Le bon comportement envers la mère
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Le bon comportement envers la mère
Écrit par
Mâzine At-Touwîjry
Texte prononcé par cheikh Abdel Moun'im, élève de cheikh Sâleh Al-Fawzân, en tant que discours du Vendredi. (Qu’Allah les préserve).
Traduit de l’arabe par
Abu Hamza Al-Germâny
بر الأم
« باللغة الفرنسية »
تأليف: مازن التويجري
ترجمة: أبو حمزة الجرماني
بِسْمِ اللَّـهِ الرَّحْمَـٰنِ الرَّحِيمِ
Au nom d’Allah,
L’Infiniment Miséricordieux, Le Très Miséricordieux
Introduction
L |
ouange à Allah, celui qui a ordonné de faire le bien envers les parents et de leur adresser une parole respectueuse. J’atteste qu’il n’y a pas de dieu (qui mérite d’être adoré) à part Allah, unique sans associé. Tel est Allah :
﴾Votre Seigneur connaît mieux ce qu’il y a dans vos âmes. Si vous êtes bons, il est certes celui qui pardonne à ceux qui se repentent. ﴿
(Le voyage nocturne, v.25)
J’atteste que Muhammad est son serviteur et son messager. Allah l’a envoyé en tant qu’annonciateur et avertisseur, que la prière et le salut d’Allah soient sur lui ainsi que sur sa famille et ses compagnons. Ceux-là qui ont été reconnaissants envers Allah ainsi qu’envers leurs parents, ceux-là même leurs efforts seront reconnus. Enfin, que la prière et le salut soient aussi sur ceux qui les ont suivis de la meilleure façon et ce jusqu’à la fin des temps.
Ô vous les frères croyants ! Je conseille, autant à vous qu’à moi, de craindre Allah, ainsi de s’appliquer à lui obéir.
﴾Ô vous les Hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux-là a fait répandre sur la Terre beaucoup d’hommes et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes, Allah vous observe parfaitement. ﴿ (Les Femmes, v.1)
﴾Ô vous les croyants ! Craignez Allah et parlez avec droiture, il vous améliorera vos actions et vous pardonnera vos péchés. Celui qui obéit à Allah et Son Messager obtient certainement une immense réussite. ﴿ (Les Coalisés, v.70-71)
Il existe une personne qui ne cesse de se dévouer et de se sacrifier. Combien s’est-elle affligée pour que tu sois heureux ! Combien s’est-elle affamée pour que tu sois rassasié ! Combien a-t-elle pleuré pour que tu sois joyeux ! Combien est-elle restée éveillée pour que tu dormes ! Combien a-t-elle supporté de difficultés pour que tu sois tranquille !
Lorsque tu es heureux, elle l’est aussi, et lorsque tu es triste, elle l'est aussi. Lorsque tu es accablé par les malheurs, sa vie n’est alors que soucis. Son souhait est que tu vives heureux, content, satisfait et agréé des autres. Cette personne est une personne faible qui donne sans rien demander en retour, qui se dévoue sans attendre de remerciements. As-tu entendu parler d’une personne qui t’aime plus que ses biens ? Mais non ! Plutôt qui t’aime plus que sa vie ? Mais non ! Plutôt plus que sa propre personne ? Si, cette personne t’aime plus que sa propre personne ; cette personne n’est autre que ta noble mère.
Une succession d’actes d’amour
En effet, cher serviteur musulman, cette personne est ta mère. Ô toi -qu’Allah te préserve - médite sur ta situation lorsque tu étais enfant et remémores ta faiblesse. Ta mère te porta dans son ventre durant neuf mois, subissant pour toi peine sur peine. Elle te porta péniblement et accoucha dans la douleur. Plus tu te développais et plus elle s’affaiblissait. Tu lui fis subir plus que ce qu’elle pouvait supporter, tant son corps était faible et son état en fragilité extrême. Pendant l’accouchement, elle perçut la mort de ses propres yeux. Ce fut, en effet un accouchement chargé de soupirs, de gémissements, d’angoisses et de souffrances. Malgré tout, elle continua à patienter encore et encore, et lorsqu’elle t’aperçut près d’elle et te serra contre sa poitrine, et lorsqu’elle sentit ta respiration se réitérer, elle fit mine d’oublier ses souffrances et ses douleurs.
