que le Prophète ﷺ lorsqu’il déclara : Je vous conseille de
craindre Allah, et d’être obéissants (envers vos gouverneurs), même si c’est un
esclave éthiopien qui s’est imposé à vous comme chef. Celui d’entre vous qui vivra
verra une grande discorde.[22]
Par conséquent, l’obéissance à
l’émir musulman fait partie du culte. Les khawârij affirment le contraire
et disent : nous sommes libres. Tel est le chemin de la révolte de nos
jours.
Que pensent-ils de celui qui commet
un péché majeur ?
Les khawârij sont ceux
qui veulent que la communauté soit divisée, ils rompent leur devoir
d’obéissance, enfreignent les ordres d’Allah et de Son Prophète ﷺ, et sont d’avis que celui qui commet
un péché majeur est mécréant. Ils estiment que sont incroyants, le fornicateur,
le voleur, et le consommateur d’alcool, alors que les gens qui se sont réunis
sur la sunna voient en eux des musulmans dont la foi est faible, et les
qualifient de : pécheur qui reste cependant affilié à la communauté (fâsiq
al-milalî). Il est croyant de par sa foi et débauché du fait de son péché.
Car on ne peut être excommunié de l’Islam qu’en cas de polythéisme ou de
violation connue des règles de l’Islam. Quant aux infractions autres que le
polythéisme, elles n’annulent pas la foi, même si elles sont majeures.
Allah I a dit :
« Certes Allah ne pardonne pas qu'on Lui donne quelque associé.
À part cela, Il pardonne à qui Il veut… » (Sourate an-Nissa’, V.48)
Les khawârij affirment
que celui qui commet des péchés majeurs est mécréant, ne sera pas absout, et ira
en enfer pour l’éternité. Ceci est en contradiction avec ce qui est mentionné
dans le Livre d’Allah. La raison vient de leur manque de savoir. Soyez bien
attentif à cela. Ils sont un groupe extrêmement attaché aux adorations, à la
prière, au jeûne, et à la récitation du Coran. Ils ont énormément de dignité,
mais aucune connaissance, et tout le mal vient de là.
Leurs caractéristiques provenant de
la bouche même du Prophète ﷺ
S’efforcer dans l’ascèse et
les actes de dévotions, doit nécessairement être accompagné de compréhension
religieuse et de savoir. C’est pour cela que le Prophète ﷺ les a décrits à ses compagnons en leur disant qu’ils
allaient dénigrer leurs prières par rapport aux leurs, et leurs adorations en
comparaison aux leurs, puis il ajouta : Ils
sortiront de la religion comme la flèche lancée d’un arc,[23] en
dépit de leurs adorations, de leur piété et de leurs veillées nocturnes en
prières. Mais étant donné que leurs efforts ne sont pas fondés sur des bases
saines et une science exacte, cela s’est transformé en égarement, et en fléau
pour eux et pour la communauté.
Qui combattent-ils ?
Il n’a pas été porté à notre
connaissance, que les khawârij aient combattu à une quelconque époque
les mécréants ou les polythéistes ; en revanche, ils font la guerre aux
musulmans, comme l’a dit (le Prophète ﷺ) :
Ils combattront les adeptes de l’Islam et
épargneront les partisans du polythéisme[24].
Ils ont tué ‘Uthmân, ‘Ali ibn
abi Tâlib, Zubayr ibn al-‘awâm, et les meilleurs parmi les compagnons. Et ils
n’ont eu de cesse d’assassiner les musulmans.
Cela est dû à leur ignorance
de la religion d’Allah, malgré leur piété, leur dévotion, et leur zèle. Car
tant que ceci n’est pas basé sur une science exacte, il a des conséquences à
leur encontre qui sont néfastes. C’est pour cette raison que l’éminent savant
Ibn al-Qayyim a dit : Ils ont des textes, mais une compréhension
déficiente. Ils ont donc hérité d’un savoir incomplet.[25]
Leur manque de science probant
Ils prennent comme argument
des textes qu’ils ne comprennent pas, ils étayent leurs opinions par des
passages du Coran et de la sunna se rapportant aux menaces qui pèsent sur le
pécheur, alors qu’ils n’en pénètrent pas le sens, et ne font pas état des
autres textes qui eux présagent le pardon, et l’absolution pour ceux dont le
péché est différent du polythéisme. Ils ont pris une partie et en ont délaissé
une autre. Voilà leur ignorance.
Le sens de l’honneur et la
ferveur religieuse ne suffisent pas à elles seules, celles-ci doivent être
nécessairement accompagnées de connaissance et de compréhension religieuse[26] : promulguer avec
science et en lui assignant le contexte qui lui est propre. Le sens de
l’honneur et la ferveur religieuse sont de bonnes choses, mais ils doivent être
encadrés par le Livre et la sunna.
Nul ne ressent de dignité pour
sa religion, et n’est meilleur conseiller que les compagnons, mais en dépit de
cela ils ont été tués par les khawârij, car (ces derniers) sont
dangereux et malsains.
'Ali Ibn Abi Taleb les a combattus
‘Ali ibn abi Tâlib ﷺ les a combattus et leur a livré une
guerre sans merci en les massacrant à l’époque d’an-Nahrawân. Au travers
de cela, sa prophétie ﷺ fut confirmée ; en effet
le Prophète ﷺ a annoncé le bien et le
paradis à celui qui les tuera. Ce fut ‘Ali ibn abi Tâlib qui la réalisa, il
remporta de ce fait l’annonce professée par le Messager ﷺ[27]. Il les tua afin de repousser
leur mal des musulmans.
Conseiller et exhorter leurs
partisans
Il incombe donc au musulman à
chaque époque, s’il s’avère que cette tendance malsaine existe parmi eux, d’y
remédier– en premier lieu – par l’exhortation en enjoignant les gens à
patienter. S’ils n’obéissent pas, il faudra alors les combattre afin de
repousser leur mal.
‘Ali ibn abi Tâlib t avait envoyé auprès d’eux son cousin
‘Abdullah ibn ‘Abass, le docteur de la loi de cette communauté et l’interprète
du Coran, qui débattit avec eux. Six milles revinrent, et il en resta un grand
nombre qui persista. À la suite de cela, l’émir des croyants ‘Ali ibn abi Tâlib
et les compagnons, les combattirent, dans le but de repousser leur mal des
musulmans.
Voilà (la description) de la
secte des khawârij et de leur courant.
Les
chiites
Sens du mot « chiite »
Ils sont les partisans de la
famille du Prophète ﷺ (ahlu al-bayt). Le chiisme
veut dire littéralement : suivre et porter secours. [Le même terme est
utilisé dans le verset suivant]
« Du nombre de ses coreligionnaires,
certes, fut Abraham. » (Sourate as-Sâfât,
V.83)
C'est-à-dire qu’Abraham était
de ceux qui ont suivi Noé et qui ont secouru sa religion, car lorsqu’Allah I a mentionné l’histoire de Noé, Il a
dit : « Du nombre de ses
coreligionnaires, certes, fut Abraham. » Donc l’origine du
mot « chiisme », signifie : suivre et secourir. Puis, il
fut utilisé pour nommer cette secte qui se targue d’être attachée à la famille
du Prophète ﷺ, qui est représentée par ‘Ali
ibn abi Tâlib et sa progéniture.
Leur courant à l'égard des compagnons
Ils prétendent que ‘Ali fut
l’héritier du califat après le Messager ﷺ
et que Abu Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân et les compagnons l’opprimèrent et lui
usurpèrent le califat. Tels sont leurs propos.
Ils ont assurément menti sur
ce sujet, car les compagnons furent unanimes pour faire allégeance à Abu Bakr,
et parmi eux ‘Ali, puisqu’il prêta serment à Abu Bakr, ‘Umar, et ‘Uthmân. Ce
qui signifie qu’ils ont dupé ‘Ali.
Ils ont en effet déclaré
mécréants les compagnons, sauf une infime partie, et se sont mis à maudire Abu
Bakr, et ‘Umar, et les ont appelés : les deux idoles de Quraych. Leur
courant est constitué de fanatisme à l’égard des Imams
(descendants) de la famille du Prophète ﷺ, jusqu’à leur accorder un droit de décret et
d’abrogation des lois.
Leur courant à l'égard du Coran et de
leurs imams
Ils prétendent que le Coran
fut falsifié et dépouillé (d’une partie), les choses se sont poursuivies
jusqu’à diviniser les imams en dehors d’Allah. Ils ont édifié des mausolées à
leur effigie, et ont dressé au dessus d’eux des coupoles ; puis, ils se
sont mis à tourner autour (yatûfûn), à y faire des sacrifices
d’animaux et des vœux (yandhurun).
Les subdivisions du chiisme
Les chiites se sont
ensuite divisés en plusieurs factions, certaines étant moins graves que les
autres, ou pires. Parmi elles il y a : la zaydiya (zaïdisme), les
chiites duodécimains[28], la isma‘iliya (l'ismaélisme),
la fatimiya, la qarâmita, etc. Leur nombre est considérable, et
leurs factions indénombrables. Il en est ainsi de tous ceux qui délaissent la
vérité, ils ne cessent de se diviser. Allah I a dit :
« Alors, s'ils croient à cela même à quoi vous croyez, ils
seront certainement sur la bonne voie. Et s'ils s'en détournent, ils seront
certes dans le schisme ! Alors, Allah te suffira contre eux. Il est
l'Audient, l'Omniscient. » (Sourate al-Baqara, V.137)
Par conséquent, celui qui
délaisse la vérité sera éprouvé par la fausseté, la déviance, et la désunion,
et cela n’aboutira à aucun avantage, mais à la perdition ; qu’Allah nous
en préserve.
Les chiites se sont
divisés en un nombre considérable de sectes. Il en est de même de la qadariya.
Les khawârij se sont aussi beaucoup émiettés (parmi elles) : la azâriqa
(azraqisme), la haruriya, la safariya, et la ibâdiya
(ibadisme). Certains ont exagéré et d’autres non.
La jahmiya
Son origine
La jahmiya, et qui te donnera
une idée de ce qu’est la jahmiya ? La jahmiya fait
référence à al-Jahm Ibn Safwân qui fut l’élève de al-Ja‘d Ibn Dirham,
qui lui-même fut celui de Tâlût qui fut l’élève de Labîd Ibn al’A‘sam
le juif. Ils sont donc les disciples des juifs.
Leur courant à l'égard des Noms et
Attributs d'Allah
Quel est le courant de la jahmiya ? Il ne concède à Allah
ni nom ni attribut, ils disent qu’Il est une entité dépourvue de noms et
d’attributs, car attester qu’Allah a des noms et attributs implique l’association
et la multiplicité des divinités ; c’est ce qu’ils prétendent, et telle
est leur maudite ambiguïté.
On se demande ce qu’ils disent
de leur propre personne ? Puisque l’un d’entre eux peut être qualifié de
savant, de riche, d’artisan, et de commerçant. Un individu peut posséder
plusieurs attributs, cela induit-il qu’ils sont plusieurs personnes ??!!
Ceci est un refus de
l’évidence, la multitude des noms et attributs n’implique pas celle des
divinités. C’est pour cela que lorsque les polythéistes ont entendu le Prophète
ﷺ dire : « Ô Clément, Ô Miséricordieux », ils
dirent : celui-là prétend n’adorer qu’une seule divinité, alors qu’il en
implore plusieurs. Puis, Allah I révéla Sa Parole :
« Dis : « Invoquez Allah, ou invoquez le Tout
Miséricordieux. Quel que soit le nom par lequel vous L'appelez, Il a les plus
beaux noms. » » (Sourate al-’Isrâ’, V.110)
Les noms d’Allah sont
nombreux, et cela témoigne de son caractère parfait et immense, et n’indique pas
une multitude de divinités comme ils affirment. Quant à une entité dépourvue de
tout attribut, c’est comme si elle n’existait pas, il est impossible qu’une
chose qui ne possède aucun attribut puisse exister, même si elle ne détient que
celui de l’existence.
Leurs ambiguïtés
Parmi leurs ambiguïtés : accorder des attributs
implique une ressemblance, car ces qualités existent également chez les
créatures. Ce propos est sans effet, parce que les attributs du Créateur Lui
sont propres, et ceux des créatures leur sont propres. Il n’y donc pas de similitude.
Leur courant à l'égard du destin et
du Coran
Les gens de la jahmiya
ont ajouté à leur égarement dans les noms et attributs, la contrainte dans la prédestinée,
car ils prétendent que le serviteur n’a aucune volonté propre, ni
détermination, mais qu’il accomplit ses actes sous la contrainte. Ce qui
signifie que s’il est châtié pour un péché, ce serait une injustice, car ce
n’est pas un acte délibéré, mais il a été contraint de le faire, c’est ce
qu’ils disent. Qu’Allah soit élevé au-dessus de tout ça.
Ils ont donc réuni la
contrainte dans la prédestinée, avec le reniement des noms et attributs, et ont
ajouté à cela le irja[29],
et ils ont greffé à tout cela le propos qui dit que le Coran a été créé.
Ténèbres, les unes au dessus des autres.
Les quatre "j" réunis
Ibn al-Qayyim a
mentionné : Un « j », puis un « j », et ajoutes-y
un autre « j ». Avec d’autres lettres comme modèles. Jabr et IrJa et
le « j » de jahmiya. Médite sur la somme (de ces lettres) dans la balance.
Et juge les auspices de celui qui en est atteint. Par son exclusion du cercle
de la foi. C'est-à-dire : ils ont réuni jabr, jahmiya,
et irja, trois « j », et le quatrième « j » est
celui de jahanama (l’enfer).
Les autres sectes qui lui sont liées
Le résultat est que ce courant, la jahmiya,
et la propagation de leur rejet des noms et attributs d’Allah, a donné naissance
à la tendance:
1-
Des Mu‘tazila (Mutazilisme)
2-
Des achâ‘ira (Acharisme)
3-
Des mâturidiya (Maturidisme)
Origine des Mutazilites
Ils ont été appelé Mu‘tazila,
car leur imam était Wâsil Ibn ‘Ata, qui était un élève de Hassan
al-Basri (ﷺ.a), l’éminent savant, le successeur des compagnons.
Lorsqu’on demanda à Hassan al-Basri : qu’en est-il de celui
qui accomplit un péché majeur ? Il répondit par les propos que soutiennent
les gens qui se sont réunis sur la sunna : c’est un croyant dont la foi
est faible, croyant par sa foi, et pécheur par sa grande transgression. Wâsil
Ibn ‘Ata, ne fut pas satisfait de la réponse de son chaykh, et fit donc
scission (’i‘tazala), et déclara : non, moi je pense qu’il n’est ni
croyant, ni mécréant, mais il se situe entre les deux. Il se sépara ainsi de
son chaykh, al-Hassan, et s’installa dans un coin de la mosquée, et des
individus parmi le rebut de la société acceptèrent sa parole.
Tels sont les prêcheurs de
l’égarement ; à chaque époque, il y a toujours de nombreuses personnes qui
se rangent à leur côté, ceci fait partie de la sagesse d’Allah.
Ils ont délaissé l’assemblée
d’al-Hassan, le chaykh des gens de la sunna. Son assemblée est une assemblée de
bien et de science, et ils se rallièrent au cercle des mu‘tazila et de
Wâsil Ibn ‘Ata, l’égaré, l’imposteur.
