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Voici chers frères et sœurs la suite de la série du Coran Inégalable. Quoi de plus beau que la récitation de l’inégalable Coran ! Quoi de plus admirable que l’écoute de l’inimitable parole de Dieu ! Cet audio est la lecture de la sourate Ta-Ha (version warch) en arabe par l’éblouissant Omar Qazabri (Qu’Allah le préserve et bénisse son œuvre) suivie de la traduction lue par notre frère bien-aimé et talentueux Éric Younous (Qu’Allah le préserve et bénisse son œuvre). Ce bel enregistrement vous aidera à comprendre les sens de cette belle sourate mecquoise qui fut révélée pour faire patienter les nouveaux musulmans pendant l’époque de persécution, et comme soutien aux nouveaux émigrés en Abyssinie. Pourquoi cette sourate a-t-elle fait pleurer le Négus, alors encore chrétien ? Pourquoi a-t-elle été le déclencheur de sa future conversion à l’islam ? Si seulement les chrétiens s’apercevaient de la valeur donnée à la vierge Marie, à Jésus et Jean-Baptiste dans cette sourate, leur vie changerait et s’améliorerait sans l’ombre d’un doute...

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Annexe utile :

Sourate Maryam (Marie)

Nom

Cette sourate tire son nom du verset 16 : « Et rappelle dans le Livre Marie, quand elle se retira de sa famille en un lieu vers l'Orient. »


Période de Révélation

Cette sourate fut révélée avant l'émigration d'un petit groupe de musulmans en Abyssinie. En témoigne le récit authentique selon lequel Ja'far récita les quarante premiers versets de cette sourate devant le Négus, roi chrétien d'Abyssinie, lorsque celui-ci convia les musulmans à sa cour.