À l'heure où elle te vit, elle reposa tous ses espoirs sur toi, et vit en toi tous les plaisirs et la beauté de la vie. Ensuite, elle se consacra à ton service nuit et jour. Elle sacrifia sa santé pour te nourrir, elle s’amaigrit pour ta croissance, elle s’affaiblit pour te rendre fort. Ta nourriture fut son lait, ton foyer fut son giron, et ses deux bras te portèrent. Elle t’entoura d’affection et prit soin de toi. Elle restait affamée pour te rassasier et restait éveillée pour que tu dormes. Elle fut clémente et tendre avec toi. Si jamais elle s’absentait, aussitôt tu la demandais, et lorsqu’elle se détournait de toi, aussitôt tu l’appelais à l’aide, et lorsque te touchait un mal, aussitôt tu l’appelais au secours. Tu avais l’impression qu’elle détenait tout le bien. Tu t’imaginais que le mal ne pouvait pas t’atteindre lorsqu’elle te serrait contre sa poitrine ou lorsqu’elle portait le regard sur toi. Elle te préférait à elle-même en se privant de la nourriture et du repos pour les mettre à ta disposition.
Quand ton sevrage fut mené à son terme au bout de deux années, et au moment où tu commenças à marcher, elle fit cercle autour de toi avec une grande prévenance, en te suivant du regard et en restant toujours derrière toi, de peur qu’un mal te touche. Puis lorsque tu grandis, son espoir en toi grandit également. Elle considère ton bonheur plus cher que les biens de cette vie, quand bien même ils lui auraient été entièrement proposés. Toutes choses sont possibles pour ton confort, même sa propre personne n’a plus grande valeur. En effet, elle préférerait choisir la mort pour que tu vives en bonne santé.
La bonté envers elle confirmée par le Prophète de l’islam ﷺ
Ahmad, An-Nassâï, et Ibnu Mâjah rapportent d’après Mou’âwiya As-Soulamy t qui a dit : « Je suis allé chez le Messager d’Allah et je lui dis :
- Ô Messager d’Allah ! Je veux accomplir le djihad en ta compagnie en vue du Visage d’Allah et la demeure de l’au-delà.
- Malheur à toi ! Ta mère est-elle toujours vivante ? Rétorqua t-il alors.
- oui. Répondis-je.
- Retourne près d’elle et sois bon envers elle. Dit-il ensuite.
Ensuite, je vins lui parler de l’autre coté, et je lui répétai :
- Ô Messager d’Allah ! Je veux accomplir le djihad en ta compagnie en vue du Visage d’Allah et la demeure de l’au-delà.
- Malheur à toi ! Ta mère est-elle toujours vivante ? Rétorqua t-il alors.
- oui, ô Messager d’Allah ! Répondis-je.
- Retourne donc près d’elle et sois bon envers elle. Dit-il ensuite.
Enfin, je me tins face à lui pour lui parler, et je lui réitérai :
- Ô Messager d’Allah ! Je veux accomplir le djihad en ta compagnie en vue du Visage d’Allah et la demeure de l’au-delà.
- Malheur à toi ! Ta mère est-elle toujours vivante ? Rétorqua t-il alors.
- oui, ô Messager d’Allah ! Répondis-je.
- Malheur à toi ! Agrippe-toi à ses pieds, c’est là que se trouve le paradis. Rétorqua t-il enfin. » Fin du hadith
Mais si ! Je jure par le Seigneur de la Kaaba, ceci est bel et bien le paradis : « Agrippe-toi à ses pieds, c’est là que se trouve le paradis.»
Muhammad Ibnu Al-Mounkadir a dit : « J’ai passé ma nuit à masser les pieds de ma mère, alors que mon frère Omar a passé la sienne en prière ; sa nuit ne me comblait pas autant que la mienne. »
D’après Ibnu Omar t qui a dit : « Un homme, est venu voir le Messager d’Allah et dit : Ô Messager d’Allah ! Je suis venu pour accomplir le djihad en ta compagnie en vue du Visage d’Allah et la demeure de l’au-delà. Je suis venu auprès de toi en laissant mes parents en pleurs. » Il dit alors : « Retourne les voir, et fais-les rire comme tu les as fait pleurer. » Rapporté par Ibnu Mâjah et authentifié par Al-Albâny.
D’après Anas Ibnu Nadr Al-Achja’y qui dit : « Une nuit, la mère de Ibnu Mass’ûd (qu’Allah l’agrée) lui demanda de l’eau. À son retour, il lui apporta de l’eau, mais il la trouva en plein sommeil. Il resta immobile auprès d’elle jusqu’au petit matin.»