Des gens qui leur ressemblent
existent à notre époque, délaissant eux aussi les savants de la sunna, et se
ralliant aux pensées déviantes.
Le courant des Mutazilites
Depuis ce jour on les nomme al-mu‘tazila
(les mutazilites), car ils ont fait scission (’i‘tazal) d’avec les gens
qui se sont réunis sur la sunna. Et ils se mirent à rejeter les attributs
d’Allah, et Lui ont octroyé des noms dépourvus (de qualificatif). Ils sont
d’accord avec les khawârij sur le statut de celui qui commet des péchés
majeurs (qu’il ira en enfer pour l’éternité), mais ils ont divergé sur leur
condition dans ce monde, en disant qu’il se situe entre les deux, ni croyant ni
mécréant. Alors que les khawârij affirment qu’il est mécréant. Gloire à
Allah, est-il raisonnable de croire qu’un homme puisse être ni croyant ni
mécréant ? Quand Allah I dit :
« C'est Lui
qui vous a créés. Parmi vous [il y a] mécréant et croyant. » (Sourate at-Taghâbun,
V.2)
Il n’a pas dit que certains se
situaient entre les deux. Mais ces gens-là, comprennent-ils ?
Puis s’est scindée des mu‘tazila
la secte des achâ‘ira.
L'origine de l'Acharisme et son
courant
Al-achâ‘ira fait référence à Abu Hassan
al-ach‘ari, qui était d’abord un mutazilite, puis Allah l’a privilégié
et il a compris la fausseté de cette secte. Il s’est ensuite levé dans la
mosquée un vendredi, et a proclamé son désaveu du courant mutazilite, en
enlevant un de ses habits et en déclarant : je me retire de la tendance
des mu‘tazila, comme je retire cet habit.
Mais, il a par la suite adhéré
au courant des kulâbiya qui suivent Abdullah Ibn Sa‘id Ibn Kulâb. Ce dernier
a approuvé sept attributs et a rejeté tous les autres. Il a dit : car
la raison n’admet que sept qualités uniquement. La science (al-‘ilm) ; La
puissance (al-qudra) ; La volonté (al-’irâda) ; La vie (al-hayât) ;
L’ouïe (as-sam‘) ; La vue (al-basar) ; La parole (al-kalâm).
Ils ajoutent : celles-ci sont confirmées par la raison, et ce qui n’est
pas prouvé par l’intellect (pour lui) n’est pas valide.
Le repentir d'Abu Hassan
Al-Ach'ari
Puis Allah privilégia (une
nouvelle fois) Abu Hassan al-ach‘ari, et il délaissa la secte des
kulâbya, et adhéra au courant de l’imam Ahmad Ibn Hanbal,
et déclara : je dis ce qu’atteste l’imam des gens qui se sont réunis
sur la sunna, Ahmad Ibn Hanbal : qu’Allah est au-dessus de Son
Trône (istawâ), qu’Il a des mains, et un visage.
Il cita ceci dans son livre
intitulé al-’ibâna ‘an ‘usûl ad-diyâna, puis dans son deuxième
recueil : maqalât al-islâmyyn wa i’khtilâf al-musalîn, où il
dit suivre le courant de Ahmad Ibn Hanbal. Il subsista tout de même chez lui
quelques erreurs.
Quant à ses élèves, ils
restèrent sur la voie des kulâbya, la grande majorité ne cessa d’être
sur le mouvement initial, qui fut celui d’al-ach‘ari, c’est pour cette raison
qu’on les nomme al-’ach‘arya.
Acharisme ou Kullabisme ?
Mais une fois qu’il eu rejoint
les gens qui se sont réunis sur la sunna, affilier cette tendance (à son nom)
est une injustice, il est plus juste de dire le mouvement de la kulâbiya,
non pas celui de Abu Hassan al-ach‘ari (ﷺ.a), car il s’est repenti de
tout ça, et a écrit cela dans son livre : al-’ibâna ‘an ’usûl
ad-diyâna. Il y cite clairement son retour, et son adhésion à la voie des
gens qui se sont réunis sur la sunna, et en particulier à celle de l’imam Ahmad
Ibn Hanbal, même s’il subsiste chez lui quelques erreurs, par exemple
son propos sur « la parole (l’attribut d’Allah) » : a pour
sens l’esprit au sein de l’être, et le Coran est une allégorie de la parole
d’Allah, mais ce n’est pas la parole d’Allah. »
Tel est le courant des acha‘ira,
qui s’est scindé des mu‘tazila qui, lui, s’est séparé des jahmiya.
Plusieurs tendances se sont ensuite ramifiées, toutes ont pour origines la jahmiya.
La source de toutes les sectes
Ceci est, à peu de choses près,
l’origine des sectes. Dans l’ordre ;
- La qadariya
- Les chiites.
- Les khawârij
- La jahmiya.
Ensuite se sont ramifiés de
nombreuses sectes, il n’y qu’Allah qui peut les dénombrer.
Les livres écrits à ce sujet
Plusieurs livres ont été écrits
à ce sujet, parmi eux :
- Al-farq
bayna al-firaq de
al-Baghdâdi.
- Al-milal
wa an-nihal
de Muhammad Abdulkarîm Achahrasstânî.
- Al-fisal
fî al-milal wa an-nihal de Ibn Hazm.
- Maqâlât al-islâmyyn wa i’khtilâf al-musalîn de Abul-Hassan al-ach‘ari.
Tous ces ouvrages expliquent
ce que sont les sectes, leur diversité, leur recensement, leur différence, et
leur évolution. Elles n’ont cessé de se développer et de se multiplier
jusqu’à nos jours. Elles ont donné naissance à de nouvelles tendances qui se
sont scindées en de nouvelles idéologies s’inspirant (toutes) de l’origine de
leur pensée.
Ce qui distingue les gens de la sunna
des sectes dissidentes
Les gens de la vérité existent
toujours
Il ne reste plus que les gens
qui se sont réunis sur la sunna qui possède la vérité, à chaque époque et en
tous lieux et ce, jusqu’à ce que l’heure arrive. Comme l’a dit le Prophète ﷺ : Il
ne cessera d’exister dans ma communauté, un groupe flagrant de vérité, ceux qui
les trahissent ne seraient leur causer du tort, et il en sera ainsi d’eux,
jusqu’à ce que l’ordre d’Allah arrive.[30]
Les différences entre les gens de la
sunna et les qadariya
Les gens qui se sont réunis
sur la sunna, par la grâce d’Allah, diffèrent de la qadariya
contestatrice. Ils croient au destin, qu’il fait partie des six piliers de la
foi, et que tout ce qui se produit dans cet univers n’arrive que par Son
décret, et Sa décision. Car Il est le Créateur, le Seigneur, le Maître absolu,
le Régisseur.
« Allah est le
Créateur de toute chose, et de toute chose Il est Garant. Il détient les clefs
des cieux et de la terre... » (Sourate az-Zumar, V.62-63)
Nul n’a d’effet sur ce monde
si ce n’est par Sa volonté, Sa décision, Sa puissance, et Son aval. Allah sait
ce qui est passé, et ce qui est à venir jusqu’à l’éternité. Ensuite, Il l’a
inscrit sur les tablettes gardées (lawhi al-mahfûd). Puis Il
l’a voulu, l’a préparé, puis l’a créé.
Les différences entre les gens de la
sunna et les jabriya
Et le serviteur possède un
libre arbitre, des acquis, et une détermination. Il n’est pas privé de volonté
propre, contraint dans ses actes, comme le prétendent les extrémistes de la jabriya.
(Les gens qui se sont réunis sur la sunna) sont en désaccord avec eux.
Les différences entre les gens de la
sunna et les chiites
Leur croyance à l’égard des
compagnons du Messager d’Allah ﷺ : ils se rallient à eux,
qu’il soit membre de sa maison (de sa famille), ou qu’il ne le soit pas, ils
les aiment tous, les Muhâjirîn, les Ansâr, et ceux qui leur ont succédé
de la meilleure façon. Ils appliquent en cela la parole d’Allah I :
« Et [il appartient également] à ceux qui sont venus après eux
en disant : « Seigneur, pardonne-nous, ainsi qu'à nos frères qui nous
ont précédés dans la foi ; et ne mets dans nos cœurs aucune rancœur pour ceux
qui ont cru. Seigneur, Tu es Compatissant et Très Miséricordieux ». » (Sourate al-Hachr,
V.10)
Ils se distinguent des chiites,
car (ces derniers) font des différences entre les compagnons du Messager
d’Allah ﷺ ; ils en affectionnent quelques-uns
et en détestent d’autres. Quant aux gens de la sunna, ils se rallient à eux
tous et les aiment tous. Les compagnons se surpassent dans le mérite. Les
meilleurs sont les califes bien guidés, puis les autres parmi les dix[31], puis les Muhâjirin
sont supérieurs aux Ansâr, ceux qui ont participé à la bataille
de Badr ont leur mérite, ceux qui ont fait le serment de la satisfaction également.
Ils sont tous valeureux.
Les différences entre les gens de la
sunna et les khawârij
L’exécution des ordres après
les avoir entendus (as-sam‘ wa ta‘a) fait partie de leur foi. À
la différence des khawârij, ils admettent qu’il faut obéir aux
dirigeants musulmans, et ne sont pas d’avis à s’insurger contre le gouverneur
musulman, même s’il fait des erreurs, tant que ce n’est pas de la mécréance ou
du polythéisme. Étant donné que le Prophète ﷺ a interdit de se rebeller contre eux quand il s’agit
simplement de fautes, et il a dit : Seulement
si c’est une mécréance flagrante pour laquelle vous possédez une preuve
d’Allah.[32]
Les différences entre les gens de la
sunna et les jahmiya
Il se distingue également des jahmiya
et de leur dérive, à propos des noms et attributs d’Allah. Ils croient en ce
qu’Allah S’est Lui-même qualifié, et Son Prophète ﷺ. Ils ne suivent pour cela que le Livre et la sunna sans
aucun anthropomorphisme, ni de falsification ou négation (des attributs
d’Allah), en se limitant à la Parole d’ Allah :
« Il n'y a
rien qui Lui ressemble ; et c'est Lui l'Audient, le Clairvoyant. » (Sourate ‘Achûrâ,
V.11)
La complétude et
la perfection de la croyance des gens de la sunna
La tendance des gens qui se
sont réunis sur la sunna, par la grâce d’Allah, est rassemblée sur la vérité
complète dans tous les domaines, et sur tous les thèmes, et sont en désaccord
avec toutes les factions égarées et les sectes dévoyées.
Les différences entre les gens de la
sunna et les soufis
Celui qui veut donc être sauvé,
voici le courant des gens qui se sont réunis sur la sunna. Les gens qui se sont réunis
sur la sunna dans les adorations : ils adorent Allah en se référant à ce
qui a été rapporté par la charia, à la différence des soufis, des
innovateurs et autres affabulateurs : ceux qui ne se fondent pas sur le
Livre et la sunna dans leurs actes d’adorations, mais suivent dans cela, ceux
que les chaykhs des tendances (soufies) et les imams de l’égarement ont élaborés.
Supplications
Nous implorons Allah, par Sa
faveur et Sa générosité, de nous mettre parmi les gens qui se sont réunis sur
la sunna, et de nous montrer la vérité comme étant vraie et de nous permettre
de la suivre, et de nous indiquer la fausseté comme étant fausse, et de nous
permettre de nous en détacher. Il est certainement Celui qui entend et répond.
Qu’Allah couvre d’éloges et
salut notre Prophète Muhammad ainsi que sa famille et ses compagnons.
Réponses
à quelques questions
On demanda au chaykh – qu’Allah
le protège – après la conférence, plusieurs questions. Parmi lesquelles :
Première question :
Assurément, le Prophète ﷺ a interdit l’excès dans la religion. Est-ce que la raison qui a fait que les sectes ont dévié des gens qui
se sont réunis sur la sunna vient de l’exagération ? Et quel en est l’exemple
parmi les sectes ?
Réponse :
Les khawârij. Il est
manifeste que la raison qui les a fait dévier est l’excès religieux, car ils
ont fait preuve d’exagération dans les adorations sans ligne de conduite ni
clairvoyance, et ont déclaré les gens mécréants sans discernement, juste parce
qu’ils n’étaient pas d’accord avec leur courant. Il ne fait aucun doute que le
fanatisme religieux est l’origine du fléau. Allah I a dit :
« Dis :
« ô gens du Livre, n'exagérez pas en votre religion, s'opposant à la
vérité. » » (Sourate al-Ma’ida, V.77)
Il ﷺ a dit : Prenez garde à
l’excès, car ce qui a détruit les communautés qui vous ont précédés c’est
l’exagération.[33]
L’exagération dans toute
chose : c’est dépasser la limite exigée, et chaque chose qui va au-delà de
sa limite se transforme en son contraire. Nous remarquons que ceux qui abrogent
les attributs, la cause de leur déviance vient de leur excès dans la
sanctification (d’Allah), et la raison de la déroute des anthropomorphistes est
leur exagération dans la confirmation (des attributs d’Allah). Le fanatisme est
une calamité, et le juste milieu est la meilleure des choses. Il ne fait donc
aucun doute que l’excès a joué un rôle dans l’égarement de la vérité des
factions, à la mesure de chaque exagération.
Deuxième question :
Honorable chaykh, le Messager ﷺ a dit : Ma communauté se divisera en soixante-treize factions.[34] Est-ce que ce chiffre est précis ou
non ?
Réponse :
Ceci n’est pas dans le but de
délimiter, car les factions sont très nombreuses, si vous consultez les livres
sur les sectes vous verrez qu’elles sont beaucoup, mais, et Allah sait mieux, ces
soixante-treize sont les fondements des sectes, puis elles se sont scindées en
plusieurs autres, et les factions contemporaines qui sont différentes des gens
qui se sont réunis sur la sunna, ne sont que le prolongement de ces sectes, ou
des ramifications de ces dernières.
Troisième question :
Y
a-t-il des factions parmi la faction sauvée et le groupe secouru ?
Réponse :
Absolument pas. La faction sauvée,
c’est elle qui est secourue. Elle ne sera sauvée que si elle est secourue, et
vice versa. Il s’agit là de leurs qualificatifs : Les gens qui se sont
réunis sur la sunna, la faction sauvée, le groupe secouru.
Celui qui désire faire une distinction
entre les différents qualificatifs, en en donnant à certaines et à d’autres, veut
en réalité diviser les gens qui se sont réunis sur la sunna, en nommant l’une
par la faction sauvée, et l’autre par le groupe secouru.
C’est une erreur, car ils sont
un seul et même clan regroupant en leur sein toutes les qualités parfaites et
dignes d’éloges. Ils sont les gens qui se sont réunis sur la sunna, ils sont la
faction sauvée, ils sont le groupe secouru, ils sont ceux qui resteront sur la
vérité jusqu’à ce que l’heure du jugement arrive, et ils sont ceux qui se
sentent étrangers à la fin des temps.
[1] NDC : Les titres de ce livre ne
sont pas de l'auteur, mais de Chabbâb Ar-Rajihi et les sous-titres et l'avant
dernier titre sont de l'équipe de révision d'Islamhouse.
