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Dès que la prédication devint publique, le messager (sur lui la paix) et les croyants subirent de la part des Qurayshites beaucoup de peines et de vexations ayant pour but de les empêcher de propager la religion islamique aux alentours de La Mecque. Les persécutions que subira le messager d’Allah (sur lui la paix) prendront des formes diverses et variées.

Les temps forts de l'histoire islamique

Chapitre 6

Écrit par

Un groupe d'enseignants de L'université Imam Saud à Riyadh

Traduit et adapté par

cUmar âbû cAbdillah Al-Maghribî

Revu et corrigé par

L'equipe Islamhouse

Publié par

Le bureau de prêche de Rabwah (Riyadh)

www.islamhouse.com

L'islam à la portée de tous !

مُقَاوَمَةُ قُرَيشٍ لِلْرَّسُولِ (m)

باللغة الفرنسية

ألّفها : جماعة من العلماء

-حفظهم الله-

ترجمة : عمر أبو عبد الله المغربي

مراجعة : قسم الترجمة الفرنسي لدار اﻹسلام

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمنِ الرَّحِيمِ

Au nom d'Allah, L'infiniment Miséricordieux, le très Miséricordieux



Chapitre 6 : L'opposition des qurayshites au messager (m)

Dès que la prédication devint publique, le messager (g) et les croyants subirent de la part des Qurayshites beaucoup de peines et de vexations ayant pour but de les empêcher de propager la religion islamique aux alentours de La Mecque. Les persécutions que subira le messager d'Allah (g) prendront des formes diverses et variées. Parmi elles, ce que lui faisait son propre oncle, Abû Lahab. Il fut en effet rapporté qu'alors que le messager (g) circulait dans le marché et disait aux gens : « Ô gens dites : « Il n'y a de divinité qu'Allah » et vous obtiendrez le bonheur. », un homme se tenait derrière lui et lui lançait des pierres en disant : « N'écoutez pas Muhammad, c'est un menteur ». Cet homme, c'était Abû Lahab.

Quant à la femme de ce dernier, Umm Jamîl Bint Harb, la sœur d'Abû Sufyân, elle prenait un malin plaisir à placer des épines sur le chemin de l'envoyé d'Allah et à déverser des ordures devant sa maison.

Abû Jahl, pour sa part, faisait énormément de tort au prophète (g). Un jour, par exemple, alors que ce dernier était en train de prier, il vint déverser sur lui les boyaux d'une brebis égorgée. Le prophète supporta l'offense et rejoint sa fille Fâtimah, qui le débarrassa alors de ce qu'il avait sur lui.

Un autre Qurayshite, cUqbah ibn Mucayt, rivalisait de son côté avec les chefs de Quraysh dans le tort fait au messager (g) et la lutte contre sa prédication. Un jour qu'il priait dans la Kacbah, cUqbah s'approcha, entoura le cou de l'envoyé d'Allah avec son vêtement et l'étrangla avec force. Abû Bakr, qui assistait à la scène, vint aussitôt défendre le prophète en s'écriant : « Tuez-vous un homme pour le simple fait qu'il dit : « Mon Seigneur est Allah »? Alors qu'il est venu à vous avec les preuves évidentes de la part de votre Seigneur ! »

Ce ne sont malheureusement que quelques exemples de persécutions infligées au messager d'Allah (g) par les notables de La Mecque. Les compagnons qui l'avaient suivi et cru en son appel subiront quant à eux la part la plus dure et la plus sévère de ces persécutions.

Prenons par exemple le cas de Bilâl Ibn Rabâh, qui subit de la part de son maître Umayyah Ibn Khalaf toutes sortes de supplices et de sévices que seul un croyant ayant une foi solide peut supporter. Umayyah ordonnait, en effet, quand le soleil était le plus chaud au moment du zénith de le placer dos sur le sable brûlant. Il installait ensuite une grosse pierre sur la poitrine de ce pauvre Bilâl et lui disait : « Tu resteras ainsi jusqu'à ce que tu renies Muhammad et que tu crois en Al-Lât ». Toutefois, Bilâl supportait patiemment les souffrances, et ne cessait de répondre : « Il est unique, Il est unique[1] ».

En outre, le récit du supplice de cAmmâr Ibn Yâsir, ainsi que de son père Yâsir et sa mère[2], révèle la rancune extrêmement tenace qui poussait les chefs de Quraysh à combattre l'appel islamique. En effet, les Banû Makhzûm astreignaient cAmmâr et ses parents à se vêtir de cottes de maille puis les laissaient ainsi sous un soleil de plomb. Quelle extrême cruauté quand on connaît la chaleur de La Mecque en été. Le messager passera d'ailleurs un jour près d'eux alors que ces pauvres malheureux se faisaient torturer et leur dira : « Courage, famille de Yâsir car vous avez assurément rendez-vous avec le Paradis ».