De même, lorsqu’Abu Mûssa Al-Ach’ary et Abu ‘Amir vinrent voir le Messager d’Allah, ils lui firent allégeance et se convertirent à l’islam. Ensuite, le Prophète ﷺ leur demanda : « Qu’est devenue une des femmes de votre tribu qu’on prénomme unetelle... ? » Ils répondirent : « Nous l’avons laissée chez elle. » Le Prophète ﷺ dit : « Sachez qu’Allah lui a absout ses péchés. » Ils dirent : « Pour quelle raison, ô Messager d’Allah ? » Il répondit : « Pour sa bonté envers sa mère. »
Le Prophète ﷺ dit ensuite : « Un jour, alors que sa mère était une très vieille dame, un envoyé est venu les avertir qu’un ennemi s’apprêtait à les envahir. Dès lors, elle porta sa mère sur son dos, puis lorsqu’elle fatiguait, elle la reposait, en plaçant le flanc de sa mère contre son ventre et en plaçant ses pieds sous les pieds de sa mère craignant qu’elle se brûle, car le sol était brûlant, et ceci, jusqu’à ce qu’elle soit sauvée. » Rapporté par Abdarrazzâq dans son recueil.
Les pieux prédécesseurs et leurs mères
Cette mère, ô toi qui souhaites la réussite, agrippe-toi donc à ses pieds, c’est là que se trouve le paradis. En effet, Ibnu Omar t a dit à une personne : « as-tu peur de pénétrer en enfer et aimerais-tu entrer au paradis ? » Il répondit : « oui. » Il lui dit : « Sois bon envers ta mère. Je jure par Allah que si tu lui adresses des paroles douces et tu la pourvois en nourriture, alors tu entreras certainement au paradis, mais ceci, tant que tu éviteras les actions qui ont les conséquences regrettables. » cela signifie les péchés capitaux (les péchés qui mènent à la perdition).
La bonté est la vertu des pieux et la conduite des connaisseurs. Ibnu Al-Hassan At-Tamîmy a voulu tuer un scorpion, mais ce dernier pénétra dans un trou. Il y introduisit ses doigts à sa suite et le scorpion le piqua. On lui demanda le pourquoi de son geste, il répondit : « J’ai craint qu’il ressorte et qu’il pique ma mère. »
Muhammad Ibnou Sîrîne a dit : « le prix du palmier atteignit mille dirhams au temps d’Othmâne Ibnu ‘Affâne t. Oussâma Ibnu Zaïd t opta pour un palmier et l’acheta. Ensuite, il l’évida pour en extraire son cœur (cœur de palmier) qu’il donna à manger à sa mère. On lui dit : « Qu’est-ce qui t’a amené à faire cela sachant que le prix du palmier a atteint mille dirhams ?! » Il rétorqua : « Ma mère me le demanda, et il n’y a pas une chose qu’elle me demande et que je peux accomplir, sans que je le lui ramène. »
La mère d’Abbullah Ibnu ‘Awne l’appela puis il haussa la voix sur elle. Il affranchit deux esclaves (à cause de son geste). De même, Zîne Al-‘Abidîne était la plus bienfaisante des personnes envers sa mère. Malgré cela, il ne mangeait pas avec elle dans un même plat. On lui demanda : « tu es la personne la plus bienfaisante envers ta mère, pourtant on ne te voit pas manger avec elle dans un même plat ?! » Il rétorqua : « J’ai peur que ma main s’empresse de prendre un aliment sur lequel elle a des vues, et par ce geste, je lui aurais désobéi. Sachez qu’il y a encore très peu de temps, il y avait une communauté chez laquelle on ne trouvait pas de personnes qui habitent à l’étage au-dessus alors que leurs mères habitaient à l’étage au-dessous. »
Ce paradis, ô toi qui le demandes, agrippe-toi donc aux pieds de ta mère, c’est là qu’il se trouve. At-Tirmidhî rapporte un hadith qu’il a authentifié d’après Abu Dardâ’ t qui a dit : j’ai entendu le Messager d’Allah dire : « le géniteur est la porte médiane du paradis. Si tu veux, égare cette porte ou bien préserve-la. » On trouve également dans Sahîh At-Tirmidhy d’après Abdullâh Ibnu ‘Amr t, d’après le Prophète ﷺ qui dit : « L’agrément du Seigneur est acquis par l’agrément du géniteur, et le mécontentement du Seigneur est contracté par le mécontentement du géniteur. »
Ibnu ‘Abâss t a dit : « il n’est pas de musulman qui possède des parents musulmans et par qui il espère la récompense d’Allah par le bon comportement, sans qu’Allah lui ouvre deux portes (c.-à-d. du paradis), et s’il lui reste un seul des deux parents, alors une porte lui sera ouverte. À l’inverse, s’il contrarie un de ses parents, Allah ne sera satisfait de lui que lorsque ce parent sera satisfait de lui. » On lui répliqua : « Ceci même si ses parents sont injustes (envers lui). » Il répondit : « Oui, même s’ils sont injustes. »
Poème sur la mère
Il est mentionné dans un poème :
Ta mère, si tu savais, détient sur toi un droit éternel !