[2] NDT : Chaykh al-‘Uthaymin donne
une définition dans majmu‘ al-fatâwa, t.1, où il dit que ce sont les
gens qui se sont réunis et se sont mis d’accord sur la sunna.
[3] NDT : De l’arabe « dakhan »
qui veut dire : une chose qui empêche une autre d’être pure ou qui est
entachée, ou ternie. Se dit aussi d’une personne dévoyée. (Cf lisan
al-‘arab. T.13, P.150)
[4] Rapporté par al-Bukhârî et Muslim
[5] Rapporté par Ahmed,
at-Tirmidhî, Abû Dâwûd, et Ibn Mâja. Il a été authentifié par at-Tirmidhî, Ibn Hibân,
et Al-Hâkim et Adhahabî l’a approuvé.
[6] Al-Baghaoui – qu’Allah lui fasse
miséricorde – a cité dans son commentaire de ce verset : La plupart des
interprètes du Coran ont consenti à dire qu’il s’agit ici des juifs et des
chrétiens. D’autres ont supposé qu’il est question des innovateurs de
cette communauté (musulmane). Abû Umâma t
a dit que ce sont les khawârij selon Abdu Allah Ibn Chadâd :
Abû Umâma s’était arrêté alors que j’étais avec lui devant al-Harûrya
(les khawârij) au Châm et il s’écria : « Ce sont les chiens
de l’enfer, ils étaient croyants puis ils ont mécru », ensuite il
récita le verset : « Et ne soyez pas
comme ceux qui se sont divisés et se sont mis à disputer, après que les preuves
leur furent venues… » jusqu’au verset : « … avez-vous mécru après avoir eu la foi ? »
Fin de citation.
[7] Al-Baghaoui l’a mentionné dans son
interprétation, ainsi qu’Ibn Kathîr.
[8] Rapporté par Mâlik dans al-Muwata,
par al-Hâkim dans al-Musstadrak.
[9] Ibn Hajar a dit dans al-Fath :
« … l’attachement au groupe (al-jamâ‘a) a été cité dans de nombreux
hadiths ; parmi eux, celui qui a été rapporté par at-Tirmidhi, de source
authentique, d’après le hadith de al-Hârith Ibn al-Hârith
al-’Ach‘arî t qui a mentionné un très long
hadith dans lequel il y avait : Je vous
ordonne cinq choses qu’Allah m’a commandées également : d’être à l’écoute
des ordres et de les exécuter, la guerre sainte, l’exode, et l’attachement au
groupe (des musulmans), car celui qui se sépare du groupe, ne serait-ce que
d’un empan, c’est comme s’il avait retiré la corde qui le reliait à l’Islam
d’autour de son cou.
Et dans le
célèbre sermon de ‘Umar t qu’il a fait à
al-Jâbya : Soyez attachés au groupe, et gare à la division, car le
diable est en compagnie de toute personne qui s’isole, et dès qu’ils sont deux
il s’en tient éloigné. (Rapporté par Ahmad, Tirmidhi, an-Nassâ’î, Al-Hâkim
l’a authentifié et ad-Dhahabî l’a approuvé). Et ils ont ajouté : Celui
qui désire le paradis, qu’il s’attache au groupe.
Ibn al-Batâl
a dit : Ce chapitre a pour but de nous inciter à nous prémunir par
l’attachement au groupe… On entend par groupe les grands dirigeants de chaque
époque. Al-Karamânî a ajouté : L’injonction de se joindre au groupe
exige de chaque personne responsable de suivre ce sur quoi les savants se sont
mis d’accord. Fin du passage tiré de Fath al-bârî.
At-Tirmidhi a
mentionné dans son recueil de sunna après le hadith (2167) : Le groupe
signifie chez les savants : les gens de science, du savoir et du hadith. Fin
de citation.
Pour souligner
l’importance de ce point, al-Bukhârî a titré dans un chapitre de son recueil
authentique : Chapitre… Et c’est ainsi que nous avons fait de vous une
communauté de justes… Et l’ordre du Prophète ﷺ de nous joindre au groupe formé par les gens de science.
An-Nawawy a
donné comme titre dans Sahîh Muslim : L’obligation
de s’attacher au groupe des musulmans lors de l’avènement des troubles, et dans
n’importe quelle autre situation, et l’interdiction d’objecter les ordres, et
de se séparer du groupe.
At-Tirmidhi a
titré dans son recueil de sunna : Chapitre concernant ce qui nous a été
rapporté sur l’attachement au groupe. Ainsi que ad-Dârimî [qui a
titré] deux chapitres, l’un dans la partie éthique : La nécessité
d’obéir aux ordres et de s’attacher au groupe, et l’autre dans la
partie des sujets émouvants : L’obéissance et l’attachement au groupe.
Al-Â’jurî a
titré également dans son livre a-charî‘a : Chapitre mentionnant
l’importance de s’attacher au groupe. Et dans un second : Chapitre
faisant état de l’ordre du Prophète ﷺ à sa communauté de la nécessité de
s’attacher au groupe et sa mise en garde contre la division. Et bien d’autres encore parmi
les grands savants du hadith.
Puis, ils ont
énuméré (qu’Allah leur fasse miséricorde) les hadiths se rapportant à ce sujet.
Parmi eux, celui d’Ibn ‘Abass t qui a entendu le Prophète ﷺ dire : Si l’un de vous voit chez son dirigeant une chose qu’il
réprime, qu’il fasse preuve de patience.
Car celui qui se sépare du groupe, ne serait-ce que d’un empan, et qu’il meurt,
sa mort est comparable à celle de la jahilya (période antéislamique).
(Rapporté par Ahmad, al-Bukhârî, et Muslim)
‘Awf Ibn Mâlik
al-achja‘î dit qu’il a entendu le Messager d’Allah ﷺ affirmer que : Les
meilleurs de votre nation sont ceux que vous aimez et qui vous aiment, avec qui
vous entretenez des liens et qui le sont aussi avec vous. Et les pires de vos
dirigeants sont ceux que vous détestez et qui vous détestent, que maudissez et
qui vous maudissent. Nous
demandâmes : Ô Messager d’Allah, ne devons-nous pas les mettre à l’écart
lors de cela ? Il répondit : Non, tant qu’ils accomplissent la prière
parmi vous. Écoutez bien : celui qui est dirigé par un gouverneur et qu’il
remarque chez lui une quelconque désobéissance envers Allah, qu’il la réprime
(au fond de lui) mais qu’il ne se sépare pas de son autorité. (Rapporté
par Ahmad et Muslim)
D’après Ibn
‘Abass, le Messager d’Allah ﷺ a dit : La main d’Allah est avec le groupe. (Rapporté
par at-Tirmidhi)
D’après Ibn
‘Umar, le Messager d’Allah a dit : Allah ne
rassemble pas ma communauté sur une erreur, la main d’Allah est avec le groupe,
et celui qui s’éloigne se dirige vers le feu. (Rapporté par at-Tirmidhi)
D’après Abû
Dhar, le Prophète ﷺ a dit : Deux valent mieux qu’un, et trois mieux que deux, et quatre
mieux que trois. Soyez donc attachés au groupe, car Allah ﷻ ne réunira ma
communauté que sur une voie droite. (Rapporté par Ahmad dans al-musnad)
Un homme a
affirmé : j’ai rejoint le Prophète ﷺ alors qu’il disait : Ô gens, soyez fidèles au groupe et gare à la division.
Il le répéta trois fois. (Rapporté
par Ahmad dans al-musnad.
Ce n’est pas grave qu’un homme (qui rapporte un hadith) soit inconnu dès
lors que c’est un compagnon du Prophète. Car ils sont tous reconnus intègres à
l’unanimité.)
D’après Mu‘adh
Ibn Jabal, le Prophète ﷺ a dit : Le diable est un loup pour l’homme comme pour les moutons,
il capture celui qui est isolé et qui se tient à l’écart. Méfiez-vous des
sentiers sinueux, et restez attachés au groupe, à la masse, et à la mosquée.
(Rapporté par Ahmad dans son musnad)
D’après Abû
Hourayra, le Messager d’Allah a dit : La
prière jusqu’à la suivante efface les péchés commis entre elles. Le vendredi
jusqu’au vendredi suivant efface les péchés commis entre eux. Le mois (on entend par mois, celui du ramadan, comme cela a été
indiqué dans une autre version) jusqu’à l’autre efface les péchés commis
entre eux. À l’exception de trois choses – nous comprîmes que c’était un ordre
récent – : Donner à Allah un associé, violer un engagement, et délaisser la
sunna. Il expliqua que violer un engagement signifie faire allégeance à
une personne puis la combattre avec son épée, et délaisser la sunna veut dire
se séparer du groupe. (Rapporté par Ahmad dans son musnad)
Pour clarifier
ce que le fait de délaisser le groupe comporte de mauvais, la clairvoyante charia
condamne à mort quiconque se sépare du groupe.
‘Arfaja
al-Achja‘î rapporte : qu’il a vu le Prophète ﷺ prêchant sur le minbar et dire :
Il y aura après moi beaucoup de mal, alors, celui que
vous voyez séparé du groupe, voulant diviser la communauté de Muhammad,
tuez-le, peu importe qui il est. Car la main d’Allah est avec le groupe, et le
diable court derrière celui qui s’en sépare. (Rapporté par Muslim, et Abû Dâwûd,
chapitre sur la condamnation à mort des khawârij) Nous apprenons à travers le titre
donné par Abu Dâwûd à ce chapitre concernant ce hadith que celui qui se
sépare du groupe est un khârijî. An-nassâ’î lui a consacré un chapitre
dans la section « l’interdiction de faire couler le sang d’un
musulman » dans son Sunan : Chapitre stipulant que celui qui se
sépare du groupe doit être tué.
Que dire alors
de celui qui délaisse le groupe et qui rejoint les ennemis d’Allah et les
polythéistes au sein de leur pays, prétendant qu’ainsi, il aide la religion
d’Allah par la diffusion de tracts diffamant les savants, et portant atteinte à
la réputation des dirigeants (musulmans), alors que le Messager d’Allah ﷺ a dit : Celui qui vit et habite parmi les polythéistes leur est
semblable. (Rapporté par Abû Dâwûd, d’après le hadith de
Samura Ibn Jundub)
Et il ﷺ a dit : Je me désavoue de tout musulman résidant au sein des
polythéistes. Nous demandâmes pourquoi ?
Il répondit : L’un ne doit pouvoir apercevoir le feu de l’autre
(Rapporté par Abû Dâwûd., et at-Tirmidhi). Al-Fadlu Idn
Zyâd a dit : J’ai entendu Ahmad (ﷺ.a) se faire questionner à propos de la
signification de : L’un ne doit pouvoir
apercevoir le feu de l’autre. Il répondit : Tu ne
dois pas stationner en un lieu près des polythéistes, de sorte que si tu
allumes ton feu ils l’aperçoivent ou s’ils enflamment le leur tu puisses
l’entrevoir. Mais tiens-toi éloigné d’eux.
Jârîr Ibn
Abdullah al-Bajlî t a dit : j’ai prêté
serment au Messager d’Allah d’accomplir la prière, de donner l’aumône légale,
de conseiller chaque musulman, et de me tenir éloigné des polythéistes. (Rapporté par l’imam Ahmad
dans son musnad, an-Nassâ’î, et al-Bayhaquî). L’éminent savant le chaykh Hamûd Ibn
Abdullah at-Tuyjrî (ﷺ.a) dans son livre « Tuhfatu
al-Ikhwân » p.27 : L’interdiction de vivre et d’habiter parmi
les polythéistes a été mentionnée avec insistance, car le fait de se mêler à
eux est une des causes les plus importantes suscitant leur alliance et leur
amour. Et les hadiths sur ce sujet sont nombreux.
Puis, il a
énoncé plusieurs hadiths, et il a ajouté : Que les musulmans résidant
parmi les ennemis d’Allah I méditent sur cette parole du
Prophète, et qu’ils accomplissent l’œuvre qui en découle, car Allah I a dit :
« …
Annonce la bonne nouvelle à Mes serviteurs qui prêtent l'oreille à la
Parole, puis suivent ce qu'elle contient de meilleur. Ce sont ceux-là qu'Allah
a guidés et ce sont eux les doués d'intelligence ! »(Az-Zumar,
V.17-18)
Fin de
citation
[10] Rapporté par at-Tirmidhi, Ahmad, Abu Dâwûd,
et Ibn Mâja.
[11] Rapporté par Ahmad.
[12] NDT : « s’épuisent »
ne se trouve pas dans le texte, mais il semble qu’il y a une erreur de
frappe : il est écrit « yatabi‘unâ anefoussahoum », mais c’est
« yut‘ibûnâ anefoussahoume » qui coïncide le mieux avec la phrase, et
Allah sait mieux)
[13] Rapporté par Ahmad, al-Bukhârî, et
Muslim.
[14] Rapporté par Muslim, Abu Dâwûd et
Ahmad.
[15] Ceci est la vérité par laquelle nous
rendons compte à Allah, à l’opposé de ceux qui fondent leur appel à Allah, en
considérant que le but est uniquement de regrouper et de rassembler et ce, même
si les croyances divergent. Il y a dans leur groupe le ach‘arî, le jahmî,
le mu‘tazilî, et le râfidî, et peut-être qu’il y a même le
chrétien et le juif. Ils disent : « nous= =nous regroupons sur les
choses à propos desquelles nous nous sommes mis d’accord, et nous faisons
preuve d’indulgence réciproque pour nos divergences ! »
[16] Rapporté par Ahmad,
at-Tirmidhî, Abû Dâwûd, et Ibn Mâja. Il a été authentifié par at-Tirmidhî, Ibn Hibân,
et Al-Hâkim et Ad-dhahabî l’a approuvé.
[17] Rapporté par at-Tirmidhî, et
authentifié par al-Albânî. Al-Mubârikfûrî a dit, concernant la signification de
ce hadith, dans tuhfa al-a’hwadhî : at-Taybî a
cité : Comme celui qui tient une braise ne peut supporter la douleur de
sa main qui brûle, de la même manière ce jour-là, le dévot ne pourra pas se
maintenir sur sa religion, à cause de la dominance du péché et des pécheurs, de
la propagation du vice, et de la faiblesse de la foi. Fin de citation.
Al-Qârî a
dit : Ce qui est évident dans l’explication de ce hadith, de la même
façon qu’il n’est possible de tenir une braise qu’en faisant preuve d’une
patience extrême et en supportant les souffrances, il en sera ainsi à cette
époque, il sera impossible de préserver sa religion et la lumière de sa foi
qu’en ayant une patience à toute épreuve.
[18] NDT : C’est un arbre du paradis
d’après certaines interprétations.
[19] Rapporté par at-Tirmidhi et Muslim.
[20] Rapporté par at-Tabarânî mais
la chaîne de transmission contient une faiblesse.
[21] Voir note 9
p.10
[22] Ibid.
[23] C’est une partie d’un très long
hadith rapporté par Ahmad, al-Bukhârî, Muslim, an-Nassa’î et Abu Dâwûd.
[24] C’est une partie d’un long hadith
rapporté par Ahmad, al-Bukhârî, Muslim, an-Nassâ’î et Abu Dâwûd.
[25] Nûnya d’ibn Al-Qayyim, dont le
titre est : Al-Kâfya achâfya fi al-intisâr lilfirqa an-nâjya.