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Parmi les autres moyens utilisés par les dirigeants de Quraysh pour faire barrière au message de l'Islam, faire pression sur Abû Tâlib afin qu'il consente à abandonner le soutien de son neveu. Un jour, ils allèrent chez lui se plaindre de Muhammad et lui demander de pousser ce dernier à renoncer à sa prédication. Ils lui dirent notamment :

- « Abû Tâlib ! Ton neveu a injurié nos divinités, dénigré notre religion, et traité nos ancêtres d'égarés. Donc soit tu le retiens, soit tu nous laisses intervenir sans t'interposer. »

Mais Abû Tâlib leur répondit de manière fort adroite et le prophète (g) poursuivit ainsi son chemin dans sa prédication avec encore plus de force encore et de détermination.

Peu après, les Qurayshites se rendirent une nouvelle fois chez Abû Tâlib, et cette fois, ils emmenèrent un jeune homme de leur tribu. Ils prièrent de nouveau Abû Tâlib de leur livrer Muhammad en échange de quoi, ils lui laisseraient le jeune homme afin qu'il le prenne pour fils. Abû Tâlib se moqua de leur proposition grotesque et n'accepta évidemment pas leur requête.

Puis, quand leur patience eut atteint sa limite, ils retournèrent une troisième fois chez l'oncle du messager mais cette fois pour l'avertir et même le menacer. Ils déclarèrent :

« Ô Abû Tâlib, tu es d'un âge, d'une noblesse et d'un rang que nous respectons. Mais nous t'avons demandé de retenir ton neveu et tu n'as rien fait. Par Allah, nous ne supporterons pas plus longtemps qu'on insulte nos ancêtres, qu'on tourne nos idéaux en ridicule, et qu'on dénigre ainsi nos divinités. Donc maintenant, si tu ne le retiens pas, nous le combattrons, et toi avec s'il le faut, jusqu'à ce que l'un des deux camps périsse.

Abû Tâlib fut déconcerté par cette dangereuse attitude affichée par Quraysh, et une grande inquiétude le gagna. Il se trouvait en effet devant un dilemme intenable : abandonner le fils de son frère aux Qurayshites qui le tortureront et feront de lui ce qu'ils voudront jusqu'à ce qu'ils en finissent avec son message, ou alors affronter la tribu de Quraysh dans une guerre interminable, dont personne ne mesure l'ampleur ni ne connaît l'issue. Il fit donc venir Muhammad afin de lui rapporter les propos de Quraysh, puis il lui dit : « Épargne-moi et épargne-toi neveu, et ne me charge pas d'un fardeau trop lourd ».

Le prophète (m), après avoir écouté son oncle, répondit plein de foi et de détermination qu'il continuerait sa prédication peu importe la résistance de Quraysh. Il s'exprima en ces termes :

- « Par Allah, ô mon oncle, quand bien même ils déposeraient le soleil dans ma main droite, et la lune dans ma main gauche afin que je renonce à cette mission, jamais je ne le ferais, et ce, jusqu'à ce qu'Allah me fasse triompher ou que je périsse en essayant. »

Devant une telle détermination et cette foi inébranlable, son oncle lui dit :

- « Vas en paix, ô mon neveu, et dis ce que bon te semble, car par Allah, jamais je ne te livrerai à une chose que tu détestes ».

Prenant acte de l'inefficacité des mesures coercitives, Quraysh employa un autre moyen pour combattre la prédication de Muhammad : la méthode douce et diplomatique. En d'autres termes, tenter de le soudoyer.

Un jour, un notable de Quraysh, cUtbah Ibn Rabîcah alla voir le messager d'Allah (g) afin de lui soumettre quelques propositions. Il espérait que ce dernier en accepte certaines et qu'il renonce par conséquent à sa prédication. On retrouve parmi ce que cUtbah dit au messager (g) :

- « Ô mon neveu, tu sais de quel rang et de quelle lignée tu disposes auprès de nous, mais tu es venu avec quelque chose d'énorme qui nous a tous divisés. Écoute donc ce que j'ai à te proposer, peut-être trouverons-nous un terrain d'entente. Si c'est la richesse qui t'intéresse, nous amasserons de nos biens de sorte à faire de toi le plus riche d'entre nous. Et si c'est le pouvoir que tu veux, nous sommes tout disposés à te couronner roi. »

Quand cUtbah eut terminé, le messager répliqua en récitant le début d'une sourate du Coran, la sourate « Fusillât » :

« Hâ, Mîm. Ceci est une révélation descendue de la part du Tout Miséricordieux, du Très Miséricordieux. Un Livre dont les versets sont détaillés (et clairement exposés), un Coran (lecture) arabe pour ceux qui savent. Annonciateur (d'une bonne nouvelle) et avertisseur. Mais la plupart d'entre eux se détournent ; c'est qu'ils n'entendent pas[3]. »

cUtbah écouta attentivement cette parole miraculeuse puis retourna voir les Qurayshites, reconnaissant la grandeur de Muhammad (m) et l'extrême éloquence du Coran pour lequel il fut rempli d'admiration et de respect. Quand ils entendirent cela, les Qurayshites se mirent en colère et se moquèrent de lui. Ils lui dirent : « Tu t'es fait ensorceler par Muhammad, ô Abû Al-Walîd ».



[1] NdR : c'est-à-dire : Allah est Unique.

[2] NdT : Sumayyah Bint Khayyât de son vrai nom, la première martyre de l'Islâm. Qu'Allah l'agrée dans Son Paradis.

[3] S. 41, v. 1-4.