Tout ce que tu as fait pour elle est peu de chose en parallèle.
Combien de nuits s’est-elle plainte sous le faix de la grossesse !
Sa souffrance fit jaillir lamentations et cris de détresse.
Tu ne peux t’imaginer l’accouchement dans la douleur, Accablée d’atroces tiraillements qui lui arrachent le cœur !
Elle t’a si souvent purifiée de ses propres mains, Cette mère dont le giron t’offrit un repos serein.
Elle sacrifiait tout pour toi lorsque tu te lamentais, Et en son sein une boisson pure dont tu te nourrissais.
Combien s’est-elle affamée par compassion et tendresse T’offrant son pain quotidien pendant ta prime jeunesse.
Tu l’as perdu lorsque par ignorance tu as mal agi, Tu as trouvé le temps long, mais si courte est la vie !
Misère à celui qui possède toute sa raison et suit son bon vouloir,
Dont le cœur est aveugle et ses yeux ne le privent pas de voir !
Prends garde et convoite ses nombreuses prières, Car ses invocations te sont plus que nécessaires…
Ibnou Omar t vit un homme yéménite tourner autour de la maison (sacrée) portant sa mère sur son dos. Cet homme dit : « Je suis pour elle un doux chameau, si d’autres montures se fatiguent de ton poids, moi je ne m’en lasse pas. Allah est mon Seigneur, plein de majesté et il est le plus grand. Je l’ai portée plus qu’elle ne m’a porté. Trouves-tu, ô Ibnu Omar, que je lui ai bien rendu (le bien qu’elle m’a donné) ? » Il répondit : « Non, même pas le moindre gémissement (que tu lui as fait subir) ! »
La bonté envers la mère expie les péchés
Ajouté à ce qu’on a mentionné, la bonté envers sa mère a aussi pour conséquence l’expiation des grands péchés. L’imam Ahmad a dit : « être bon envers ses parents a pour conséquence l’expiation des grands péchés. »
On interrogea Ibnu ‘Abbâss t au sujet d’un homme qui a tué sa femme. On lui demanda : « comment pouvait-il se repentir ? » Il répondit : « Si ses parents sont vivants, qu’il soit bon envers eux tant qu’ils sont encore en vie ; peut-être qu’Allah lui pardonnera. » Il donna la même réponse pour le repentir de celui qui étudia la sorcellerie.
Ô communauté des croyants, combien le musulman a-t-il passé d’heures à rendre service à ses parents ! Par ce geste, Allah ﷻ lui pardonna ses péchés, ses fautes et le libéra des soucis et des chagrins. Combien de fils bienfaisants et de filles bienfaisantes qui quittent leurs parents en les ayant salués ou après leur avoir adressés de douces paroles ou après leur avoir offerts un modeste présent, ont vu les portes du ciel s’ouvrirent de par les invocations exaucées en leur faveur de leurs faibles parents âgés.
Craignez donc Allah au sujet de vos parents, notamment s’ils ont atteint la vieillesse, si leurs membres se sont affaiblis et leurs têtes se sont garnies de cheveux blancs. Et surtout, s’ils ont atteint un stade où ils te regardent comme celui qui attend une bouchée rassasiante de nourriture ou un modeste don gratifiant.
La réalité désole
Malgré le grand amour, l’affection et l’effusion de tendresse des parents envers leurs enfants, on remarque ici et là tant de situations de désobéissance, d’ingratitude, de surprenantes méchancetés, de brutalités terrifiantes, de maltraitances et de mauvaises relations. Des situations telles, que si une personne n’avait pas pris connaissance de quelques-unes d’entre elles, et n’en avait pas entendu d’autres de gens de confiance, elle démentirait tout cela fort sévèrement et ne lui serait jamais venue à l’esprit que cela est bien véridique et bien réel.