[26] NDT : Religion d’Allah dans le
texte
[27] Rapporté par al-Bukhârî, Muslim et
Ahmad.
[28] NDT : En référence à leurs douze
imams infaillibles, comme ils le prétendent, qui ont un droit de décret et
d’abrogation en plus du Coran
[29] NDT : Très succinctement, c’est une
croyance qui affirme que les péchés n’ont aucun impact sur la foi, et que la
foi n’augmente pas, ni ne diminue. Voir à cet effet al-‘aqida at-Tahawyya
[30] Rapporté par Muslim, Abu Dâwud et
Ahmad.
[31] NDT : à qui Allah a annoncé le
Paradis : Abu Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Ali, AbduRahmân Ibn ‘Awf, Sa‘d Ibn
Abi Waqqâss, Talha Ibn ‘Ubaydillâh, Zubayr Ibn al-‘awwâm, Sa‘id Ibn Zayd, Abu
‘Ubayda Ibn al-Jarrâh
[32] Rapporté par al-Bukhârî et Muslim.
[33] Rapporté par Ahmad, An-Nassâ’î, et Ibn
Mâja.
[34] Ibid.
- Introduction[1]
- Pourquoi doit-on connaître les différentes factions de l'Islam ?
- Les conseils du Prophète ﷺ
- La division est-elle louable ?
- Quelle est la faction sauvée et celle égarée ?
- Qui devons-nous suivre ?
- Les conditions de l'acte agréé par Allah
- L'importance de suivre le Coran et la sunna
- L'égaré ne nuit qu'à lui même
- La division et la désunion sont des épreuves pour le croyant
- Les conseils des savants de l'Islam
- Les biens guidés sont des personnes insolites
- La Qadariya
- Al-khawârij
- Les chiites
- La jahmiya
- Son origine
- Leur courant à l'égard des Noms et Attributs d'Allah
- Leurs ambiguïtés
- Leur courant à l'égard du destin et du Coran
- Les quatre "j" réunis
- Les autres sectes qui lui sont liées
- Origine des Mutazilites
- Le courant des Mutazilites
- L'origine de l'Acharisme et son courant
- Le repentir d'Abu Hassan Al-Ach'ari
- Acharisme ou Kullabisme ?
- La source de toutes les sectes
- Les livres écrits à ce sujet
- Ce qui distingue les gens de la sunna
des sectes dissidentes
- Les gens de la vérité existent toujours
- Les différences entre les gens de la sunna et les qadariya
- Les différences entre les gens de la sunna et les jabriya
- Les différences entre les gens de la sunna et les chiites
- Les différences entre les gens de la sunna et les khawârij
- Les différences entre les gens de la sunna et les jahmiya
- La complétude et la perfection de la croyance des gens de la sunna
- Réponses à quelques questions
- Y a-t-il des factions parmi la faction sauvée et le groupe secouru ?
PRÉCIS SUR LES FACTIONS ÉGARÉES
Au nom d’Allah, L'Infiniment Miséricordieux, Le Très Miséricordieux
Introduction[1]
L |
ouange à Allah Seigneur des mondes, qu’Allah couvre d’éloges Muhammad, sa famille et ses compagnons, et qu’Il leur accorde le salut.
Pourquoi doit-on connaître les différentes factions de l'Islam ?
Cela étant dit, le débat sur les factions (de l’Islam) ne se résume pas juste à un compte rendu historique qui, dans ce cas, se limite seulement à l’analyse du fondement des groupuscules, comme cela se fait pour les événements historiques. Mais au contraire, la discussion sur les factions revêt une bien plus grande importance ; notamment la mise en garde contre le mal de ces sectes, leurs innovations, et l’exhortation à adhérer à la voie des gens qui se sont réunis sur la sunna (ahlu-l-sunna wa-l-jamâ‘a).[2]
La faculté pour l’individu de délaisser la tendance de ces sectes déviantes ne s’obtient pas spontanément, mais on y parvient après avoir étudié et pris connaissance de ce qu’est le groupe sauvé.
- Qui sont ahlu-l-sunna wa-l-jamâ‘a, dont l’adhésion renferme un caractère obligatoire pour le musulman ?
- Quelles sont les sectes dissidentes ?
- Quelles sont leurs tendances et leurs ambiguïtés ? Afin de s’en prémunir.
Car, comme l’a dit Hudhayfa ibn Al-Yaman, celui qui ne connaît pas le mal est susceptible d’en être atteint : « Les gens interrogeaient le Prophète ﷺ concernant le bien. Quant à moi, c’est à propos du mal que je le questionnais, par crainte qu’il ne me gagne. Et je disais :
- Ô Messager d’Allah, nous vivions dans le tourment et l’obscurantisme, puis Allah nous est venu avec ce bien, mais y aura-t-il après cela un mal ?
- Il répondit ﷺ : Oui.
- Mais y aura-t-il après ce mal un bien ? Répliquai-je.
- Il dit ﷺ : oui, mais il sera maculé[3].
- Je demandai : et à quoi sera due cette souillure ?
- À des gens qui suivent des coutumes (sunna) différentes de la mienne, et appellent à une voie que je n’ai pas enseignée. Tu approuveras certaines choses, et tu en rejetteras d’autres.
- Y aura-t-il après ce bien un mal ?
- Absolument, des prédicateurs aux portes de l’enfer ; celui qui leur obéit y sera précipité.
- Ô Messager d’Allah, décris-les-nous.
- Bien ; ce sont des hommes de notre ethnie, s’exprimant dans notre langue.
- Ô Prophète d’Allah, que me conseilles-tu de faire si je venais à vivre cette époque ?
- Reste attaché à la communauté des musulmans et à leur chef.
- Et s’il n’existe aucun groupe ni aucun dirigeant ?
- Isole-toi et sépare-toi de toutes ces factions ; même si tu n’as que la racine d’un arbre à mâcher, reste ainsi, jusqu’à ce que la mort t’emporte. »[4]
Les conseils du Prophète ﷺ
Donc, la connaissance des sectes, de leurs principes, de leurs ambiguïtés, et la compréhension de la voie des gens qui se sont réunis sur la sunna sont un bien immense pour le musulman. Car il y a dans ces factions égarées des choses prêtant à équivoque et trompeuses, qui sont susceptibles d’induire en erreur la personne ignorant ces impostures, et de la pousser à y adhérer. Comme cela a été mentionné par le Prophète ﷺ dans le hadith de Hudhayfa :
- « Y aura-t-il, après ce bien, un mal ?
- Absolument, des prédicateurs aux portes de l’enfer ; celui qui leur obéit y sera précipité.
- Ô Messager d’Allah, décris-les-nous.
- Bien ; ce sont des hommes de notre ethnie, s’exprimant dans notre langue. »
Le risque est par conséquent terrible. D’autre part, le Messager d’Allah ﷺ exhorta un jour ses compagnons, comme cela est cité dans le hadith de ‘Irbâd Ibn Sâriya qui rapporte « qu’il ﷺ leur avait prononcé un discours poignant qui souleva les cœurs et fit couler les larmes. Nous dîmes :
- Ô Messager d’Allah ! Ceci ressemble à un sermon de quelqu’un qui fait ses adieux, aussi fais-nous quelques recommandations !
- Il répondit : Je vous conseille de craindre Allah, et d’être obéissants (envers vos gouverneurs) même si c’est un esclave éthiopien qui s’est imposé à vous comme chef. Celui d’entre vous qui vivra verra une grande discorde. Accrochez-vous alors à ma sunna et à celle de mes successeurs bien guidés (Abû Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Ali), mordez-la de toutes vos molaires. Méfiez-vous des inventions, car chaque innovation est un égarement. »[5]
Il ﷺ nous informe ainsi des divisions qui vont avoir lieu, et il nous recommande, lors de ces événements, de nous attacher au groupe des musulmans et à leur chef, de rester fidèle à la sunna du Messager d’Allah ﷺ, de délaisser tout ce qui va à son encontre : aussi bien [dans] les paroles que les pensées, ou les tendances égarées. Tel est le moyen d’être préservé, d’autant qu’Allah I nous ordonne de nous réunir et de nous agripper à Son Livre, et nous interdit de nous diviser. Il I dit :
« Et cramponnez-vous tous ensemble au « Habl » (câble) d'Allah et ne soyez pas divisés ; et rappelez-vous le bienfait d'Allah sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c'est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d'un abîme de Feu, c'est Lui qui vous en a sauvés. Ainsi, Allah vous montre Ses signes afin que vous soyez bien guidés. » (Sourate al-‘Imrân, V.103)
Et Il I a ajouté :
« Et ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et se sont mis à disputer, après que les preuves leur furent venues, et ceux-là auront un énorme châtiment. » [6](Sourate al-‘Imrân, V.105)
Ibn ‘Abass t a dit : Les visages des gens qui se sont réunis sur la sunna s’illumineront, alors que ceux des innovateurs et des sectes s’assombriront.[7]
« Ceux qui émiettent leur religion et se divisent en sectes, de ceux-là tu n'es responsable en rien : leur sort ne dépend que d'Allah. Puis Il les informera de ce qu'ils faisaient. » (Sourate al-An‘âm, V.159)
La division est-elle louable ?
Il n’y a qu’une seule religion, et ce qui a été révélé au Prophète ﷺ ne peut être divisé en plusieurs formes de pratique et en factions différentes. Mais au contraire, la religion d’Allah est unique, et c’est ce que le Prophète ﷺ a apporté et laissé en héritage à sa communauté, en leur traçant une voie claire, de nuit comme de jour, dont ne peut s’en détourner qu’une personne condamnée à la destruction.
Il ﷺ dit : « Je vous ai transmis une chose telle que, si vous vous y attachez, vous ne pourrez vous égarez : le Livre d’Allah et ma sunna.[8]
La division ne fut décrite, dans le livre d’Allah, que de façon blâmable et chargée de menace, alors que le rassemblement sur la vérité et le droit chemin ne fut cité qu’en des termes élogieux et laissant présager une grande récompense, par les avantages immédiats et à venir qu’ils comportent. Plusieurs hadiths du Prophète ﷺ, qui nous ont été rapportés, enjoignent à s’attacher au groupe.[9]
Il ﷺ a dit : « Les enfants d’Israël se sont divisés en soixante-douze factions, et ma communauté en soixante-treize factions, toutes iront en enfer sauf une. Ils demandèrent : de laquelle s’agit-il Ô Messager d’Allah ? Il répondit : ceux qui suivent ma voie actuelle et celle de mes compagnons. »[10]
Par ce hadith, il nous informe que la division se réalisera forcément dans cette communauté, et comme Il ne s’exprime pas sous l’effet de la passion, alors ce dont il nous fait part arrivera nécessairement.
À travers cette annonce, Il nous indique l’interdiction de la division et nous met en garde contre elle. C’est pour cela qu’il dit : Toutes en enfer sauf une. Et lorsqu’on lui demanda quelle était cette faction qui sera sauvée ? Il répondit : ceux qui suivent ma voie actuelle et celle de mes compagnons.
C’est pourquoi celui qui reste sur le chemin du Prophète ﷺ et de ses compagnons, sera par conséquent parmi eux. Quant à celui qui s’en écarte, la menace de l’enfer pèse sur lui, en proportion de l’éloignement qu’il a de la vérité. Si sa séparation comporte de la mécréance et de l’apostasie, il sera parmi les gens de la géhenne pour l’éternité, et si elle est différente de cela, il risque l’enfer, mais il n’y restera pas éternellement tant que sa séparation ne comporte pas de reniement de la foi. Mais il pèse sur lui une grave menace.
Quelle est la faction sauvée et celle égarée ?
Et n’est à l’abri de cela qu’une seule faction sur soixante-treize, tel est le groupe sauvé, ceux qui sont sur la même voie que le Prophète ﷺ et ses compagnons, c'est-à-dire le Livre d’Allah, la sunna de Son Messager ﷺ, le credo irréprochable, et la voie claire. C’est ainsi qu’était la ligne de conduite du Prophète ﷺ. C’est pour cette raison qu’Allah I a dit :
« Les tout premiers [croyants] parmi les émigrés et les Auxiliaires et ceux qui les ont suivis dans un beau comportement, Allah les agrée, et ils L'agréent. » (Sourate at-Tawba, V.100)
Il est mentionné : et ceux qui les ont suivis dans un beau comportement. Ceci nous indique qu’il est recommandé aux dernières générations de cette communauté de suivre la voie de leurs premiers prédécesseurs, parmi les Muhâjir et les Ansâr, qui est en réalité celle du Prophète ﷺ, et celle avec laquelle il est venu à nous.
Quant à celui qui déroge à la voie des prédécesseurs, il sera assurément parmi les égarés, Allah I a dit :
« Quiconque obéit à Allah et au Messager... ceux-là seront avec ceux qu'Allah a comblés de Ses bienfaits : les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels compagnons que ceux-là ! Cette grâce vient d'Allah. Et Allah suffit comme Parfait Connaisseur. » (Sourate an-Nissâ, V.69-70)
Par conséquent celui qui obéit à Allah et à Son Messager ﷺ, à n’importe quelle époque et en tous lieux, qu’il vive durant la période du Prophète ﷺ ou que ce soit le dernier musulman sur terre, s’il se conforme aux ordres d’Allah et de Son Messager ﷺ, il fera parti du groupe sauvé :
« Ceux-là seront avec ceux qu'Allah a comblés de Ses bienfaits : les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels compagnons que ceux-là ! »
Quant à ceux qui s’écartent de cette voie, ils ne bénéficieront pas de cette promesse, et ne seront pas parmi cette noble compagnie. Mais ils seront au contraire parmi les réfractaires auprès desquels ils se sont rangés.
C’est pour cela que nous répétons plusieurs fois cette invocation à la fin de la sourate al-Fâtiha lors de nos prières, à chaque rak‘a :
« Guide-nous dans le droit chemin, le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés. » (Sourate al-Fâtiha, V.6-7)
Cette requête est d’une grande importance. Nous implorons Allah à chaque rak‘a, pendant nos prières, de nous guider vers le chemin de ceux qu’Il a comblé de Ses bienfaits, qui est en fait celui des Prophètes et de ceux qui les suivent, et ce, jusqu’au jour du jugement.
Qui devons-nous suivre ?
Le dernier des prophètes est Muhammad, il est celui qu’il faut suivre et à qui il convient d’obéir, il est l’exemple à imiter, car il est le Prophète de la fin des temps. Depuis qu’Allah l’a envoyé, et jusqu’à l’heure du jugement, tous sont obligés de le suivre. Et même si nous supposons qu’un Prophète parmi ceux qui ont précédé (Muhammad) revenait, il serait contraint de suivre ce Messager ﷺ ; l’Envoyé d’Allah ﷺ a dit : Si Moïse était vivant parmi vous, il n’aurait d’autre choix que de me suivre[11].