Contexte historique

Nous avons déjà évoqué brièvement la situation au cours de cette période dans l'introduction à l'exégèse de la sourate 18, Al-Kahf. Ici, nous irons plus en avant dans les détails de cette situation, détails qui nous permettront de mieux comprendre la signification de cette sourate, ainsi que d'autres révélées à peu près à la même époque.
Quand les notables de Quraysh comprirent que ni les moqueries ridicules, ni les promesses mirifiques ni même les fausses accusations ne permettraient jamais d'éradiquer le mouvement islamique naissant, ils eurent recours à la persécution, à la torture, et aux embargos économiques. Ils traquèrent les musulmans de leurs tribus et de leurs clans et tentèrent de les contraindre à abandonner l'Islam en les affamant, en les torturant et en les persécutant. Parmi les victimes, les pauvres, les esclaves et ceux qui bénéficiaient de la protection des Qurayshites furent ceux qui souffrirent le plus. Ils furent torturés et battus, affamés et assoiffés, gardés étendus de longues heures sur le sable brûlant de La Mecque. Ils devaient travailler pour les Mecquois sans jamais être payés pour leur travail.
En guise d'illustration, nous citons le cas de Khabbâb Ibn Al-Aratt, cas référencé parmi les récits authentiques par Al-Bukhârî et Muslim. Khabbâb raconte : « Je travaillais comme forgeron à La Mecque. J'exécutai un jour un travail pour Al-'Âs Ibn Wâ'il mais quand je lui demandai de me payer, il me répondit qu'il ne me paierait qu'à la condition que je renie Muhammad. »
D'après Boukhary, Khabbâb dit : « Un jour que le Prophète était assis à l'ombre de la Ka'bah, je le rejoins et lui dit : 'Ô, Messager d'Allâh ! les persécutions connaissent aujourd'hui une tournure extrême. Que n'invoques-tu pas Allâh pour qu'Il nous soulage ? À cet instant, le Prophète parut grandement irrité. Il me répondit que les croyants avant nous avaient subi des épreuves plus grandes encore. Il décrivit comment on avait gravé sur leurs os avec des peignes en fer, comment on les avait décapités avec des scies, et comment pourtant ils n'avaient jamais abjuré leur foi. Le Prophète me jura ensuite qu'Allâh accomplirait cette mission et qu'il viendrait un temps où la paix serait telle que les gens pourraient se rendre seuls depuis Sanaa à Hadramawt [villes du Yémen] en n'ayant rien à craindre hormis Allâh. Le Prophète conclut en disant que les gens étaient bien impatients. »
Les conditions de vie à La Mecque devenues insupportables pour les musulmans au cours du mois de Rajab de la cinquième année de la mission prophétique, le Prophète recommanda aux compagnons d'émigrer en Abyssinie. Un roi qui ne tolérait pas une once d'injustice envers quiconque régnait sur ce riche royaume. Il leur conseilla d'y rester jusqu'à ce qu'Allâh leur donne une autre issue à leur malheur.
Ainsi, ce sont d'abord onze hommes et quatre femmes qui quittèrent les premiers La Mecque pour l'Abyssinie. Les Qurayshites les poursuivirent, mais, par bonheur, ils eurent juste le temps d'embarquer au port de Shu'aybah et ils furent sauvés. Puis, quelques mois plus tard, d'autres musulmans les rejoignirent et ce fut en tout quatre-vingt-trois hommes et onze femmes des tribus de Quraysh et sept musulmans appartenant à d'autres tribus qui se retrouvèrent en Abyssinie. Seules quarante personnes restèrent à La Mecque avec le Prophète.
Ces départs firent grand bruit à La Mecque et contrarièrent vivement presque chaque clan qurayshite qui perdait là un fils ou une fille, un frère ou une sœur. Parmi les émigrants, on comptait même des proches d'Abû Jahl, d'Abû Sufyân et d'autres notables de La Mecque parmi les plus farouches ennemis des musulmans. Ces départs les rendirent plus acharnés encore à l'encontre de l'islam. Cependant, d'autres Mecquois furent si émus par cet exil qu'ils se convertirent aussitôt. 'Umar lui-même fut terriblement marqué par cet événement et l'une de ses proches, Laylâ Bint Hathmah raconte : « Je faisais mes bagages pour quitter La Mecque quand mon époux, 'Amr Ibn Rabî'ah sortit. 'Umar entra et me regarda préparer mon voyage. Il me dit : « Allez-vous, vous aussi, partir d'ici ? » Je répondis « Oui, par Allâh, vous autres nous avez beaucoup trop fait souffrir. Mais la terre entière d'Allâh nous est ouverte et nous partons là où Allâh nous promet la paix ». C'est alors que je remarquai sur le visage de 'Umar des signes d'émotions que jamais auparavant il n'avait montré. Mais il dit simplement : « Qu'Allâh soit avec vous où que vous alliez. » »
Après cette émigration, les Qurayshites tinrent conseil et prirent la décision d'envoyer en Abyssinie 'Abd Allâh Ibn Abî Rabî'ah, le demi-frère d'Abû Jahl et 'Amr Ibn Al-'Âs, chargés, au moyen de précieux cadeaux, de persuader le Négus de renvoyer les immigrants à La Mecque. Notre Mère Umm Salamah [elle sera par la suite une des épouses du prophète], qui avait émigré détaille cette partie de l'histoire : « Quand ces deux habiles négociateurs arrivèrent en Abyssinie, ils distribuèrent les cadeaux aux courtisans du Négus et parvinrent à les persuader d'intercéder auprès du monarque pour renvoyer les immigrants. Ensuite, ils rencontrèrent le Négus lui-même et tout en lui offrant de sublimes cadeaux, lui dirent : « Des gamins entêtés de chez nous se sont enfuis ici et nos chefs vous sollicitent afin que vous ayez l'amabilité de les renvoyer chez eux. Ils ont en effet renié notre foi sans pour autant adhérer à la vôtre mais ont carrément inventé un dogme entièrement nouveau ». Dès qu'ils eurent achevé leur réquisitoire, les courtisans intercédèrent en leur faveur : « Nous devons renvoyer ces gens chez eux, car leur peuple les connaît mieux que quiconque. Il ne serait pas juste que nous les gardions chez nous ». Le monarque parut quelque peu ennuyé et dit : « Je ne peux les renvoyer sans autre forme de procès. Il est juste d'entendre d'abord leur plaidoyer. Parce que ces gens nous ont fait confiance, nous à l'exception des autres, et ont cherché refuge chez nous, je ne les trahirai pas. D'abord, je les ferai venir et leur demanderai des comptes au sujet de ce dont ces deux hommes les accusent. Alors seulement, je prendrai une décision ». Puis il fit venir les musulmans immigrés à la cour.
Quand les musulmans reçurent le message du Négus, ils se rassemblèrent pour réfléchir ensemble au discours à tenir. Ils décidèrent d'un commun accord de présenter au roi les enseignements précis de leur Prophète, sans ajouter ni enlever le moindre élément et de lui laisser ensuite prendre sa décision à leur sujet. Quand ils pénétrèrent à la cour, le roi n'y alla pas par quatre chemins : « J'ai appris que vous avez abandonné la religion de votre peuple, et que vous n'avez adopté aucune autre religion existante, pas plus la mienne qu'une autre. Dites m'en plus sur ce nouveau dogme ». C'est Ja'far Ibn Abî Tâlib qui prit la parole, au nom des immigrés. Il improvisa alors un discours : « Majesté ! Nous étions perdus dans une profonde ignorance et nous étions dépravés. C'est alors que Muhammad est venu à nous en tant que Prophète d'Allâh et qu'il n'a eu de cesse depuis de nous faire sortir de l'état où nous étions plongés. Mais les Qurayshites nous ont persécutés et nous sommes venus chez vous dans l'espoir qu'enfin cesse notre calvaire ». Le roi lui demanda alors de lui réciter quelque chose de ce qu'Allâh avait révélé à leur Prophète. Ja'far récita la partie de la sourate Marie qui évoque l'histoire des Prophètes Jean-Baptiste et Jésus. Le Négus écouta la parole d'Allâh et des larmes ininterrompues coulèrent sur ces joues. Lorsque Ja'far eut terminé, le roi dit : « Cette révélation provient assurément de la même source que le message de Jésus. Par Dieu, je ne vous laisserai jamais aux mains de votre peuple. »
Le lendemain, 'Amr Ibn Al-'Âs se rendit chez le Négus et lui dit : « Majesté, veuillez les rappeler pour qu'ils vous parlent de leur croyance au sujet de Jésus, fils de Marie. Je crois savoir qu'ils disent de lui des choses blasphématoires ». C'est ainsi que les musulmans, qui entretemps avaient été mis au courant de la stratégie de 'Amr, furent de nouveau invités à la cour. Comme la veille, ils se consultèrent sur la meilleure réponse à donner au roi sur le Prophète Jésus. Bien qu'ils fussent dans une situation extrême, ils décidèrent de dire mot pour mot ce qu'Allâh et Son Messager leur avaient enseigné. À la cour, le roi leur posa la question attendue et Ja'far répondit sans la moindre hésitation : « Jésus était un Serviteur et un Messager d'Allâh. Il était un Esprit de la part d'Allâh et Sa Parole qu'Il a jetée vers Marie ». C'est alors que le Négus ramassa une paille sur le sol et déclara : « Par Dieu, la différence entre nous et vous au sujet de Jésus n'est pas plus grande que cette paille ». Il rendit aux Qurayshites leurs présents et dit : « Je n'accepte pas vos pots-de-vin ». Puis s'adressant aux immigrés : « Vous pouvez vivre ici en parfaite sérénité » ».