Justement, voilà un père et une mère qui vinrent au Centre de Police des Mœurs, les suppliant de les sauver ! Mais les sauver de qui…?? …De leur fils ! Ce fils rouait de coups ses parents matin et soir. Il n’y a pas un jour qui passait, disait la mère, sans qu’il la tape d’abord, pour ensuite s’en prendre au père. Tristement, des histoires aussi malheureuses sont nombreuses.
Lettre émouvante d’une mère à son fils
Voici la lettre d’une mère meurtrie qu’elle adresse à son fils bien-aimé. Cette pauvre mère, après avoir fait son éducation, veillée les nuits pour lui, sacrifiée sa vie et son bonheur pour sa cause, et organisé son mariage avec une des jeunes filles, s’est vue soudainement reniée par ce dernier en lui désobéissant et la rejetant.
Elle dit dans un extrait de sa lettre : « Mon fiston, il y a maintenant vingt-cinq ans, ce fut dans ma vie une rayonnante journée lorsque le médecin m’informa que j’étais enceinte. Tu sais, mon fils, les mères maîtrisent bien le sens de ce mot ; c’est à la fois un mélange de joie et de bonheur, avec le début de la fatigue et les changements psychologiques et physiologiques.
Après cette bonne nouvelle, je t’ai porté dans mon ventre pendant neuf mois mon fils, tout en étant heureuse et enjouée. Pourtant, je me levais péniblement, je dormais difficilement, je mangeais à contrecœur, et je respirais malaisément. Malgré tout, cela n’a jamais affaibli l’amour que je te porte et la joie de t’avoir. Au contraire, plus les jours passaient et plus mon amour pour toi ne cessait de se développer et le désir de te voir ne cessait de grandir. Je t’ai porté, mon fils, subissant pour toi peine sur peine et douleur sur douleur. Cependant, j’étais heureuse, heureuse chaque fois que je ressentais dans mon ventre un de tes mouvements. Je me réjouissais lorsque tu prenais du poids bien que la grossesse m’était pénible. C’est en effet une longue fatigue.
Après cela, l’aube de cette fameuse nuit est arrivée, cette nuit où je n’ai pas dormi, où je n’ai pas pu fermer l’œil. Cette nuit, j’ai été secouée par les douleurs, les difficultés, l’anxiété et la peur. Une situation telle qu’il est impossible de la décrire par écrit ou même oralement.
Je jure par Allah mon enfant, à maintes reprises, j’ai perçu la mort de mes propres yeux jusqu’à ce que tu viennes au monde. Tes larmes de naissance se sont mêlées à mes larmes de joie, et toutes mes douleurs et mes blessures disparurent. Mon cher fils, pendant des années de ma vie, je t’ai porté dans mon coeur, je t’ai lavé de mes propres mains, mon giron fut ton lieu pour dormir et de ma poitrine tu prenais ta nourriture. J’ai veillé mes nuits pour que tu dormes, et durant mes jours, je me suis fatiguée pour ton bonheur. Mon seul souhait est de pouvoir entrevoir ton sourire et ma joie de tout instant est que tu me demandes de te préparer quelque chose. Ceci était mon bonheur extrême. Je demeurais ainsi pendant tous les jours et les nuits qui s’écoulèrent. Je demeurais une servante sans reproche, une nourrice ininterrompue et une travailleuse sans relâche. Ceci jusqu’à ce que tu aies atteint ta maturité et ta pleine croissance, et jusqu’à commencer à voir en toi les signes de la virilité.
Donc, je me suis précipitamment mise à courir ici et là pour te trouver la femme que tu demandais. Puis vint le jour de ton mariage. Mon cœur déchiré, alors mes larmes coulaient, car j’étais d’une part heureuse de contempler ta nouvelle vie de bonheur, mais d’autre part, j’étais triste de te quitter. Ensuite, les heures s’écoulèrent lentement, mais brusquement tu n’étais plus le fils que j’avais connu auparavant. Tu m’as rejeté et tu as feint d’oublier mes droits sur toi : les jours passent sans que je te voie, ni t’entende. Tu as feint d’ignorer celle qui t’a présenté le meilleur service. Mon enfant, je ne demande rien de plus que de me compter parmi les membres les plus éloignés de tes amis et parmi ceux que tu rencontres le moins souvent.