Et ceci est mentionné dans Sa parole I :
« Et lorsqu'Allah prit cet engagement des Prophètes : « Chaque fois que Je vous accorderai un Livre et de la Sagesse, et qu'ensuite un Messager vous viendra confirmer ce qui est avec vous, vous devrez croire en lui, et vous devrez lui porter secours. » Il leur dit : « Consentez-vous et acceptez-vous Mon pacte à cette condition ? » « Nous consentons », dirent-ils. « Soyez-en donc témoins, dit Allah. Et Me voici, avec vous, parmi les témoins. Quiconque ensuite tournera le dos... alors, ce sont eux qui seront les pervers ». Désirent-ils une autre religion que celle d'Allah… » (Sourate Al ‘Imrân, V.81-82-83)
Il n’y a donc plus de religion après l’envoi de Muhammad, sauf celle qui lui a été révélée. Celui qui adhère à une autre croyance se la verra refusée et il sera, le jour du jugement, parmi les perdants.
« Et quiconque désire une religion autre que l'Islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l'au-delà, parmi les perdants. » (Sourate Al ‘Imrân, V.85)
« Non pas de ceux qui ont encouru Ta colère » Il s’agit de tous ceux qui ont une science qui n’est pas mise en pratique, tels que les juifs ou autres savants égarés, qui ont eu connaissance de la vérité et l’ont délaissée, préférant suivre leur passion, et leur intérêt personnel. Ils ont reconnu la véracité de la mission du Prophète ﷺ mais ne l’ont pas suivie en donnant la primauté à leur passion, à leur avidité, à leur sentiment, ou encore à leur appartenance partisane, etc. Ceux-là sont considérés comme ayant encouru la colère (d’Allah), car ils ont désobéi à Allah avec discernement.
« Ni des égarés » : Il s’agit de ceux qui œuvrent sans connaissance et qui s’attèlent surtout à faire des adorations, mais sur une voie différente du Prophète ﷺ ; tels que les innovateurs, et les affabulateurs qui s’appliquent surtout dans les actes de dévotions, l’abstinence, la prière, le jeûne, et dans l’invention d’adorations dont Allah n’a fait mention d’aucune preuve. Ils s’épuisent[12] par des choses qui n’ont pas été enseignées par le Prophète ﷺ. Tels sont les égarés, leurs œuvres sont vaines comme le Prophète ﷺ l’a dit : Celui qui fait un acte en désaccord avec notre religion se le verra refusé.[13] Parmi ces égarés il y a les chrétiens, et tous ceux qui adorent Allah avec ignorance, combien même leur intention est bonne et leur but noble. Car l’important n’est pas uniquement la finalité, mais l’observance (de la voie du Prophète ﷺ).
Les conditions de l'acte agréé par Allah
C’est pour cette raison que chaque acte est soumis à deux conditions qui doivent être remplies afin que l’œuvre soit agréée par Allah, et pour que celui qui l’accomplit en soit ainsi récompensé.
§ Première condition : cela doit être fait exclusivement pour Allah ﷻ (Al-’ikhlâs)
§ Deuxième condition : cela doit être conforme à la sunna du Prophète ﷺ
Allah ﷻ a dit :
« Non, mais quiconque soumet à Allah son être tout en faisant le bien, aura sa rétribution auprès de son Seigneur. Pour eux, nulle crainte, et ils ne seront point attristés. » (Sourate al-Baqara, V.112)
Et « soumet à Allah son être » signifie : exclusivement (Al-’ikhlâs) pour Allah.
Et « en faisant le bien » veut dire : l’observance de la sunna du Prophète ﷺ.
L'importance de suivre le Coran et la sunna
Allah Y nous enjoint donc de nous réunir sur les principes du Livre et de la sunna, et Il nous a interdit de nous diviser et de nous séparer.
Le Prophète ﷺ également nous a commandé d’être en accord sur le Livre et la sunna, et nous a interdit de nous diviser et de nous séparer, du fait de ce que l’union contient comme bien immédiat et à venir, et en raison de ce que la division renferme comme mal direct et futur, dans ce monde puis dans l’autre.
Cette réalité est terriblement préoccupante, car plus nous nous éloignons dans le temps plus les divisions augmentent, et les revendications se multiplient, ainsi que les fausses croyances, les mauvaises tendances, et la naissance de nombreux groupes épars. Il incombe donc au musulman d’être aux aguets, et d’agir en fonction de ce qui est conforme au Livre d’Allah et à la sunna du Prophète ﷺ, et de prendre de celui qui s’en réclame, quel qu’il soit, car la vérité est l’objectif du croyant.
Et il délaisse tout ce qui s’oppose à la voie du Prophète ﷺ, même si cela provient de son groupe ou de ceux qui s’en réclament, dès que ceci va à l’encontre du Livre et de la sunna, car l’homme aspire au salut et non pas à la destruction.
La complaisance dans un pareil cas est désavantageuse, car il est question de paradis et d’enfer. L’individu ne doit pas être pris de sollicitude, ni d’entêtement ou d’inclination passionnelle le poussant à se ranger parmi d’autres que ceux qui se sont réunis sur la sunna, car, en agissant ainsi, il se fait du tort à lui-même et s’exclut de la voie du salut [pour aller] vers celle de la destruction.
Les gens qui se sont réunis sur la sunna ne ressentent aucun dommage venant de ceux qui s’opposent à eux – qu’ils soient d’accord ou en désaccord. S’ils sont d’accord, qu’Allah soit loué, ils s’en réjouissent, car ils ne souhaitent que du bien aux gens. S’ils sont en désaccord, on ne serait leur faire du tort, et c’est pour cela qu’il a dit ﷺ : il ne cessera d’exister dans ma communauté un groupe flagrant de vérité, ceux qui les trahissent ne seraient leur causer du tort, et il en sera ainsi d’eux, jusqu’à ce que l’ordre d’Allah arrive.[14]
L'égaré ne nuit qu'à lui même
L’opposant ne nuit donc qu’à lui-même. L’important n’est pas la quantité, mais d’être conforme à la vérité[15] et cela, même si nous ne sommes que très peu de gens ; même s’il arrive à une certaine époque qu’il n’y ait qu’une personne, ce sera elle la vérité, et ce sera elle le groupe. Il n’est donc pas nécessaire au groupe d’être nombreux, mais plutôt d’être conforme à la vérité, au Livre et à la sunna, même si la quantité de ceux qui y adhèrent est minime. Et si on concilie, grand nombre et vérité, nous rendons grâce à Allah, ceci est une force. Mais si une masse s’y oppose, nous nous rangeons du côté de la vérité, même si ceux qui sont avec elle ne sont que très peu.
La division et la désunion sont des épreuves pour le croyant
Étant donné que la désunion et la division que nous a communiquées le Prophète ﷺ est arrivée, plus nous nous éloignons dans le temps plus cela s’amplifie, jusqu’à ce que l’heure du jugement arrive. Ceci est une sagesse d’Allah, dans le but d’éprouver son serviteur, et pour différencier ceux qui recherchent la vérité de ceux qui donnent la primauté à leur passion et à leur sectarisme.
« Est-ce que les gens pensent qu'on les laissera dire : « Nous croyons ! » sans les éprouver ? Certes, Nous avons éprouvé ceux qui ont vécu avant eux ; [Ainsi] Allah connaît ceux qui disent la vérité et ceux qui mentent. » (Sourate al-‘Ankabût, V.2-3)
Allah I a dit :
« … Or, ils ne cessent d'être en désaccord (entre eux), sauf ceux à qui ton Seigneur a accordé miséricorde. C'est pour cela qu'Il les a créés. Et la parole de ton Seigneur s'accomplit : « Très certainement, Je remplirai l'Enfer de djinns et d'hommes, tous ensemble ». » (Sourate Hûd, V.118-119)
Ce qui se produit comme désunion et division, est une épreuve venant d’Allah, car Il I est tout à fait capable de les rassembler sur la vérité :
« Et si Allah voulait, Il pourrait les mettre, tous, sur le chemin droit. » (Sourate al-An‘âm, V.35)
Il est capable de cela, mais Sa sagesse a voulu qu’il y ait une épreuve en instaurant la désunion et la division, dans le but de distinguer celui qui aspire à la vérité de celui qui suit ses passions et qui est obstiné.
Les conseils des savants de l'Islam
Les savants, à chaque époque et en tous lieux, n’ont eu de cesse d’interdire, dans les ouvrages qu’ils ont laissés après eux, une telle désunion, et ont conseillé de s’attacher au Livre d’Allah et la sunna de Son Prophète ﷺ. Nous trouvons par exemple dans le livre Sahih Al-Bukhârî : « Chapitre sur le fait de chercher refuge auprès du Livre et de la sunna. »
Nous trouvons dans les ouvrages ayant trait à la croyance des passages sur les sectes réprouvées et sur le groupe sauvé, et celui que vous connaissez le mieux et qui est à ce jour en votre possession est le commentaire de la Tahawiya.
L’intérêt dans ceci est de différencier la vérité de l’erreur, au cas où ce que nous a communiqué le Prophète ﷺ à propos de la désunion et de la division, se produit.
Il est donc nécessaire d’agir en fonction de ce que nous a recommandé le Messager ﷺ dans sa parole : Attachez-vous à ma sunna et à celle des califes bien guidés après moi.[16]
Les biens guidés sont des personnes insolites
Il n’y a d’issue contre ce danger, que de s’accrocher fermement au Livre d’Allah et à la sunna de Son Prophète ﷺ. Il ne faut pas croire que cette chose est aisément abordable, elle ne saurait se faire sans difficulté. Mais il est utile d’être patient et persévérant, car celui qui s’attache à la vérité, en particulier à la fin des temps, aura à endurer beaucoup de peine, et celui qui s’agrippera à sa religion sera semblable à celui qui se saisie d’une braise, comme cela a été rapporté du Prophète ﷺ, de source authentique.[17] Ceux qui s’attachent à la sunna du Messager ﷺ, et évoluent sur la voie des prédécesseurs, seront vus comme des personnes insolites à la fin des temps, comme nous l’a informé le Prophète ﷺ lorsqu’il a dit : Tubâ[18] Aux étrangers qui réparent ce que les gens ont altéré de ma sunna après moi.[19] Et dans une autre version : ceux qui se bonifient alors que les gens se pervertissent.[20]
Pour cela il est utile, avant tout, de posséder de la science tirée du Livre d’Allah et de la sunna du Prophète ﷺ, et une connaissance de la voie des pieux prédécesseurs. Il nécessaire pour celui qui s’attache à ceci, d’avoir de la patience à l’égard du tort qu’il subit. C’est pour cette raison qu’Allah I a dit :
« Par le Temps ! L'homme est certes, en perdition, sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, s'enjoignent mutuellement la vérité et s'enjoignent mutuellement l'endurance. »(Sourate al-‘Asr)
« s'enjoignent mutuellement l'endurance » : ceci montre qu’ils vont s’exposer à des souffrances dans leur foi, dans leurs œuvres, lorsqu’ils préconisent la vérité. Ils subiront de la part des gens des douleurs, des blâmes, des reproches, et des menaces, il se peut même qu’il se fasse brutaliser et tuer. Mais ils doivent patienter tant qu’ils sont sur la vérité, ils patientent pour elle et y tiennent fermement. Et si jamais il leur semble qu’ils font une quelconque erreur, ils reviennent vers la vérité, car elle est leur but.
La division s’est produite à une époque précoce et nous allons, durant cette conférence, débattre sur quatre sectes qui sont, pour ainsi dire, à l’origine de toutes les autres.
La Qadariya
Leur origine et leur principale croyance
La première apparition de la Qadariya survint à la fin de l’époque des compagnons.
« La Qadariya » : sont ceux qui rejettent le destin et qui disent que tout ce qui se produit dans le monde n’est pas décidé ni décrété par Allah ﷺ mais résulte des actes des serviteurs, sans qu’Allah ﷻ ne l’ait prédestiné auparavant. Ils ont ainsi rejeté un des piliers de la foi qui sont au total six : La foi en Allah, en Ses anges, en Ses Livres, en Ses Messagers, au Jour Dernier, et la foi dans le destin bien ou mauvais provenant d’Allah.
Ils ont été appelés « Qadariya » mais aussi les « zoroastriens » de cette communauté. Pourquoi ? Parce qu’ils prétendent que chacun crée ses propres actes et que cela ne dépend pas d’un décret d’Allah ; de ce fait, ils ont affirmé qu’il y a deux créateurs avec Allah, à l’instar des zoroastriens qui, eux, prétendent que le monde a deux créateurs : la lumière et l’obscurité, la première ayant créé le bien, et la seconde le mal. La Qadariya a surpassé les zoroastriens, vu qu’elle a attesté qu’il y avait deux créateurs semblables, en disant : chacun crée ses propres actes. C’est pour cette raison qu’on les a appelés les zoroastriens de cette communauté.
Le destin selon les jabriya
À leur antipode, il y a la secte Al-jabriya qui affirme que le serviteur est contraint dans ses faits et gestes, qu’il n’a aucun acte propre ni choix (ou libre arbitre), il est semblable à une plume qui se déplace au gré du vent, sans détermination. Ceux-là sont appelés Al-jabriya, ce sont les extrémistes de la Qadariya qui ont exagéré dans leur affirmation de l’existence d’un destin et ont, de ce fait, dépouillé le serviteur de toute volonté propre.
Le premier groupe est opposé à eux : ils attestent que l’homme a un libre choix jusqu’à l’exagération, en disant qu’il crée ses propres actes indépendamment d’Allah. Qu’Allah soit élevé au-dessus de tout ce qu’ils profèrent. Ceux-là s’appellent la Qadariya contestatrice, et parmi eux se trouvent les Mu‘tazila et tout ceux qui leurs sont dévoués.
Les subdivisions de la Qadariya
Cette secte, la Qadariya, se divise en deux :
1- Les contestataires extrémistes
2- Les approbateurs extrémistes
Puis, la Qadariya s’est divisée en plusieurs sectes, il n’y qu’Allah qui les connaît, car l’homme, lorsqu’il délaisse la vérité, divague dans les ténèbres. Chaque groupe s’invente un nouveau courant, qui le sépare de celui qui le précède, telle est la condition des gens égarés. Constamment divisés et désunis, sans cesse surgissent (en leur sein) des idées et des conceptions dissidentes et contradictoires.
Quant aux gens qui se sont réunis sur la sunna, il n’émerge pas chez eux d’opposition ni de division, car ils restent attachés à la vérité émanant d’Allah, ils se préservent grâce au Livre d’Allah et à la sunna du Prophète ﷺ. Il ne se produit donc pas chez eux de désunion ni de scission, car ils cheminent sur une seule et même voie.
Al-khawârij
Leur origine
Il s’agit de ceux qui se sont révoltés contre les détenteurs de l’autorité à la fin du règne de ‘Uthmân. Leur insurrection a entraîné la mort de ce dernier.
Puis, lors du califat de ‘Ali, leur mal s’est intensifié et ils se sont séparés de lui et l’ont déclaré mécréant, lui et les compagnons (du Prophète ﷺ) car il n’avait pas adhéré à leur courant ; et ils considèrent incroyants tous ceux qui s’opposent à leur mouvement. Ils ont, du fait, rendu mécréant les plus nobles créatures que sont les compagnons du Prophète ﷺ. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont approuvé ni leur divagation ni leur mécréance.