Sujets de la sourate

De ce qui précède, il paraît évident que cette sourate devait servir de « soutien » aux émigrés pour leur séjour dans ce royaume chrétien. C'est comme si on leur dit : « Vous quittez certes votre peuple qui vous persécute et vous profitez de la bienveillance d'un pays chrétien en tant que réfugiés. N'y cachez rien des enseignements que vous avez reçus. Affirmez clairement aux chrétiens que le Prophète Jésus n'est en rien le Fils de Dieu ».
Après le récit des Prophètes Jean-Baptiste et Jésus qui s'étend sur les quarante premiers versets, c'est l'histoire du Prophète Abraham qui est brièvement évoquée (versets 41 à 50). Celle-ci est également bénéfique pour les émigrés puisque comme eux, il avait jadis été obligé de quitter sa patrie à cause de la persécution dont il était l'objet de la part de son père, de sa famille et de ses compatriotes. D'une part, ces versets contribuèrent à consoler les émigrés qui suivaient les traces de leur père Abraham et pouvaient espérer parvenir au même résultat que lui. D'autre part, ce fut l'occasion d'avertir les mécréants de La Mecque qu'ils feraient bien de prendre conscience qu'ils jouaient là le rôle de ceux qui jadis avaient persécuté leur aïeul et guide, alors que les émigrés musulmans avaient celui d'Abraham lui-même.
Ensuite, Allâh évoque la vie d'autres Prophètes, entre les versets 51 et 65, pour affirmer que Muhammad avait apporté un style de vie identique à ceux apportés par les Prophètes précédents, mais que leurs partisans s'en étaient détournés.
La conclusion (du verset 66 au 98) consiste en une rude critique à l'encontre des mécréants de La Mecque. Puis, Allâh donne aux croyants la bonne nouvelle du succès. Tout le monde les chérira bientôt, malgré tous les obstacles dressés par les ennemis de la vérité.

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