Mon tendre fils, fais en sorte de m’accorder chaque mois une place dans ta vie, pour te voir ne serait-ce que quelques minutes. Mon cher fils, sache que mon dos s’est courbé, mes membres tremblotent, les maladies m’exténuent et le dépérissement me frappe. En effet, je ne me lève que difficilement et ne m’assieds que péniblement. Malgré tout, mon cœur ne cesse d’être animé par ton amour. Si un jour une personne te montre du respect, tu t’empresserais de la remercier pour avoir bien agi et pour le bienfait reçu, alors que dire de ta mère – que mon Seigneur te garde !-- qui a été bonne envers toi, d’une bonté que tu ne conçois pas et d’une bienfaisance à laquelle tu es ingrat. Cette mère qui était aux petits soins avec toi et s’est occupée de toi des années successives ; cette mère qu’a-t-elle donc récoltée comme récompense et qu’a-t-elle obtenue en compensation ?! Comment en es-tu arrivé à être aussi insensible et comment le temps a-t-il autant agi sur toi ?!
Mon fils chéri, chaque fois qu’on m’apprend que tu es heureux dans ta vie, ma joie et ma réjouissance redoublent. Cependant, je suis étonnée par ton comportement alors que tu es le produit de mes mains. Je me pose la question : quel crime ai-je commis pour être devenue ton ennemie et pour ne plus vouloir venir me voir et pour te montrer réticent à mon égard ?! Pourtant, je ne vais pas me plaindre de toi (auprès d’Allah) et je ne vais pas communiquer ma tristesse (à Allah), car si jamais elle s’élève au-dessus des nuages et monte jusqu’aux portes du ciel, alors le malheur te frappera pour avoir été ingrat (envers moi), le châtiment t’atteindra, et l’adversité s’installera dans ta propre maison. Non ! Je ne le ferai pas, car tu es toujours — ô mon enfant — le fruit de mes entrailles, le doux parfum de ma vie, et le plaisir de mon existence.
Réveille-toi mon fils, la vieillesse n’est plus si lointaine, les années passent et tu deviendras un père âgé à ton tour, mais sache que la peine est proportionnée à la faute. À ton tour, tu écriras à ton fils en pleurs de la même façon que je t’ai écrit. Certes, les litiges seront jugés par Allah. »
Crains Allah au sujet de ta mère, sèche ses larmes, et allège sa souffrance. Ensuite si tu le désires, déchire donc sa lettre, mais sache que quiconque fait une bonne œuvre, c’est pour son bien, et quiconque fait le mal, il le fait à ses dépens. [..]
D’après Zaïd qui demanda à Hassan Al-Bassry : « Qu’en est-il de l’invocation des parents pour leur enfant ? » Il répondit : « c’est pour lui sa délivrance. » J’ajoutais : « Qu’en est-il si l’invocation des parents est contre leur enfant ? » Il répondit : « c’est pour lui son anéantissement. » c.-à-d. sa perte.
Conclusion
Le droit de la mère sur son fils est énorme et de grande importance. Il n’a pas à l’appeler par son prénom, mais il doit l’appeler par les noms qu’elle aime ou par son surnom (Oumm untel). Ne t’assieds pas avant elle et ne marche pas devant elle. Accueille-la avec un visage rayonnant, embrasse-lui la tête et baise-lui la main. Lorsque tu l’enjoins à faire une chose, fais-le correctement sans la blesser. Réponds à son invitation lorsqu’elle t’invite sans éprouver la moindre lassitude ou la moindre répugnance. Parle-lui avec douceur, nourris-la lorsqu’elle a faim et empresse-toi de lui ramener toutes les bonnes choses qu’elle désire. Donne-lui ce qu’elle souhaite avant même qu’elle ne le demande et informe-toi de ce qu’elle aime pour le lui apporter. Sois pour elle un servant obéissant. Obéis-lui tant que cela n’induit pas un péché. Ne la devance pas en mangeant ou en buvant. Réjouis-la en invoquant pour elle la miséricorde et le pardon pendant la nuit et aux extrémités du jour. Ne tiens pas compte de ses fautes et ses faux pas. Ne parle d’elle à quiconque d’un ton plaintif ou outrageant et n’exprime à quiconque ce qui te chagrine à son sujet. Fais-lui plaisir et respecte-la. Ne t’enorgueillis pas face à elle, car tu étais à l’intérieur de ses entrailles et tu étais entre ses mains. Rends-la heureuse et entretiens un bon comportement avec elle. Enfin, demande qu’elle invoque Allah pour toi, car les portes du ciel s’ouvrent pour ce genre d’invocation.
Louange à Allah, et que la paix et sa bénédiction soient accordées à Son Prophète Muhammad, ainsi qu’à sa famille et ses compagnons et tous ceux qui les ont suivis de la meilleure manière…
L’islam à la portée de tous !