Leur courant
Leur courant : Ils ne sont pas attachés à la sunna et au groupe, et n’obéissent pas aux dirigeants, et estiment que s’insurger contre lui fait partie de la religion, et que la rébellion aussi. Tout le contraire de ce qu’a recommandé le Prophète ﷺ, dans le fait de s’attacher à l’obéissance[21], mais également l’opposé de ce qu’Allah a ordonné par cette parole :
« Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d'entre vous qui détiennent le commandement. » (Sourate an-Nissa’, V.59)
Allah I a décrété que la subordination au gouverneur faisait partie de la religion, ainsi que le Prophète ﷺ lorsqu’il déclara : Je vous conseille de craindre Allah, et d’être obéissants (envers vos gouverneurs), même si c’est un esclave éthiopien qui s’est imposé à vous comme chef. Celui d’entre vous qui vivra verra une grande discorde.[22]
Par conséquent, l’obéissance à l’émir musulman fait partie du culte. Les khawârij affirment le contraire et disent : nous sommes libres. Tel est le chemin de la révolte de nos jours.
Que pensent-ils de celui qui commet un péché majeur ?
Les khawârij sont ceux qui veulent que la communauté soit divisée, ils rompent leur devoir d’obéissance, enfreignent les ordres d’Allah et de Son Prophète ﷺ, et sont d’avis que celui qui commet un péché majeur est mécréant. Ils estiment que sont incroyants, le fornicateur, le voleur, et le consommateur d’alcool, alors que les gens qui se sont réunis sur la sunna voient en eux des musulmans dont la foi est faible, et les qualifient de : pécheur qui reste cependant affilié à la communauté (fâsiq al-milalî). Il est croyant de par sa foi et débauché du fait de son péché. Car on ne peut être excommunié de l’Islam qu’en cas de polythéisme ou de violation connue des règles de l’Islam. Quant aux infractions autres que le polythéisme, elles n’annulent pas la foi, même si elles sont majeures. Allah I a dit :
« Certes Allah ne pardonne pas qu'on Lui donne quelque associé. À part cela, Il pardonne à qui Il veut… » (Sourate an-Nissa’, V.48)
Les khawârij affirment que celui qui commet des péchés majeurs est mécréant, ne sera pas absout, et ira en enfer pour l’éternité. Ceci est en contradiction avec ce qui est mentionné dans le Livre d’Allah. La raison vient de leur manque de savoir. Soyez bien attentif à cela. Ils sont un groupe extrêmement attaché aux adorations, à la prière, au jeûne, et à la récitation du Coran. Ils ont énormément de dignité, mais aucune connaissance, et tout le mal vient de là.
Leurs caractéristiques provenant de la bouche même du Prophète ﷺ
S’efforcer dans l’ascèse et les actes de dévotions, doit nécessairement être accompagné de compréhension religieuse et de savoir. C’est pour cela que le Prophète ﷺ les a décrits à ses compagnons en leur disant qu’ils allaient dénigrer leurs prières par rapport aux leurs, et leurs adorations en comparaison aux leurs, puis il ajouta : Ils sortiront de la religion comme la flèche lancée d’un arc,[23] en dépit de leurs adorations, de leur piété et de leurs veillées nocturnes en prières. Mais étant donné que leurs efforts ne sont pas fondés sur des bases saines et une science exacte, cela s’est transformé en égarement, et en fléau pour eux et pour la communauté.
Qui combattent-ils ?
Il n’a pas été porté à notre connaissance, que les khawârij aient combattu à une quelconque époque les mécréants ou les polythéistes ; en revanche, ils font la guerre aux musulmans, comme l’a dit (le Prophète ﷺ) : Ils combattront les adeptes de l’Islam et épargneront les partisans du polythéisme[24].
Ils ont tué ‘Uthmân, ‘Ali ibn abi Tâlib, Zubayr ibn al-‘awâm, et les meilleurs parmi les compagnons. Et ils n’ont eu de cesse d’assassiner les musulmans.
Cela est dû à leur ignorance de la religion d’Allah, malgré leur piété, leur dévotion, et leur zèle. Car tant que ceci n’est pas basé sur une science exacte, il a des conséquences à leur encontre qui sont néfastes. C’est pour cette raison que l’éminent savant Ibn al-Qayyim a dit : Ils ont des textes, mais une compréhension déficiente. Ils ont donc hérité d’un savoir incomplet.[25]
Leur manque de science probant
Ils prennent comme argument des textes qu’ils ne comprennent pas, ils étayent leurs opinions par des passages du Coran et de la sunna se rapportant aux menaces qui pèsent sur le pécheur, alors qu’ils n’en pénètrent pas le sens, et ne font pas état des autres textes qui eux présagent le pardon, et l’absolution pour ceux dont le péché est différent du polythéisme. Ils ont pris une partie et en ont délaissé une autre. Voilà leur ignorance.
Le sens de l’honneur et la ferveur religieuse ne suffisent pas à elles seules, celles-ci doivent être nécessairement accompagnées de connaissance et de compréhension religieuse[26] : promulguer avec science et en lui assignant le contexte qui lui est propre. Le sens de l’honneur et la ferveur religieuse sont de bonnes choses, mais ils doivent être encadrés par le Livre et la sunna.
Nul ne ressent de dignité pour sa religion, et n’est meilleur conseiller que les compagnons, mais en dépit de cela ils ont été tués par les khawârij, car (ces derniers) sont dangereux et malsains.
'Ali Ibn Abi Taleb les a combattus
‘Ali ibn abi Tâlib ﷺ les a combattus et leur a livré une guerre sans merci en les massacrant à l’époque d’an-Nahrawân. Au travers de cela, sa prophétie ﷺ fut confirmée ; en effet le Prophète ﷺ a annoncé le bien et le paradis à celui qui les tuera. Ce fut ‘Ali ibn abi Tâlib qui la réalisa, il remporta de ce fait l’annonce professée par le Messager ﷺ[27]. Il les tua afin de repousser leur mal des musulmans.
Conseiller et exhorter leurs partisans
Il incombe donc au musulman à chaque époque, s’il s’avère que cette tendance malsaine existe parmi eux, d’y remédier– en premier lieu – par l’exhortation en enjoignant les gens à patienter. S’ils n’obéissent pas, il faudra alors les combattre afin de repousser leur mal.
‘Ali ibn abi Tâlib t avait envoyé auprès d’eux son cousin ‘Abdullah ibn ‘Abass, le docteur de la loi de cette communauté et l’interprète du Coran, qui débattit avec eux. Six milles revinrent, et il en resta un grand nombre qui persista. À la suite de cela, l’émir des croyants ‘Ali ibn abi Tâlib et les compagnons, les combattirent, dans le but de repousser leur mal des musulmans.
Voilà (la description) de la secte des khawârij et de leur courant.
Les chiites
Sens du mot « chiite »
Ils sont les partisans de la famille du Prophète ﷺ (ahlu al-bayt). Le chiisme veut dire littéralement : suivre et porter secours. [Le même terme est utilisé dans le verset suivant]
« Du nombre de ses coreligionnaires, certes, fut Abraham. » (Sourate as-Sâfât, V.83)
C'est-à-dire qu’Abraham était de ceux qui ont suivi Noé et qui ont secouru sa religion, car lorsqu’Allah I a mentionné l’histoire de Noé, Il a dit : « Du nombre de ses coreligionnaires, certes, fut Abraham. » Donc l’origine du mot « chiisme », signifie : suivre et secourir. Puis, il fut utilisé pour nommer cette secte qui se targue d’être attachée à la famille du Prophète ﷺ, qui est représentée par ‘Ali ibn abi Tâlib et sa progéniture.
Leur courant à l'égard des compagnons
Ils prétendent que ‘Ali fut l’héritier du califat après le Messager ﷺ et que Abu Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân et les compagnons l’opprimèrent et lui usurpèrent le califat. Tels sont leurs propos.
Ils ont assurément menti sur ce sujet, car les compagnons furent unanimes pour faire allégeance à Abu Bakr, et parmi eux ‘Ali, puisqu’il prêta serment à Abu Bakr, ‘Umar, et ‘Uthmân. Ce qui signifie qu’ils ont dupé ‘Ali.
Ils ont en effet déclaré mécréants les compagnons, sauf une infime partie, et se sont mis à maudire Abu Bakr, et ‘Umar, et les ont appelés : les deux idoles de Quraych. Leur courant est constitué de fanatisme à l’égard des Imams (descendants) de la famille du Prophète ﷺ, jusqu’à leur accorder un droit de décret et d’abrogation des lois.
Leur courant à l'égard du Coran et de leurs imams
Ils prétendent que le Coran fut falsifié et dépouillé (d’une partie), les choses se sont poursuivies jusqu’à diviniser les imams en dehors d’Allah. Ils ont édifié des mausolées à leur effigie, et ont dressé au dessus d’eux des coupoles ; puis, ils se sont mis à tourner autour (yatûfûn), à y faire des sacrifices d’animaux et des vœux (yandhurun).
Les subdivisions du chiisme
Les chiites se sont ensuite divisés en plusieurs factions, certaines étant moins graves que les autres, ou pires. Parmi elles il y a : la zaydiya (zaïdisme), les chiites duodécimains[28], la isma‘iliya (l'ismaélisme), la fatimiya, la qarâmita, etc. Leur nombre est considérable, et leurs factions indénombrables. Il en est ainsi de tous ceux qui délaissent la vérité, ils ne cessent de se diviser. Allah I a dit :
« Alors, s'ils croient à cela même à quoi vous croyez, ils seront certainement sur la bonne voie. Et s'ils s'en détournent, ils seront certes dans le schisme ! Alors, Allah te suffira contre eux. Il est l'Audient, l'Omniscient. » (Sourate al-Baqara, V.137)
Par conséquent, celui qui délaisse la vérité sera éprouvé par la fausseté, la déviance, et la désunion, et cela n’aboutira à aucun avantage, mais à la perdition ; qu’Allah nous en préserve.
Les chiites se sont divisés en un nombre considérable de sectes. Il en est de même de la qadariya. Les khawârij se sont aussi beaucoup émiettés (parmi elles) : la azâriqa (azraqisme), la haruriya, la safariya, et la ibâdiya (ibadisme). Certains ont exagéré et d’autres non.
La jahmiya
Son origine
La jahmiya, et qui te donnera une idée de ce qu’est la jahmiya ? La jahmiya fait référence à al-Jahm Ibn Safwân qui fut l’élève de al-Ja‘d Ibn Dirham, qui lui-même fut celui de Tâlût qui fut l’élève de Labîd Ibn al’A‘sam le juif. Ils sont donc les disciples des juifs.
Leur courant à l'égard des Noms et Attributs d'Allah
Quel est le courant de la jahmiya ? Il ne concède à Allah ni nom ni attribut, ils disent qu’Il est une entité dépourvue de noms et d’attributs, car attester qu’Allah a des noms et attributs implique l’association et la multiplicité des divinités ; c’est ce qu’ils prétendent, et telle est leur maudite ambiguïté.
On se demande ce qu’ils disent de leur propre personne ? Puisque l’un d’entre eux peut être qualifié de savant, de riche, d’artisan, et de commerçant. Un individu peut posséder plusieurs attributs, cela induit-il qu’ils sont plusieurs personnes ??!!
Ceci est un refus de l’évidence, la multitude des noms et attributs n’implique pas celle des divinités. C’est pour cela que lorsque les polythéistes ont entendu le Prophète ﷺ dire : « Ô Clément, Ô Miséricordieux », ils dirent : celui-là prétend n’adorer qu’une seule divinité, alors qu’il en implore plusieurs. Puis, Allah I révéla Sa Parole :
« Dis : « Invoquez Allah, ou invoquez le Tout Miséricordieux. Quel que soit le nom par lequel vous L'appelez, Il a les plus beaux noms. » » (Sourate al-’Isrâ’, V.110)
Les noms d’Allah sont nombreux, et cela témoigne de son caractère parfait et immense, et n’indique pas une multitude de divinités comme ils affirment. Quant à une entité dépourvue de tout attribut, c’est comme si elle n’existait pas, il est impossible qu’une chose qui ne possède aucun attribut puisse exister, même si elle ne détient que celui de l’existence.
Leurs ambiguïtés
Parmi leurs ambiguïtés : accorder des attributs implique une ressemblance, car ces qualités existent également chez les créatures. Ce propos est sans effet, parce que les attributs du Créateur Lui sont propres, et ceux des créatures leur sont propres. Il n’y donc pas de similitude.
Leur courant à l'égard du destin et du Coran
Les gens de la jahmiya ont ajouté à leur égarement dans les noms et attributs, la contrainte dans la prédestinée, car ils prétendent que le serviteur n’a aucune volonté propre, ni détermination, mais qu’il accomplit ses actes sous la contrainte. Ce qui signifie que s’il est châtié pour un péché, ce serait une injustice, car ce n’est pas un acte délibéré, mais il a été contraint de le faire, c’est ce qu’ils disent. Qu’Allah soit élevé au-dessus de tout ça.
Ils ont donc réuni la contrainte dans la prédestinée, avec le reniement des noms et attributs, et ont ajouté à cela le irja[29], et ils ont greffé à tout cela le propos qui dit que le Coran a été créé. Ténèbres, les unes au dessus des autres.
Les quatre "j" réunis
Ibn al-Qayyim a mentionné : Un « j », puis un « j », et ajoutes-y un autre « j ». Avec d’autres lettres comme modèles. Jabr et IrJa et le « j » de jahmiya. Médite sur la somme (de ces lettres) dans la balance. Et juge les auspices de celui qui en est atteint. Par son exclusion du cercle de la foi. C'est-à-dire : ils ont réuni jabr, jahmiya, et irja, trois « j », et le quatrième « j » est celui de jahanama (l’enfer).
Les autres sectes qui lui sont liées
Le résultat est que ce courant, la jahmiya, et la propagation de leur rejet des noms et attributs d’Allah, a donné naissance à la tendance:
1- Des Mu‘tazila (Mutazilisme)
2- Des achâ‘ira (Acharisme)
3- Des mâturidiya (Maturidisme)
Origine des Mutazilites
Ils ont été appelé Mu‘tazila, car leur imam était Wâsil Ibn ‘Ata, qui était un élève de Hassan al-Basri (ﷺ.a), l’éminent savant, le successeur des compagnons. Lorsqu’on demanda à Hassan al-Basri : qu’en est-il de celui qui accomplit un péché majeur ? Il répondit par les propos que soutiennent les gens qui se sont réunis sur la sunna : c’est un croyant dont la foi est faible, croyant par sa foi, et pécheur par sa grande transgression. Wâsil Ibn ‘Ata, ne fut pas satisfait de la réponse de son chaykh, et fit donc scission (’i‘tazala), et déclara : non, moi je pense qu’il n’est ni croyant, ni mécréant, mais il se situe entre les deux. Il se sépara ainsi de son chaykh, al-Hassan, et s’installa dans un coin de la mosquée, et des individus parmi le rebut de la société acceptèrent sa parole.
Tels sont les prêcheurs de l’égarement ; à chaque époque, il y a toujours de nombreuses personnes qui se rangent à leur côté, ceci fait partie de la sagesse d’Allah.
Ils ont délaissé l’assemblée d’al-Hassan, le chaykh des gens de la sunna. Son assemblée est une assemblée de bien et de science, et ils se rallièrent au cercle des mu‘tazila et de Wâsil Ibn ‘Ata, l’égaré, l’imposteur.
Des gens qui leur ressemblent existent à notre époque, délaissant eux aussi les savants de la sunna, et se ralliant aux pensées déviantes.
Le courant des Mutazilites
Depuis ce jour on les nomme al-mu‘tazila (les mutazilites), car ils ont fait scission (’i‘tazal) d’avec les gens qui se sont réunis sur la sunna. Et ils se mirent à rejeter les attributs d’Allah, et Lui ont octroyé des noms dépourvus (de qualificatif). Ils sont d’accord avec les khawârij sur le statut de celui qui commet des péchés majeurs (qu’il ira en enfer pour l’éternité), mais ils ont divergé sur leur condition dans ce monde, en disant qu’il se situe entre les deux, ni croyant ni mécréant. Alors que les khawârij affirment qu’il est mécréant. Gloire à Allah, est-il raisonnable de croire qu’un homme puisse être ni croyant ni mécréant ? Quand Allah I dit :
« C'est Lui qui vous a créés. Parmi vous [il y a] mécréant et croyant. » (Sourate at-Taghâbun, V.2)
Il n’a pas dit que certains se situaient entre les deux. Mais ces gens-là, comprennent-ils ?
Puis s’est scindée des mu‘tazila la secte des achâ‘ira.
L'origine de l'Acharisme et son courant
Al-achâ‘ira fait référence à Abu Hassan al-ach‘ari, qui était d’abord un mutazilite, puis Allah l’a privilégié et il a compris la fausseté de cette secte. Il s’est ensuite levé dans la mosquée un vendredi, et a proclamé son désaveu du courant mutazilite, en enlevant un de ses habits et en déclarant : je me retire de la tendance des mu‘tazila, comme je retire cet habit.
Mais, il a par la suite adhéré au courant des kulâbiya qui suivent Abdullah Ibn Sa‘id Ibn Kulâb. Ce dernier a approuvé sept attributs et a rejeté tous les autres. Il a dit : car la raison n’admet que sept qualités uniquement. La science (al-‘ilm) ; La puissance (al-qudra) ; La volonté (al-’irâda) ; La vie (al-hayât) ; L’ouïe (as-sam‘) ; La vue (al-basar) ; La parole (al-kalâm). Ils ajoutent : celles-ci sont confirmées par la raison, et ce qui n’est pas prouvé par l’intellect (pour lui) n’est pas valide.
Le repentir d'Abu Hassan Al-Ach'ari
Puis Allah privilégia (une nouvelle fois) Abu Hassan al-ach‘ari, et il délaissa la secte des kulâbya, et adhéra au courant de l’imam Ahmad Ibn Hanbal, et déclara : je dis ce qu’atteste l’imam des gens qui se sont réunis sur la sunna, Ahmad Ibn Hanbal : qu’Allah est au-dessus de Son Trône (istawâ), qu’Il a des mains, et un visage.
Il cita ceci dans son livre intitulé al-’ibâna ‘an ‘usûl ad-diyâna, puis dans son deuxième recueil : maqalât al-islâmyyn wa i’khtilâf al-musalîn, où il dit suivre le courant de Ahmad Ibn Hanbal. Il subsista tout de même chez lui quelques erreurs.
Quant à ses élèves, ils restèrent sur la voie des kulâbya, la grande majorité ne cessa d’être sur le mouvement initial, qui fut celui d’al-ach‘ari, c’est pour cette raison qu’on les nomme al-’ach‘arya.
Acharisme ou Kullabisme ?
Mais une fois qu’il eu rejoint les gens qui se sont réunis sur la sunna, affilier cette tendance (à son nom) est une injustice, il est plus juste de dire le mouvement de la kulâbiya, non pas celui de Abu Hassan al-ach‘ari (ﷺ.a), car il s’est repenti de tout ça, et a écrit cela dans son livre : al-’ibâna ‘an ’usûl ad-diyâna. Il y cite clairement son retour, et son adhésion à la voie des gens qui se sont réunis sur la sunna, et en particulier à celle de l’imam Ahmad Ibn Hanbal, même s’il subsiste chez lui quelques erreurs, par exemple son propos sur « la parole (l’attribut d’Allah) » : a pour sens l’esprit au sein de l’être, et le Coran est une allégorie de la parole d’Allah, mais ce n’est pas la parole d’Allah. »
Tel est le courant des acha‘ira, qui s’est scindé des mu‘tazila qui, lui, s’est séparé des jahmiya. Plusieurs tendances se sont ensuite ramifiées, toutes ont pour origines la jahmiya.
La source de toutes les sectes
Ceci est, à peu de choses près, l’origine des sectes. Dans l’ordre ;
- La qadariya
- Les chiites.
- Les khawârij
- La jahmiya.
Ensuite se sont ramifiés de nombreuses sectes, il n’y qu’Allah qui peut les dénombrer.
Les livres écrits à ce sujet
Plusieurs livres ont été écrits à ce sujet, parmi eux :
- Al-farq bayna al-firaq de al-Baghdâdi.
- Al-milal wa an-nihal de Muhammad Abdulkarîm Achahrasstânî.
- Al-fisal fî al-milal wa an-nihal de Ibn Hazm.
- Maqâlât al-islâmyyn wa i’khtilâf al-musalîn de Abul-Hassan al-ach‘ari.
Tous ces ouvrages expliquent ce que sont les sectes, leur diversité, leur recensement, leur différence, et leur évolution. Elles n’ont cessé de se développer et de se multiplier jusqu’à nos jours. Elles ont donné naissance à de nouvelles tendances qui se sont scindées en de nouvelles idéologies s’inspirant (toutes) de l’origine de leur pensée.
Ce qui distingue les gens de la sunna des sectes dissidentes
Les gens de la vérité existent toujours
Il ne reste plus que les gens qui se sont réunis sur la sunna qui possède la vérité, à chaque époque et en tous lieux et ce, jusqu’à ce que l’heure arrive. Comme l’a dit le Prophète ﷺ : Il ne cessera d’exister dans ma communauté, un groupe flagrant de vérité, ceux qui les trahissent ne seraient leur causer du tort, et il en sera ainsi d’eux, jusqu’à ce que l’ordre d’Allah arrive.[30]
Les différences entre les gens de la sunna et les qadariya
Les gens qui se sont réunis sur la sunna, par la grâce d’Allah, diffèrent de la qadariya contestatrice. Ils croient au destin, qu’il fait partie des six piliers de la foi, et que tout ce qui se produit dans cet univers n’arrive que par Son décret, et Sa décision. Car Il est le Créateur, le Seigneur, le Maître absolu, le Régisseur.
« Allah est le Créateur de toute chose, et de toute chose Il est Garant. Il détient les clefs des cieux et de la terre... » (Sourate az-Zumar, V.62-63)
Nul n’a d’effet sur ce monde si ce n’est par Sa volonté, Sa décision, Sa puissance, et Son aval. Allah sait ce qui est passé, et ce qui est à venir jusqu’à l’éternité. Ensuite, Il l’a inscrit sur les tablettes gardées (lawhi al-mahfûd). Puis Il l’a voulu, l’a préparé, puis l’a créé.
Les différences entre les gens de la sunna et les jabriya
Et le serviteur possède un libre arbitre, des acquis, et une détermination. Il n’est pas privé de volonté propre, contraint dans ses actes, comme le prétendent les extrémistes de la jabriya. (Les gens qui se sont réunis sur la sunna) sont en désaccord avec eux.
Les différences entre les gens de la sunna et les chiites
Leur croyance à l’égard des compagnons du Messager d’Allah ﷺ : ils se rallient à eux, qu’il soit membre de sa maison (de sa famille), ou qu’il ne le soit pas, ils les aiment tous, les Muhâjirîn, les Ansâr, et ceux qui leur ont succédé de la meilleure façon. Ils appliquent en cela la parole d’Allah I :
« Et [il appartient également] à ceux qui sont venus après eux en disant : « Seigneur, pardonne-nous, ainsi qu'à nos frères qui nous ont précédés dans la foi ; et ne mets dans nos cœurs aucune rancœur pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es Compatissant et Très Miséricordieux ». » (Sourate al-Hachr, V.10)
Ils se distinguent des chiites, car (ces derniers) font des différences entre les compagnons du Messager d’Allah ﷺ ; ils en affectionnent quelques-uns et en détestent d’autres. Quant aux gens de la sunna, ils se rallient à eux tous et les aiment tous. Les compagnons se surpassent dans le mérite. Les meilleurs sont les califes bien guidés, puis les autres parmi les dix[31], puis les Muhâjirin sont supérieurs aux Ansâr, ceux qui ont participé à la bataille de Badr ont leur mérite, ceux qui ont fait le serment de la satisfaction également. Ils sont tous valeureux.
Les différences entre les gens de la sunna et les khawârij
L’exécution des ordres après les avoir entendus (as-sam‘ wa ta‘a) fait partie de leur foi. À la différence des khawârij, ils admettent qu’il faut obéir aux dirigeants musulmans, et ne sont pas d’avis à s’insurger contre le gouverneur musulman, même s’il fait des erreurs, tant que ce n’est pas de la mécréance ou du polythéisme. Étant donné que le Prophète ﷺ a interdit de se rebeller contre eux quand il s’agit simplement de fautes, et il a dit : Seulement si c’est une mécréance flagrante pour laquelle vous possédez une preuve d’Allah.[32]
Les différences entre les gens de la sunna et les jahmiya
Il se distingue également des jahmiya et de leur dérive, à propos des noms et attributs d’Allah. Ils croient en ce qu’Allah S’est Lui-même qualifié, et Son Prophète ﷺ. Ils ne suivent pour cela que le Livre et la sunna sans aucun anthropomorphisme, ni de falsification ou négation (des attributs d’Allah), en se limitant à la Parole d’ Allah :
« Il n'y a rien qui Lui ressemble ; et c'est Lui l'Audient, le Clairvoyant. » (Sourate ‘Achûrâ, V.11)
La complétude et la perfection de la croyance des gens de la sunna
La tendance des gens qui se sont réunis sur la sunna, par la grâce d’Allah, est rassemblée sur la vérité complète dans tous les domaines, et sur tous les thèmes, et sont en désaccord avec toutes les factions égarées et les sectes dévoyées.
Les différences entre les gens de la sunna et les soufis
Celui qui veut donc être sauvé, voici le courant des gens qui se sont réunis sur la sunna. Les gens qui se sont réunis sur la sunna dans les adorations : ils adorent Allah en se référant à ce qui a été rapporté par la charia, à la différence des soufis, des innovateurs et autres affabulateurs : ceux qui ne se fondent pas sur le Livre et la sunna dans leurs actes d’adorations, mais suivent dans cela, ceux que les chaykhs des tendances (soufies) et les imams de l’égarement ont élaborés.
Supplications
Nous implorons Allah, par Sa faveur et Sa générosité, de nous mettre parmi les gens qui se sont réunis sur la sunna, et de nous montrer la vérité comme étant vraie et de nous permettre de la suivre, et de nous indiquer la fausseté comme étant fausse, et de nous permettre de nous en détacher. Il est certainement Celui qui entend et répond.
Qu’Allah couvre d’éloges et salut notre Prophète Muhammad ainsi que sa famille et ses compagnons.
Réponses à quelques questions
On demanda au chaykh – qu’Allah le protège – après la conférence, plusieurs questions. Parmi lesquelles :
Première question :
Assurément, le Prophète ﷺ a interdit l’excès dans la religion. Est-ce que la raison qui a fait que les sectes ont dévié des gens qui se sont réunis sur la sunna vient de l’exagération ? Et quel en est l’exemple parmi les sectes ?
Réponse :
Les khawârij. Il est manifeste que la raison qui les a fait dévier est l’excès religieux, car ils ont fait preuve d’exagération dans les adorations sans ligne de conduite ni clairvoyance, et ont déclaré les gens mécréants sans discernement, juste parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec leur courant. Il ne fait aucun doute que le fanatisme religieux est l’origine du fléau. Allah I a dit :
« Dis : « ô gens du Livre, n'exagérez pas en votre religion, s'opposant à la vérité. » » (Sourate al-Ma’ida, V.77)
Il ﷺ a dit : Prenez garde à l’excès, car ce qui a détruit les communautés qui vous ont précédés c’est l’exagération.[33]
L’exagération dans toute chose : c’est dépasser la limite exigée, et chaque chose qui va au-delà de sa limite se transforme en son contraire. Nous remarquons que ceux qui abrogent les attributs, la cause de leur déviance vient de leur excès dans la sanctification (d’Allah), et la raison de la déroute des anthropomorphistes est leur exagération dans la confirmation (des attributs d’Allah). Le fanatisme est une calamité, et le juste milieu est la meilleure des choses. Il ne fait donc aucun doute que l’excès a joué un rôle dans l’égarement de la vérité des factions, à la mesure de chaque exagération.
Deuxième question :
Honorable chaykh, le Messager ﷺ a dit : Ma communauté se divisera en soixante-treize factions.[34] Est-ce que ce chiffre est précis ou non ?
Réponse :
Ceci n’est pas dans le but de délimiter, car les factions sont très nombreuses, si vous consultez les livres sur les sectes vous verrez qu’elles sont beaucoup, mais, et Allah sait mieux, ces soixante-treize sont les fondements des sectes, puis elles se sont scindées en plusieurs autres, et les factions contemporaines qui sont différentes des gens qui se sont réunis sur la sunna, ne sont que le prolongement de ces sectes, ou des ramifications de ces dernières.
Troisième question :
Y a-t-il des factions parmi la faction sauvée et le groupe secouru ?
Réponse :
Absolument pas. La faction sauvée, c’est elle qui est secourue. Elle ne sera sauvée que si elle est secourue, et vice versa. Il s’agit là de leurs qualificatifs : Les gens qui se sont réunis sur la sunna, la faction sauvée, le groupe secouru.
Celui qui désire faire une distinction entre les différents qualificatifs, en en donnant à certaines et à d’autres, veut en réalité diviser les gens qui se sont réunis sur la sunna, en nommant l’une par la faction sauvée, et l’autre par le groupe secouru.
C’est une erreur, car ils sont un seul et même clan regroupant en leur sein toutes les qualités parfaites et dignes d’éloges. Ils sont les gens qui se sont réunis sur la sunna, ils sont la faction sauvée, ils sont le groupe secouru, ils sont ceux qui resteront sur la vérité jusqu’à ce que l’heure du jugement arrive, et ils sont ceux qui se sentent étrangers à la fin des temps.
[1] NDC : Les titres de ce livre ne sont pas de l'auteur, mais de Chabbâb Ar-Rajihi et les sous-titres et l'avant dernier titre sont de l'équipe de révision d'Islamhouse.
[2] NDT : Chaykh al-‘Uthaymin donne une définition dans majmu‘ al-fatâwa, t.1, où il dit que ce sont les gens qui se sont réunis et se sont mis d’accord sur la sunna.
[3] NDT : De l’arabe « dakhan » qui veut dire : une chose qui empêche une autre d’être pure ou qui est entachée, ou ternie. Se dit aussi d’une personne dévoyée. (Cf lisan al-‘arab. T.13, P.150)
[4] Rapporté par al-Bukhârî et Muslim
[5] Rapporté par Ahmed, at-Tirmidhî, Abû Dâwûd, et Ibn Mâja. Il a été authentifié par at-Tirmidhî, Ibn Hibân, et Al-Hâkim et Adhahabî l’a approuvé.
[6] Al-Baghaoui – qu’Allah lui fasse miséricorde – a cité dans son commentaire de ce verset : La plupart des interprètes du Coran ont consenti à dire qu’il s’agit ici des juifs et des chrétiens. D’autres ont supposé qu’il est question des innovateurs de cette communauté (musulmane). Abû Umâma t a dit que ce sont les khawârij selon Abdu Allah Ibn Chadâd : Abû Umâma s’était arrêté alors que j’étais avec lui devant al-Harûrya (les khawârij) au Châm et il s’écria : « Ce sont les chiens de l’enfer, ils étaient croyants puis ils ont mécru », ensuite il récita le verset : « Et ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et se sont mis à disputer, après que les preuves leur furent venues… » jusqu’au verset : « … avez-vous mécru après avoir eu la foi ? » Fin de citation.
[7] Al-Baghaoui l’a mentionné dans son interprétation, ainsi qu’Ibn Kathîr.
[8] Rapporté par Mâlik dans al-Muwata, par al-Hâkim dans al-Musstadrak.
[9] Ibn Hajar a dit dans al-Fath : « … l’attachement au groupe (al-jamâ‘a) a été cité dans de nombreux hadiths ; parmi eux, celui qui a été rapporté par at-Tirmidhi, de source authentique, d’après le hadith de al-Hârith Ibn al-Hârith al-’Ach‘arî t qui a mentionné un très long hadith dans lequel il y avait : Je vous ordonne cinq choses qu’Allah m’a commandées également : d’être à l’écoute des ordres et de les exécuter, la guerre sainte, l’exode, et l’attachement au groupe (des musulmans), car celui qui se sépare du groupe, ne serait-ce que d’un empan, c’est comme s’il avait retiré la corde qui le reliait à l’Islam d’autour de son cou.
Et dans le célèbre sermon de ‘Umar t qu’il a fait à al-Jâbya : Soyez attachés au groupe, et gare à la division, car le diable est en compagnie de toute personne qui s’isole, et dès qu’ils sont deux il s’en tient éloigné. (Rapporté par Ahmad, Tirmidhi, an-Nassâ’î, Al-Hâkim l’a authentifié et ad-Dhahabî l’a approuvé). Et ils ont ajouté : Celui qui désire le paradis, qu’il s’attache au groupe.
Ibn al-Batâl a dit : Ce chapitre a pour but de nous inciter à nous prémunir par l’attachement au groupe… On entend par groupe les grands dirigeants de chaque époque. Al-Karamânî a ajouté : L’injonction de se joindre au groupe exige de chaque personne responsable de suivre ce sur quoi les savants se sont mis d’accord. Fin du passage tiré de Fath al-bârî.
At-Tirmidhi a mentionné dans son recueil de sunna après le hadith (2167) : Le groupe signifie chez les savants : les gens de science, du savoir et du hadith. Fin de citation.
Pour souligner l’importance de ce point, al-Bukhârî a titré dans un chapitre de son recueil authentique : Chapitre… Et c’est ainsi que nous avons fait de vous une communauté de justes… Et l’ordre du Prophète ﷺ de nous joindre au groupe formé par les gens de science.
An-Nawawy a donné comme titre dans Sahîh Muslim : L’obligation de s’attacher au groupe des musulmans lors de l’avènement des troubles, et dans n’importe quelle autre situation, et l’interdiction d’objecter les ordres, et de se séparer du groupe.
At-Tirmidhi a titré dans son recueil de sunna : Chapitre concernant ce qui nous a été rapporté sur l’attachement au groupe. Ainsi que ad-Dârimî [qui a titré] deux chapitres, l’un dans la partie éthique : La nécessité d’obéir aux ordres et de s’attacher au groupe, et l’autre dans la partie des sujets émouvants : L’obéissance et l’attachement au groupe.
Al-Â’jurî a titré également dans son livre a-charî‘a : Chapitre mentionnant l’importance de s’attacher au groupe. Et dans un second : Chapitre faisant état de l’ordre du Prophète ﷺ à sa communauté de la nécessité de s’attacher au groupe et sa mise en garde contre la division. Et bien d’autres encore parmi les grands savants du hadith.
Puis, ils ont énuméré (qu’Allah leur fasse miséricorde) les hadiths se rapportant à ce sujet. Parmi eux, celui d’Ibn ‘Abass t qui a entendu le Prophète ﷺ dire : Si l’un de vous voit chez son dirigeant une chose qu’il réprime, qu’il fasse preuve de patience. Car celui qui se sépare du groupe, ne serait-ce que d’un empan, et qu’il meurt, sa mort est comparable à celle de la jahilya (période antéislamique). (Rapporté par Ahmad, al-Bukhârî, et Muslim)
‘Awf Ibn Mâlik al-achja‘î dit qu’il a entendu le Messager d’Allah ﷺ affirmer que : Les meilleurs de votre nation sont ceux que vous aimez et qui vous aiment, avec qui vous entretenez des liens et qui le sont aussi avec vous. Et les pires de vos dirigeants sont ceux que vous détestez et qui vous détestent, que maudissez et qui vous maudissent. Nous demandâmes : Ô Messager d’Allah, ne devons-nous pas les mettre à l’écart lors de cela ? Il répondit : Non, tant qu’ils accomplissent la prière parmi vous. Écoutez bien : celui qui est dirigé par un gouverneur et qu’il remarque chez lui une quelconque désobéissance envers Allah, qu’il la réprime (au fond de lui) mais qu’il ne se sépare pas de son autorité. (Rapporté par Ahmad et Muslim)
D’après Ibn ‘Abass, le Messager d’Allah ﷺ a dit : La main d’Allah est avec le groupe. (Rapporté par at-Tirmidhi)
D’après Ibn ‘Umar, le Messager d’Allah a dit : Allah ne rassemble pas ma communauté sur une erreur, la main d’Allah est avec le groupe, et celui qui s’éloigne se dirige vers le feu. (Rapporté par at-Tirmidhi)
D’après Abû Dhar, le Prophète ﷺ a dit : Deux valent mieux qu’un, et trois mieux que deux, et quatre mieux que trois. Soyez donc attachés au groupe, car Allah ﷻ ne réunira ma communauté que sur une voie droite. (Rapporté par Ahmad dans al-musnad)
Un homme a affirmé : j’ai rejoint le Prophète ﷺ alors qu’il disait : Ô gens, soyez fidèles au groupe et gare à la division. Il le répéta trois fois. (Rapporté par Ahmad dans al-musnad. Ce n’est pas grave qu’un homme (qui rapporte un hadith) soit inconnu dès lors que c’est un compagnon du Prophète. Car ils sont tous reconnus intègres à l’unanimité.)
D’après Mu‘adh Ibn Jabal, le Prophète ﷺ a dit : Le diable est un loup pour l’homme comme pour les moutons, il capture celui qui est isolé et qui se tient à l’écart. Méfiez-vous des sentiers sinueux, et restez attachés au groupe, à la masse, et à la mosquée. (Rapporté par Ahmad dans son musnad)
D’après Abû Hourayra, le Messager d’Allah a dit : La prière jusqu’à la suivante efface les péchés commis entre elles. Le vendredi jusqu’au vendredi suivant efface les péchés commis entre eux. Le mois (on entend par mois, celui du ramadan, comme cela a été indiqué dans une autre version) jusqu’à l’autre efface les péchés commis entre eux. À l’exception de trois choses – nous comprîmes que c’était un ordre récent – : Donner à Allah un associé, violer un engagement, et délaisser la sunna. Il expliqua que violer un engagement signifie faire allégeance à une personne puis la combattre avec son épée, et délaisser la sunna veut dire se séparer du groupe. (Rapporté par Ahmad dans son musnad)
Pour clarifier ce que le fait de délaisser le groupe comporte de mauvais, la clairvoyante charia condamne à mort quiconque se sépare du groupe.
‘Arfaja al-Achja‘î rapporte : qu’il a vu le Prophète ﷺ prêchant sur le minbar et dire : Il y aura après moi beaucoup de mal, alors, celui que vous voyez séparé du groupe, voulant diviser la communauté de Muhammad, tuez-le, peu importe qui il est. Car la main d’Allah est avec le groupe, et le diable court derrière celui qui s’en sépare. (Rapporté par Muslim, et Abû Dâwûd, chapitre sur la condamnation à mort des khawârij) Nous apprenons à travers le titre donné par Abu Dâwûd à ce chapitre concernant ce hadith que celui qui se sépare du groupe est un khârijî. An-nassâ’î lui a consacré un chapitre dans la section « l’interdiction de faire couler le sang d’un musulman » dans son Sunan : Chapitre stipulant que celui qui se sépare du groupe doit être tué.
Que dire alors de celui qui délaisse le groupe et qui rejoint les ennemis d’Allah et les polythéistes au sein de leur pays, prétendant qu’ainsi, il aide la religion d’Allah par la diffusion de tracts diffamant les savants, et portant atteinte à la réputation des dirigeants (musulmans), alors que le Messager d’Allah ﷺ a dit : Celui qui vit et habite parmi les polythéistes leur est semblable. (Rapporté par Abû Dâwûd, d’après le hadith de Samura Ibn Jundub)
Et il ﷺ a dit : Je me désavoue de tout musulman résidant au sein des polythéistes. Nous demandâmes pourquoi ? Il répondit : L’un ne doit pouvoir apercevoir le feu de l’autre (Rapporté par Abû Dâwûd., et at-Tirmidhi). Al-Fadlu Idn Zyâd a dit : J’ai entendu Ahmad (ﷺ.a) se faire questionner à propos de la signification de : L’un ne doit pouvoir apercevoir le feu de l’autre. Il répondit : Tu ne dois pas stationner en un lieu près des polythéistes, de sorte que si tu allumes ton feu ils l’aperçoivent ou s’ils enflamment le leur tu puisses l’entrevoir. Mais tiens-toi éloigné d’eux.
Jârîr Ibn Abdullah al-Bajlî t a dit : j’ai prêté serment au Messager d’Allah d’accomplir la prière, de donner l’aumône légale, de conseiller chaque musulman, et de me tenir éloigné des polythéistes. (Rapporté par l’imam Ahmad dans son musnad, an-Nassâ’î, et al-Bayhaquî). L’éminent savant le chaykh Hamûd Ibn Abdullah at-Tuyjrî (ﷺ.a) dans son livre « Tuhfatu al-Ikhwân » p.27 : L’interdiction de vivre et d’habiter parmi les polythéistes a été mentionnée avec insistance, car le fait de se mêler à eux est une des causes les plus importantes suscitant leur alliance et leur amour. Et les hadiths sur ce sujet sont nombreux.
Puis, il a énoncé plusieurs hadiths, et il a ajouté : Que les musulmans résidant parmi les ennemis d’Allah I méditent sur cette parole du Prophète, et qu’ils accomplissent l’œuvre qui en découle, car Allah I a dit :
« … Annonce la bonne nouvelle à Mes serviteurs qui prêtent l'oreille à la Parole, puis suivent ce qu'elle contient de meilleur. Ce sont ceux-là qu'Allah a guidés et ce sont eux les doués d'intelligence ! »(Az-Zumar, V.17-18)
Fin de citation
[10] Rapporté par at-Tirmidhi, Ahmad, Abu Dâwûd, et Ibn Mâja.
[11] Rapporté par Ahmad.
[12] NDT : « s’épuisent » ne se trouve pas dans le texte, mais il semble qu’il y a une erreur de frappe : il est écrit « yatabi‘unâ anefoussahoum », mais c’est « yut‘ibûnâ anefoussahoume » qui coïncide le mieux avec la phrase, et Allah sait mieux)
[13] Rapporté par Ahmad, al-Bukhârî, et Muslim.
[14] Rapporté par Muslim, Abu Dâwûd et Ahmad.
[15] Ceci est la vérité par laquelle nous rendons compte à Allah, à l’opposé de ceux qui fondent leur appel à Allah, en considérant que le but est uniquement de regrouper et de rassembler et ce, même si les croyances divergent. Il y a dans leur groupe le ach‘arî, le jahmî, le mu‘tazilî, et le râfidî, et peut-être qu’il y a même le chrétien et le juif. Ils disent : « nous= =nous regroupons sur les choses à propos desquelles nous nous sommes mis d’accord, et nous faisons preuve d’indulgence réciproque pour nos divergences ! »
[16] Rapporté par Ahmad, at-Tirmidhî, Abû Dâwûd, et Ibn Mâja. Il a été authentifié par at-Tirmidhî, Ibn Hibân, et Al-Hâkim et Ad-dhahabî l’a approuvé.
[17] Rapporté par at-Tirmidhî, et authentifié par al-Albânî. Al-Mubârikfûrî a dit, concernant la signification de ce hadith, dans tuhfa al-a’hwadhî : at-Taybî a cité : Comme celui qui tient une braise ne peut supporter la douleur de sa main qui brûle, de la même manière ce jour-là, le dévot ne pourra pas se maintenir sur sa religion, à cause de la dominance du péché et des pécheurs, de la propagation du vice, et de la faiblesse de la foi. Fin de citation.
Al-Qârî a dit : Ce qui est évident dans l’explication de ce hadith, de la même façon qu’il n’est possible de tenir une braise qu’en faisant preuve d’une patience extrême et en supportant les souffrances, il en sera ainsi à cette époque, il sera impossible de préserver sa religion et la lumière de sa foi qu’en ayant une patience à toute épreuve.
[18] NDT : C’est un arbre du paradis d’après certaines interprétations.
[19] Rapporté par at-Tirmidhi et Muslim.
[20] Rapporté par at-Tabarânî mais la chaîne de transmission contient une faiblesse.
[21] Voir note 9 p.10
[22] Ibid.
[23] C’est une partie d’un très long hadith rapporté par Ahmad, al-Bukhârî, Muslim, an-Nassa’î et Abu Dâwûd.
[24] C’est une partie d’un long hadith rapporté par Ahmad, al-Bukhârî, Muslim, an-Nassâ’î et Abu Dâwûd.
[25] Nûnya d’ibn Al-Qayyim, dont le titre est : Al-Kâfya achâfya fi al-intisâr lilfirqa an-nâjya.
[26] NDT : Religion d’Allah dans le texte
[27] Rapporté par al-Bukhârî, Muslim et Ahmad.
[28] NDT : En référence à leurs douze imams infaillibles, comme ils le prétendent, qui ont un droit de décret et d’abrogation en plus du Coran
[29] NDT : Très succinctement, c’est une croyance qui affirme que les péchés n’ont aucun impact sur la foi, et que la foi n’augmente pas, ni ne diminue. Voir à cet effet al-‘aqida at-Tahawyya
[30] Rapporté par Muslim, Abu Dâwud et Ahmad.
[31] NDT : à qui Allah a annoncé le Paradis : Abu Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Ali, AbduRahmân Ibn ‘Awf, Sa‘d Ibn Abi Waqqâss, Talha Ibn ‘Ubaydillâh, Zubayr Ibn al-‘awwâm, Sa‘id Ibn Zayd, Abu ‘Ubayda Ibn al-Jarrâh
[32] Rapporté par al-Bukhârî et Muslim.
[33] Rapporté par Ahmad, An-Nassâ’î, et Ibn Mâja.
[34] Ibid.